Le tourisme vert et durable était au cœur de la 14e conférence des administrations locales et régionales d'Asie de l'Est, où plusieurs modèles réussis ont été présentés, en particulier celui adopté par la préfecture japonaise de Nara.
Face aux défis majeurs du tourisme mondial liés au changement climatique, à la dégradation des ressources et à la pollution de l'environnement, la transition vers un tourisme vert et durable s'impose comme une nécessité urgente.

Le 6 juin dernier, à Huê, ancienne capitale impériale du Vietnam, plus de 200 délégués représentant 26 localités nationales et internationales se sont réunis pour la 14e conférence des administrations locales et régionales d'Asie de l'Est. Ensemble, ils ont partagé leurs expériences et discuté de solutions visant à réduire l'impact environnemental du tourisme. Parmi les exemples les plus marquants figurait le modèle de tourisme durable mis en œuvre par la préfecture de Nara, au Japon.
Le changement climatique représente aujourd'hui l'une des plus grandes menaces pour l'industrie touristique. Selon la revue Nature Climate Change, les émissions de carbone générées par le secteur pourraient atteindre 6,5 milliards de tonnes d'ici 2025, soit environ 13 % des émissions mondiales.
Prenant la parole lors de l'événement, Phan Linh Chi, directrice adjointe de l'Autorité nationale du tourisme du Vietnam, a souligné que le développement durable du tourisme ne se limite pas à la protection de l'environnement, mais permet également d'améliorer la valeur de l'industrie touristique. La stratégie nationale du Vietnam à l'horizon 2030 met l'accent sur la préservation de la nature et du patrimoine culturel, tout en développant une offre touristique respectueuse de l’environnement, porteuse de bénéfices économiques et sociaux durables.

Le modèle durable de la préfecture de Nara
Parmi les interventions les plus remarquées figurait celle du village d'Asuka, dans la préfecture de Nara, au Japon - un modèle exemplaire de tourisme durable. Nara applique en effet une double stratégie : le contrôle du développement et le soutien au développement.
Dans le cadre du modèle de contrôle du développement, les autorités locales limitent la construction de grands immeubles ou d'infrastructures de grande hauteur. Elles privilégient plutôt les constructions à petite échelle, en harmonie avec le paysage et le patrimoine culturel local. Toute rénovation doit suivre un processus d'approbation rigoureux et recourir à des matériaux naturels, afin de préserver la cohérence architecturale et l'identité du lieu.
Le modèle de soutien au développement met l'accent sur l'investissement financier dans la préservation du patrimoine naturel et culturel. Chaque année, plus de 3 milliards de yens (environ 20,77 millions de dollars) sont investis dans la conservation des forêts et l'entretien des sites historiques. Cette approche permet non seulement de protéger les ressources historiques et environnementales, mais aussi de promouvoir un développement local durable en impliquant les communautés et les visiteurs dans les efforts de protection de l'environnement.
Engagements locaux et coopération régionale
Au Vietnam, la ville de Huê est considérée comme l'un des pionniers du tourisme vert et durable.

Selon Nguyên Thanh Binh, vice-président permanent du Comité populaire de Huê, la ville a mis en œuvre de nombreuses initiatives axées sur le tourisme écologique, communautaire et zéro déchet, afin de préserver l'environnement tout en améliorant la qualité de vie des habitants.
Tout au long de la conférence, un message fort n'a eu de cesse d'être répété : la nécessité d'une coopération renforcée entre les pays et localités d'Asie de l'Est pour favoriser un tourisme durable. Les délégués ont unanimement reconnu que seule une collaboration étroite entre les gouvernements, les entreprises et les communautés permettrait au secteur touristique d'évoluer de manière responsable et résiliente. -VietnamPlus