Hanoï (VNA) - Les flux d’investissements directs étrangers (IDE) dans le secteur immobilier vietnamien depuis le début de l’année confirment l’attrait de ce domaine aux yeux des investisseurs internationaux. Fin octobre, avec 2,75 milliards de dollars de capitaux nouvellement enregistrés et environ 1,5 milliard de dollars décaissés, l’immobilier vietnamien entre dans une phase d’attraction d’une “nouvelle génération” de capitaux d'IDE.
Ainsi, le secteur immobilier demeure l’un des principaux récipiendaires d'IDE au Vietnam, se classant au deuxième rang, juste après l’industrie manufacturière, en termes de capital nouvellement enregistré.
La structure des investissements d'IDE montre une évolution notable. Parmi les projets récemment autorisés, les capitaux se dirigent non seulement vers l’immobilier résidentiel traditionnel, mais de plus en plus vers l’immobilier industriel, les infrastructures, les nouvelles zones urbaines, les plateformes logistiques ou encore les villes intelligentes.
Selon les experts, l’amélioration des politiques d’investissement et de l’environnement des affaires constitue l’un des principaux moteurs de cette attractivité. Le Vietnam a multiplié les réformes : simplification des formalités administratives, numérisation des procédures, meilleure transparence en matière d’octroi de permis et de gestion foncière. Ces mesures permettent de limiter les coûts et les risques encourus par les investisseurs étrangers, dans un domaine étroitement encadré par la législation foncière et les règles d’aménagement urbain.
De plus, les récentes modifications de la Loi foncière, de la Loi sur l’immobilier et de la Loi sur le logement ont facilité les opérations de fusion–acquisition (M&A) et l’attraction des investissements étrangers dans les projets immobiliers.
Parallèlement, les perspectives liées au développement des infrastructures et à l’urbanisation influencent fortement l’afflux de capitaux. Le pays investit massivement dans les transports — ponts, autoroutes, lignes de métro, aéroports — créant un environnement favorable à l’implantation de nouveaux projets.
Selon Troy Griffiths, directeur général adjoint de Savills Vietnam, les flux d'IDE vers le pays se maintiennent à un rythme stable et gagnent en qualité. Outre les grands projets énergétiques, les investissements en industrie, technologie et immobilier restent particulièrement dynamiques.
“Le Vietnam a dépassé la phase où l’attraction des IDE reposait sur les faibles coûts. Désormais, les flux se dirigent vers les technologies avancées, les semi-conducteurs, l’informatique et la production à valeur ajoutée, permettant à l’économie de monter dans la chaîne de valeur mondiale”, analyse-t-il.
Le changement climatique constitue à la fois un défi et une opportunité pour les investissements “verts”. Si le Vietnam fait partie des pays les plus exposés à la montée du niveau de la mer et à l’intrusion saline, il est également l’un des leaders régionaux en matière d’engagement (Net Zéro) et de développement d’infrastructures durables.
Les projets immobiliers écologiques, économes en énergie et résilients au aléas climatiques tendent ainsi à devenir la nouvelle norme du marché. Une analyse comparative menée entre le Vietnam et plusieurs pays de la région (Indonésie, Malaisie, Philippines, Thaïlande) attribue au Vietnam une note de 3,2, reflétant un environnement d’investissement solide et prometteur.
Selon les experts, malgré certains risques persistants — fluctuations de change, inflation mondiale, capacités de mise en œuvre — le Vietnam demeure, grâce à la solidité de sa croissance, à ses réformes et au dynamisme de sa population urbaine, l’une des destinations les plus attractives d’Asie pour les investisseurs. - VNA