L’extraordinaire destin d’une victime de l’agent orange

Du haut de l’estrade de l’Université privée de Hai Phong (Nord), Dông Thi Nga impressionne par son talent d’enseignante. Pourtant, beaucoup ignorent que cette brillante professeure est une victime de l’agent orange/dioxine. Récit émouvant.
Du haut de l’estradede l’Université privée de Hai Phong (Nord), Dông Thi Nga impressionnepar son talent d’enseignante. Pourtant, beaucoup ignorent que cettebrillante professeure est une victime de l’agent orange/dioxine. Récitémouvant.

Après la guerre, le soldat Dông Kim Ly retournedans son village natal de Phu Luu, district de Thuy Nguyên, villeportuaire de Hai Phong (Nord), pour convoler avec sa voisine Nguyên ThiPhuong. Rapidement, il apprend que sa dulcinée est une victime del’agent orange/dioxine. Leur premier fils n’a ni yeux, ni nez, nibouche. Une douleur atroce pour Phuong, qui malgré cela, accouche en1980 d’une fille, une fois de plus, difforme. Son corps était recouvertd’une peau rugueuse, elle n’avait pas de cheveux, sa tête suppurait etsentait mauvais.

Pour soigner son bébé, le couple vend tous sesbiens de valeur et se retrouve sans argent. Cinq autres enfants suiventmais tous décèdent de l’agent orange/dioxine, exceptée la petite Nga.

Lepère, Ly, déprime, devient alcoolique et bât régulièrement sa femme. Aubout de neuf ans de vie commune, il demande le divorce que Phuongaccepte.

La petite Nga grandit loin de son père. À six ans,à l’occasion de ses premiers pas d’écolière, elle est victime de ladiscrimination de la part de ses petits camarades.

Une étudiante exemplaire

Àtel point que sa mère décide de la retirer de l’école et de prendre encharge elle-même l’éducation de sa fille. À l’âge de sept ans, Ngasavait lire et écrire. Phuong supplie à nouveau la direction de l’écoleprimaire d’accepter sa fille. Elle sera exceptionnellement admise endeuxième année (équivalent au CE2 en France). «La rentrée scolaire a étéma plus grande joie. Ces leçons m’ont réconforté et m’ont permis deretrouver confiance en moi», se souvient Nga.

En 1998, Ngadécroche son bac avec la mention «Très bien» et réussit les concoursd’entrée dans les Universités d’économie et du syndicat.Malheureusement, sa maladie s’aggrave. Elle retourne alors à Hai Phongpour étudier de 1998 à 2002 à l’Université privée de la ville. Grâce àl’aide du professeur Trân Huu Nghi, elle est exemptée des frais pourtout le cursus, soit l’équivalent de 10 millions de dôngs. À la premièreannée universitaire, elle fait partie des meilleurs étudiants de sapromotion et décroche une bourse de 800.000 dôngs.

Enjuillet 2002, elle est diplômée avec la mention Bien. En décembre de lamême année, elle devient enseignante. Dans la foulée, les bonnesnouvelles se succèdent. Elle devient la première fonctionnaire del’université à étudier l’audit et la compatibilité en Malaisie. «Nga estune étudiante exemplaire, elle a longtemps lutté contre les pathologiescausées par l’agent orange/dioxine. C’est l’une des fiertés de notreuniversité», témoigne Hoàng Xuân Thung, un responsable de l’Universitéprivée de Hai Phong.

Mars 2009 marquera sa vie. Elle semarie à Tuong, son ami d’enfance, et vit dès lors dans la paix. Elle estaujourd’hui mère de deux fillettes. «Bien que la page de la guerre soitdéfinitivement tournée, ses effets perturbent encore nos vies. Enattestent les nombreuses victimes comme moi. Je suis reconnaissanteenvers ma mère pour son amour et son soutien, et mes enseignants et amispour leur générosité», confie-t-elle. -VNA

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Le ministère de la Sécurité publique révèle que près de 40.000 milliards de dôngs (environ 1,6 milliard de dollars américains) ont été perdus depuis 2020 suite à des escroqueries en ligne. Photo d'illustration: vnba.org.vn

Les escroqueries en ligne ont coûté 1,6 milliard de dollars depuis 2020

L’une des méthodes les plus courantes consiste à se faire passer pour des policiers, des fonctionnaires et agents publics de la justice. Les victimes sont contactées par téléphone ou en visioconférence et menacées de poursuites judiciaires, puis incitées à transférer de l’argent pour «vérification» ou pour régler de prétendues affaires.