Hanoi (VNA) - Miammmmmmmm, quoi de plus chouette que des crêpes pour un repas gourmand et convivial ? Ce plat traditionnel breton, qui a gagné ses lettres de noblesse en France et partout ailleurs, vient d’être célébré avec faste par le département de français de la faculté des Langues et des Etudes internationales, de l’Université nationale de Hanoi. Comme quoi, la Journée internationale de la Francophonie peut donner lieu à bien des agapes.
La « fête de la crêpe »... Tout un programme... Pour un Breton, c’est le nirvana. Mais pour les professeurs et les étudiants du département de français, c’est avant tout un moment festif. Liên, enseignante, qui est chargée de ce programme : « Parce que vraiment c'est une fête ouverte à tout le monde !... On a choisi la crêpe parce que c'est un plat traditionnel de la France et que c'est très facile à faire. On a en tout 10 équipes, soit environ 40 personnes, qui sont toutes des étudiants d’universités francophones. En ce qui concerne les candidats libres, on envisage d’accueillir une centaine de personnes. On a une amie française qui s'appelle Lucile. Elle va nous montrer comment on fait les crêpes, étape par étape ».
L’ambiance a été bien chauffée par une petite présentation en vietnamien - eh oui ! - de Lucile Boitel, étudiante à l'université de Picardie Jules Verne. Toujours de sa douce voix, elle nous parle un peu de l’origine des crêpes, pour ceux qui adorent les petites histoires.
« En France, on fait des crêpes une fois par an pour la Chandeleur et donc le terme +Chandeleur+ vient du mot +chandelle+ qui est une bougie longue et fine. Cette fête de la Chandeleur date de l’Antiquité, à l’époque des Romains et des Grecs. Ensuite, le pape a décidé de rendre cette fête chrétienne et donc ça correspond à la présentation de Jésus, à peu près quarante jours après Noël (...) Disons que c'est l'un des mets les plus faciles à faire et que c'est aussi très économique. Donc c'est pratique quand on n'a plus de grande chose dans les placards ».
Les crêpes, « c’est l’un des mets les plus faciles à faire ». Oui, c’est vrai, mais pour pouvoir réussir à faire une crêpe à la française, pardon... à la bretonne, ce n’est pas une mince affaire. Selon Lucile, « il faut qu'elle soit bien colorée, bien dorée, qu'elle soit fine et évidemment qu'elle soit bonne, c'est le plus important. Ce sont des ingrédients qu'on peut trouver partout : des œufs de poule, de la farine de blé, du beurre, du lait... Pour la préparation des crêpes, c'est très important d'avoir des bons ustensiles, à savoir une poêle anti-adhérente pour que la crêpe ne colle pas pendant la cuisson, un bon fouet et de grands saladiers pour le mélange. Et au niveau des ingrédients, il faut bien mélanger le tout. Pour ce qui est de la cuisson, il faut faire dorer trois minutes de chaque côté, c’est tout ! ».
Du fromage râpé, du jambon, un œuf pour les crêpes dites « salées ». Pour les crêpes dites « sucrées », on peut mettre du beurre, du sucre, du miel, du chocolat ou même quelques morceaux de fruits de saison. Phuong Lan, membre de l’équipe 4, fait régulièrement des crêpes chez elle, mais c’est la première fois qu'elle suit la recette traditionnelle bretonne. "Aujourd’hui, nous faisons une crêpe +sucrée+. Pour la garniture, nous utilisons les mûres, des bananes et du miel. C’est vraiment très facile !".
D'autres équipes ont voulu aller plus loin en créant leur propre crêpe. Huong, étudiante de l’Ecole polytechnique : « Nous suivons toutes les étapes sauf pour la préparation de la pâte. En fait, outre les ingrédients indispensables, nous incorporons du matcha, qui est une poudre de thé vert japonais, pour donner une touche d’originalité. Pour la garniture, on met des mûres, des bananes et du chocolat. Grâce à ce concours, on a pu découvrir de nouvelles façons de faire des crêpes et bien entendu, on va pouvoir refaire tout ça à la maison ».
Et alors, entre les crêpes traditionnelles et les crêpes « innovantes », lesquelles choisir ? C’est à Lucile Benoit et à Thanh Thường que revient la lourde tâche de désigner le vainqueur.
« Certaines équipes ont incorporé du matcha ou du chocolat dans la pâte. Parfois, les mélanges ont bien fonctionné. Ça fait de jolies crêpes, en tout cas. Parfois, la crêpe est un petit peu plus bizarre. Au niveau du goût, ça change, surtout quand on est habitué aux crêpes classiques. Pour le premier prix, on a privilégié le côté classique : la crêpe comme on peut en trouver dans une crêperie bretonne ».
« Pour le troisième prix, on a hésité beaucoup, et puis finalement on s’est décidé pour celle-là, la crêpe aux trois couleurs de la France. C’est l’originalité qui est récompensée, ici ! »
De l’originalité, les candidats n’en auront pas manqué, en tout cas.
Faut-il le préciser ? Ce sympathique moment s’est terminé autour d'un grand repas de crêpes partagé par tous les participants.-VOV/VNA