Hanoi (VNA) – La pollution atmosphérique dans les grandes villes comme Hanoi et Hô Chi Minh-Ville a atteint des niveaux alarmants, principalement due aux particules fines (PM2,5), qui constituent une menace importante pour la santé publique, ont déclaré des experts lors d’un séminaire tenu mardi 25 novembre à Hanoi.
Lê Hoài Nam, directeur adjoint du Département de l’environnement du ministère de l’Agriculture et de l’Environnement, a souligné que la pollution aux particules fines continue d’évoluer de manière complexe et demeure élevée à Hanoi et dans plusieurs provinces du delta du fleuve Rouge.
Selon les données de surveillance, Hanoi a connu quatre épisodes prolongés de pollution atmosphérique fin 2024. Durant ces périodes, les concentrations de PM2,5 ont dépassé les seuils tolérés d’environ deux fois, et le nombre de jours de mauvaise qualité de l’air a été particulièrement élevé. En 2025, cependant, la qualité de l’air ne s’est pas autant dégradée que l’année précédente, en raison de l’absence d’événements météorologiques extrêmes.
Lê Hoài Nam a expliqué que les principales sources de pollution sont l’industrie et les transports. Les particules fines émises par les véhicules représentent environ 12 à 15% de la pollution, tandis que les poussières routières générées par la circulation y contribuent à hauteur de 20 à 30%. Par ailleurs, les émissions agricoles, notamment le brûlage et l’élimination inefficaces des sous-produits agricoles, jouent également un rôle important dans la pollution.
Lê Thanh Thuy, cheffe adjointe du Bureau de gestion environnementale au sein du Département de l’agriculture et de l’environnement de Hanoi, a indiqué que la capitale subit une forte pression de la pollution, particulièrement durant les mois d’hiver.
« Les zones du centre-ville présentent des niveaux de qualité de l’air (IQA) plus élevés en raison de la circulation dense et des nombreux chantiers. En fin d’année, les travaux de rénovation urbaine, les embouteillages, le transport de matériaux de construction, le brûlage à l’air libre des déchets et des résidus agricoles, ainsi que la combustion d’offrandes votives dans les temples et les pagodes contribuent tous à l’augmentation de la pollution », a-t-elle expliqué.
La professeure associée Ly Bich Thuy, de l’Université des sciences et technologies de Hanoi, a souligné que si les autorités ont une vision globale de la situation en matière de pollution, les données détaillées nécessaires à l’amélioration de la qualité de l’air font encore défaut.
« Nous devons combiner différentes méthodes de surveillance et mener des évaluations approfondies afin de comprendre l’ampleur de la pollution générée par le trafic. Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons mettre en œuvre des solutions efficaces. La transformation numérique et les technologies joueront un rôle crucial dans la lutte contre la pollution, du diagnostic au traitement du problème », a-t-elle souligné.
Par ailleurs, selon le Dr Hoàng Duong Tung, président du Réseau vietnamien pour un air pur, les villages d’artisans du recyclage constituent une autre source importante de pollution. Cependant, Hanoi n’a pas encore identifié les installations ou les villages responsables de cette pollution, ni quantifié leurs émissions. Il a proposé la création d’un système de cartographie de la pollution afin de mieux déterminer les niveaux d’émission, ce qui permettrait de mettre en place des mesures réglementaires plus efficaces et des solutions ciblées pour lutter contre la pollution.
Hanoi prévoit de réaliser un inventaire complet des émissions, dont les résultats devraient être publiés en 2026. Cet inventaire vise à déterminer la contribution de chaque source d’émissions, notamment les transports, les feux à ciel ouvert et l’agriculture, et à prioriser l’allocation budgétaire afin de s’attaquer aux secteurs les plus polluants.
Les experts s’accordent à dire que la pollution atmosphérique à Hanoi et à Hô Chi Minh-Ville résulte de multiples facteurs, dont les embouteillages, les chantiers de construction, les émissions industrielles et les activités domestiques. L’élaboration de cartes de pollution détaillées et l’application de technologies de surveillance avancées seront essentielles pour identifier les sources de pollution et mettre en œuvre des solutions coordonnées. Ces efforts contribueront à améliorer la qualité de l’air, à protéger la santé publique et à bâtir des villes plus vertes et plus durables. – VNA