Hô Chi Minh-Ville (VNA) – Confrontée aux récentes décisions tarifaires américaines, la filière bois vietnamienne fait preuve d’une remarquable capacité d’adaptation en réorientant ses stratégies pour maintenir sa croissance.
La décision du président américain Donald Trump, le 25 septembre, d’imposer à compter du 1er octobre des droits de douane pouvant atteindre 50 % sur les armoires de cuisine, les meubles de salle de bain et certains autres articles, représente un défi majeur pour les exportateurs vietnamiens, les États-Unis constituant un marché clé. Cette mesure a incité les entreprises du secteur à rechercher activement de nouvelles opportunités commerciales.
Dans ce contexte, le Canada émerge comme un marché de choix. Le Vietnam figure déjà parmi les trois principaux exportateurs de bois vers ce pays. L’Association vietnamienne du bois et des produits forestiers (VIFOREST) observe un intérêt croissant des consommateurs canadiens pour le mobilier vietnamien. Les principales importations canadiennes en provenance du Vietnam incluent des chaises à cadre en bois ainsi que des meubles de salon, de salle à manger et de chambre à coucher. L’Agence du commerce extérieur (relevant du ministère de l’Industrie et du Commerce) conseille aux entreprises de privilégier les produits certifiés par le label FSC (Forest Stewardship Council) et d’autres référentiels, afin de répondre aux normes de durabilité et de qualité exigées par les consommateurs canadiens.
Les experts soulignent que l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP), dont le Vietnam et le Canada sont signataires, offre des avantages tarifaires substantiels, renforçant la compétitivité des produits vietnamiens. Le Canada, acteur majeur de l’industrie du bois avec une production annuelle de 600 millions de m³, figure également parmi les dix premiers producteurs mondiaux de meubles. Cependant, son industrie nationale ne couvre qu’environ 50 % de la demande intérieure. Grâce à des prix compétitifs, une qualité reconnue et une grande flexibilité de production, le Vietnam est idéalement positionné pour combler ce déficit.
Selon Tran Quang Bao, directeur de l’Administration des forêts et de la protection des forêts, la conquête des marchés étrangers, et du marché canadien en particulier, exige des exportateurs vietnamiens d’investir dans des designs modernes, minimalistes et respectueux de l’environnement. Les produits doivent non seulement être esthétiques, mais aussi durables, sûrs et porteurs d’une valeur pérenne.
Au cours des huit premiers mois de 2025, le chiffre d’affaires à l’exportation du bois et des produits dérivés du Vietnam a atteint 11,1 milliards de dollars, en hausse de 6,5 % par rapport à la même période en 2024. Anticipant des défis persistants sur les marchés étrangers durant les derniers mois de l’année, l’Association de l’artisanat et de l’industrie du bois de Hô Chi Minh-Ville (HAWA) exhorte les entreprises à diversifier leurs débouchés internationaux tout en développant le marché intérieur, afin d’assurer une croissance stable.
Pour surmonter les difficultés à venir, Nguyen Cam Trang, directrice adjointe de l’Agence du commerce extérieur, encourage les entreprises à tirer parti des accords de libre-échange existants et à diversifier leurs marchés afin de garantir la prospérité de l’ensemble de la filière. – VNA