Nouvelle ruralité : le cannelier, «l’arbre de vie» des Dao de Yên Bai
Bàn Phuc Hoa et Bàn Thi Thu habitent à Khe Lo, un hameau de la commune de Viên Son. Ils viennent tout juste de se faire construire une maison spacieuse et confortable, réalisant ainsi un rêve qui aurait bien pu en rester un s’ils n’avaient pas eu la bonne idée de reconvertir leurs rizières en plantations de canneliers, et ce dans le cadre d’une restructuration agricole décidée par les autorités locales. Dès 2008, ils engrangeaient leurs premiers bénéfices, des bénéfices qui allaient croître d’année en année jusqu’à atteindre 800 millions de dôngs l’année dernière, ce qui, en plus de confirmer avec éclat la pertinence de leur choix, leur aura donc permis de se construire cette nouvelle maison, et - mieux encore - de s’acheter une voiture.
Bàn Thi Thu fait savoir : «Je suis pleinement satisfaite de la vie que je mène maintenant. Avant, on n’arrivait pas à s'en sortir. Mais maintenant, regardez … On a une nouvelle maison, les enfants vont à l’école, on a des équipements électroménagers. Et tout ça, c’est grâce aux canneliers ! Moi je conseille aux autres de faire comme nous s’ils veulent s’en sortir».
Bàn Huu An, de la commune de Viên Son: «Ces dernières années, le prix de la cannelle n’a pas arrêté d’augmenter, et nos revenus aussi, du coup ! On l’a bien vu, au moment du Têt : ça n’avait jamais été aussi fastueux ! Mais bon, pas question d’oublier nos valeurs traditionnelles, pour autant! Nous sommes Dao et fiers de l’être !»
C’est au printemps que la saison démarre. En général, les planteurs de canneliers en profitent pour se retrouver tous ensemble, histoire d’échanger des expériences. Bàn Phuc Hin, président du Comité populaire de la commune de Viên Son : «Nous encourageons les planteurs à protéger l’environnement du mieux qu’ils peuvent, ce qui suppose de prescrire les insecticides et les herbicides, quitte à désherber à la main : c’est à ce prix que la qualité est au rendez-vous !»
Hà Duc Anh, vice-président du Comité populaire du district de Van Yên : «Nous allons poursuivre l’aménagement des plantations de canneliers. Mais il faudra aussi veiller à la qualité des produits - ça c’est essentiellement l’affaire des planteurs - et à leur écoulement, et ça, c’est bien sûr l’affaire des autorités et des commerçants».
À Van Yên, la pauvreté recule à mesure que les plantations s’étendent. Le cannelier est ainsi devenu «l’arbre de vie» des Dao. Leur apportera-t-il l’immortalité ? Sans doute pas. La prospérité, par contre. -VOV/VNA