Hô Chi Minh-Ville (VNA) – La transition verte, désormais considérée comme une condition essentielle au développement durable au Vietnam, nécessitera environ 28 milliards de dollars d’investissements d’ici 2030, selon les données actualisées de la Contribution déterminée au niveau national (NDC). Cette estimation a été présentée lors d’un dialogue de haut niveau tenu le 26 novembre dans le cadre du Forum économique d’automne 2025 à Hô Chi Minh-Ville.
Le docteur Trân Du Lich, économiste, a rappelé que le Parti et le gouvernement vietnamien ont identifié la double transition – verte et numérique comme une priorité, traduite par un cadre politique déjà bien structuré. L’objectif du Forum est d’accélérer la mise en œuvre de ces politiques.
Le vice-ministre des Finances, Dô Thanh Trung, a précisé que son ministère a élaboré un ensemble de 72 indicateurs pour évaluer le caractère « vert » des différents secteurs, compatibles avec les normes internationales, notamment celles de l’Union européenne. Cependant, l’établissement de critères spécifiques aux entreprises est indispensable pour évaluer concrètement leur performance, leurs opérations commerciales et la mobilisation de capitaux.
Pour soutenir cette transition, le ministère des Finances agit sur deux axes majeurs : la création d’une base de données uniformisée permettant d’évaluer la réalité des entreprises vietnamiennes, et la mise en place de mécanismes de soutien financier immédiat, incluant des prêts à taux préférentiels. Le défi consiste à trouver un équilibre entre les exigences d’intégration internationale et les capacités réelles des entreprises, notamment les PME.
Le besoin de financement est considérable. Outre les 28 milliards de dollars requis au niveau national d’ici 2030, une étude estime que seule la ville de Hô Chi Minh-Ville aura besoin d’environ 990.000 milliards de dôngs (environ 38 milliards de dollars) au cours des dix prochaines années pour sa double transition, soit près de 4 milliards de dollars par an.
Pour y répondre, le ministère des Finances mise sur trois solutions : le développement du marché de la finance verte, l’allocation de fonds publics aux objectifs verts, et l’expansion de la mobilisation de capitaux internationaux accompagnée d’une réforme réglementaire.
Le crédit vert est en forte progression, atteignant près de 700.000 milliards de dôngs fin 2024, soit près de 6 % de l’encours total du crédit de l’économie, en hausse de plus de 25 % par rapport à 2023. Le marché des obligations vertes émises par les entreprises est estimé entre un et 2 milliards de dollars.
Le budget de l’État joue un rôle de soutien grâce aux programmes de subvention des taux d’intérêt et aux investissements publics. Le ministère prévoit un plan d’investissement public pour 2026-2030 de plus de 8 millions de milliards de dôngs, ciblant notamment les infrastructures de transport vert, les villes intelligentes et les projets de protection de l’environnement.
Enfin, la finalisation du cadre juridique pour le marché des capitaux, notamment le développement du marché des obligations vertes gouvernementales, constitue une priorité pour diversifier les sources de financement au-delà du crédit bancaire, des obligations d’entreprises et des prêts étrangers.. -VNA