Hanoi (VNA) - La conférence d’experts sur le thème « Stratégies pour renforcer la durabilité et la viabilité des Villes du patrimoine mondial », s’est tenue le 15 octobre, à Huê, dans le cadre de la 5e Conférence régionale Asie-Pacifique de l’Organisation des Villes du patrimoine mondial (OVPM).
L’événement a réuni des maires et des spécialistes des villes patrimoniales de la région, offrant une plateforme d’échanges et de coopération pour partager les expériences et promouvoir des approches durables dans la gestion et la valorisation du patrimoine. L’objectif : concilier préservation, développement urbain et qualité de vie des habitants.
Dans son allocution d’ouverture, Mikhael De Thyse, secrétaire général de l’OVPM, a rappelé que le réseau des Villes du patrimoine mondial concentre ses efforts sur quatre priorités majeures : le logement, les espaces publics, la mobilité urbaine et la cohérence urbaine. Ces priorités visent à recréer des espaces de vie plus durables et inclusifs. Les villes membres misent également sur la diplomatie urbaine, fondée sur la solidarité et l’intelligence collective, pour renforcer la coopération et la compréhension mutuelle.

Les participants ont souligné de nombreux défis communs auxquels les villes patrimoniales doivent faire face : le changement climatique, l’urbanisation rapide, la pollution environnementale et le manque de ressources financières pour la conservation. Chaque ville connaît en outre des difficultés spécifiques. À Huê (Vietnam), la préservation du patrimoine repose encore largement sur le budget public, tandis que la croissance touristique exerce une pression croissante sur les sites et les infrastructures. À Vigan (Philippines), les contraintes financières, la désaffection des jeunes pour la culture traditionnelle et certaines réglementations restrictives freinent le dynamisme de la ville.
Plusieurs interventions ont mis en avant de nouvelles pistes d’action. Lê Thị Minh Lý, vice-présidente de l’Association du patrimoine culturel du Vietnam, a présenté les opportunités ouvertes par la révision de la Loi sur le patrimoine culturel (2024), créant un cadre juridique plus favorable aux villes patrimoniales. De son côté, Seung Mo Hong, expert sud-coréen, a insisté sur le potentiel de la transformation numérique – notamment l’application de l’intelligence artificielle, des technologies 3D et des systèmes d’information géographique (SIG) – pour une gestion plus efficace des sites et la promotion de villes patrimoniales intelligentes.
Selon Phan Thanh Hai, directeur du Département de la Culture et des Sports de Huê, la ville s’oriente vers un modèle de “ville patrimoniale verte et intelligente”, fondé sur la planification intégrée, la mise en valeur des ressources culturelles et naturelles, et la participation active de la communauté. Huê mise également sur le développement de l’économie du patrimoine et des industries culturelles et créatives, tout en renforçant la coopération internationale avec d’autres villes du réseau.
Les experts sud-coréens et malaisiens ont rappelé le rôle essentiel des gestionnaires du patrimoine dans la recherche d’un équilibre entre conservation et développement. Selon le professeur associé Ji Hong Kim (Université Hanyang, République de Corée), la préservation et la modernisation ne sont pas contradictoires, à condition d’être guidées par des politiques équilibrées et une compréhension fine des valeurs locales et universelles.
La conférence a réaffirmé la conviction que, dans un monde en mutation rapide, les Villes du patrimoine mondial doivent renforcer leur coopération, partager leurs savoirs et adopter les technologies innovantes afin de construire des cités durables où le patrimoine devient moteur du développement et de la vitalité urbaine. - VNA