New York (VNA) - Le Conseil de sécurité des Nations unies a examiné mercredi 4 mars la situation au Soudan du Sud marquée par l’engagement des parties de former un gouvernement provisoire d’union nationale.
David Shearer, représentant spécial du secrétaire général pour le Soudan du Sud, devant le Conseil de sécurité. Photo d'archives: ONU
Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Soudan du Sud, David Shearer, a mis en avant mercredi les «développements positifs» qui ont remis le pays sur le «chemin d’une paix durable», rappelant aux partenaires internationaux qu’ils doivent rester engagés.
Le 15 février dernier, le président sud-soudanais, Salva Kiir, a accepté de revenir au découpage administratif du pays en 10 Etats qui prévalait avant 2015, a-t-il indiqué David Shearer qui dirige également la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (MINUSS).
Alors que s’ouvre cette nouvelle phase, a souligné David Shearer, le gouvernement unifié doit s’atteler à la tâche, en se servant de l’accord de paix comme de sa «feuille de route» pour les trois années à venir. Pour assurer le bon fonctionnement de l’État, le Soudan du Sud doit, en priorité, mettre fin à l’impunité, à la corruption, à sa dépendance et à l’exclusion. De son côté, la MINUSS doit voir son mandat reconduit.
L’accord de paix a été signé en août 2018, prévoyant la formation d’un gouvernement d’unité. Il vise à mettre fin à un conflit meurtrier de six ans qui a fait plus 400.000 morts et a forcé des milliers d’autres à fuir leur pays.
Un gouvernement de transition a été formé le 22 février 2020. Riek Machar, qui dirige le Mouvement de libération du peuple du Soudan en opposition (SPLM-IO), a été nommé premier vice-président par le président Salva Kiir.
La vision inclusive et pacifique pour le Soudan du Sud semble plus proche depuis qu’ont été réalisés plusieurs aspects essentiels de l’accord de paix, a remarqué pour sa part la coordinatrice du Forum mensuel des femmes sur le processus de paix et le processus politique au Soudan du Sud, Betty Sunday.
Grâce aux percées récentes dans le processus de paix, il est, selon elle, possible de reprendre espoir pour un Soudan du Sud où les armes se sont tues, où un gouvernement national utilise les ressources pour répondre aux besoins de l’éducation des filles, la lutte contre le mariage précoce et la création d’emplois.
Aujourd’hui, selon elle, la priorité doit être la reconstruction des communautés sachant qu’il y a toujours 1,5 million de personnes déplacées et deux millions de réfugiés, dont la majorité sont des femmes et des enfants.
Remerciant le Conseil de sécurité pour ses efforts en vue de mettre en œuvre l’Accord revitalisé sur le règlement du conflit en République du Soudan du Sud, Betty Sunday l’a exhorté à mettre l’accent sur la justice transitionnelle dans ce pays, y compris pour les violences basées sur le genre.
De son côté, le chef de la Mission permanente du Vietnam aux Nations unies, Dang Dinh Quy, s’est félicité de la création du gouvernement de transition au Soudan du Sud et a loué les efforts de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) ainsi que des autres parties prenantes.
Il s’est dit confiant que si les parties font preuve de la même volonté que pour la création du gouvernement de transition, elles seront à même de régler toutes les questions en suspens.
L’ambassadeur Dang Dinh Quy a hautement apprécié les activités de la la MINUSS auxquelles ont contribué les forces de maintien de la paix du Vietnam. Il a également insisté pour que les mesures de sanctions soient ajustées en fonction des progrès dans le processus de paix. – VNA