La belle histoire belge de la brocatelle Co Tu

Dans la vieille ville de Hôi An, la boutique Ava’na émerge de l’enfilade de magasins de prêt-à-porter grâce à une collection vestimentaire inédite, inspirée de l’ethnie Co Tu. La patronne de l’établissement, une styliste belge, est installée ici depuis huit ans.
Dans la vieille ville de Hôi An, la boutique Ava’na émerge de l’enfiladede magasins de prêt-à-porter grâce à une collection vestimentaireinédite, inspirée de l’ethnie Co Tu. La patronne de l’établissement, unestyliste belge, est installée ici depuis huit ans.

Située au57, rue Lê Loi, à Hôi An, dans la province de Quang Nam (Centre), laboutique Ava’na attire le regard, indéniablement. Ici, le terme"lèche-vitrines" prend tout son sens. La devanture est ornée devêtements en brocatelle uniques en leur genre, la combinaison parfaitedes styles vietnamien et européen.

"Les brocatelles sontissues de l’ethnie Co Tu qui pratique traditionnellement le métier detissage. C’est le costume chamarré de cette communauté ethnique habitantla haute région de Quang Nam qui m’a donné une inspiration géniale pourcréer cette collection baptisée +Cotu Yaya+", confie Aldegande VanAlsenoy, 42 ans, propriétaire de cette boutique-atelier de mode. Vivant àHôi An depuis huit ans, elle a fait sa place parmi les habitants locauxqui l’appellent par son diminutif, Ava.

Accueillantnotre équipe avec un léger sourire, Ava nous présente un catalogue avecdedans des jeunes filles Co Tu en costumes traditionnels, des motifs debrocatelles et, bien entendu, ses modèles vestimentaires. "C’est lacollection +Cotu Yaya+, inspirée des costumes traditionnels Co Tu. Cesmodèles fantaisie résultent des techniques de coupe, de combinaison descouleurs, de décoration avec les perles de verre... Mes créations secaractérisent désormais par un style à la fois traditionnel etcontemporain", explique-t-elle.

Mais pourquoi Cotu Yaya ?À cette question, toujours avec un sourire aux lèvres, Ava déploie sesbras, à l’instar d’une fille Co Tu exécutant une figure de danse appelée"tâng tung yaya" (littéralement la danse dédiée au culte du Ciel). Etd’expliquer : "+Cotu+ est l’ethnie Co Tu, et +Yaya+, le Ciel. J’aichoisi ce nom dans l’espoir d’évoquer quelque chose de sacré pour cettecommunauté ethnique que j’admire".

La collection enquestion comprend 18 modèles vestimentaires distincts, tousconfectionnés avec de la brocatelle. Portant la griffe Ava’na, cesarticles arborent un style qui sort de l’ordinaire, comme par exemplecet ensemble combinant une chemise coupée à l’européenne à une jupe, unpantalon, conçus à l’instar de ceux des Co Tu, le tout agrémenté d’unfoulard, également en brocatelle. Dix-huit modèles qui sont en train des’exporter vers la Belgique, un "marché prometteur", selon sa créatrice.

Avant Cotu Yaya, elle a donné naissance à nombred’autres modèles en brocatelle. Par l’intermédiaire de son amie Nele deBlok, elle aussi styliste, mais au Portugal, les articles vestimentairesd’Ava sont mis en vente sur les marchés japonais, français, italien et,bien sûr, portugais.

En 2006, Ava débarque à Quang Nam(Centre) en tant que volontaire pour un projet humanitaire del’Organisation internationale du Travail (ILO en anglais), mis en oeuvredans le district de Dông Giang. Une localité montagneuse, habitée parles Co Tu - une des ethnies minoritaires du Vietnam - qui doncpratiquent le tissage de brocatelles. Dans le cadre du projet, lestisseuses sont groupées dans la coopérative Dho Rôông, pour produire desarticles d’exportation. Ensorcelée par la beauté originale de cetteétoffe de soie brochée avec de riches ornements, Ava passe la majeurepartie de son temps à côté des métiers à tisser. Elle dessine denouveaux motifs ornementaux et guide les tisseuses dans le travail. Letissage de brocatelles des Co Tu a depuis le vent en poupe, avec poureffet une hausse sensible de leurs revenus.

"Le projet s’estachevé il y a quelques années. Mais, je n’ai pas voulu quitter QuangNam. Grâce à ILO, j’ai pu faire connaissance avec un métier des plusoriginaux du Vietnam. Et maintenant, c’est l’occasion pour moi de fairevaloir mon métier de styliste", confie Ava. Pour elle, le savoir-fairetraditionnel couplé harmonieusement à la technique moderne peut aboutir àdes produits haut de gamme. Tout est question de dosage. "Mes créationsvisent surtout la clientèle étrangère. Dans l’ensemble, les costumeseuropéens sont compliqués et lourds, alors que ceux alliant styleeuropéen et Co Tu sont élégants et légers", explique-t-elle.

Distant d’une centaine de mètres de la boutique Ava’na, le Centre deplongée sous-marine de Cu Lao Chàm (îlot Chàm) siège au 88, rue NguyênThai Hoc. C’est une agence touristique où Lodovio Ruggru, Italien, marid’Ava, travaille en tant que directeur du service marketing.

"Nous nous sommes rencontrés en 2004 à Hôi An. Nous avons décidé defonder une famille deux ans après", révèle Ava. La rencontre a eu lieuau moment où Ava a poussé la porte : "C’est Lodovio qui m’a accueilliepuis guidée durant mon excursion marine, au large de l’îlot Chàm. Unhomme au cœur gros comme ça et plein d’enthousiasme qui m’a fait forteimpression".

Une fillette de sept ans et un petit garçonde deux ans plus tard, les voici habitant une maison située près duport de Cua Dai, à 8 km du centre-ville.

Ava a aussi uneautre famille, plus grande, à Dông Giang : "Ma seconde famille estnombreuse. J’ai 18 sœurs qui sont parmi les meilleures tisseuses Co Tu.J’y retourne chaque mois. C’est toujours un bonheur de manger et papoteravec elles". Et de méditer : "Mon mari et moi avons l’intention derester longtemps ici. Je souhaite de tout mon cœur faire quelque chosede bon pour le Vietnam, mon pays d’adoption".

À lademande d’ILO, Ava retournera une nouvelle fois à Dông Giang en tant quevolontaire à partir de décembre 2014, dans le cadre d’un nouveau projetmonté par cette organisation. Bonne chance et bon vent! -CVN/VNA

Voir plus

Le saxophoniste Quyên Thiên Dac. Photo: VNP

Quyên Thiên Dac, un nouveau souffle du jazz

Après ses études de jazz aux États-Unis et en Europe, Quyên Thiên Dac est revenu au Vietnam pour développer un jazz inspiré de la musique traditionnelle vietnamienne. Il aspirait à enrichir le paysage musical vietnamien en fusionnant les traditions locales avec les harmonies du jazz, pour créer un son unique et universel.

La cérémonie d'ouverture du temple de Xuong Giang. Photo: baobacgiang.vn

Bac Giang vibre au son du Festival de la victoire de Xuong Giang

Le Festival commémorant le 598e anniversaire de la victoire de Xuong Giang (1427-2025), rattachée à la bataille décisive opposant l’armée des insurgés de Lam Son aux envahisseurs Ming dans la citadelle éponyme, a illuminé la zone du vestige national spécial de la victoire de Xuong Giang, dans la ville de Bac Giang.

Le président de la République, Luong Cuong, préside une cérémonie d'offrande d'encens dans la cour du palais Kinh Thiên, au cœur de la citadelle impériale de Thang Long, à Hanoï. Photo: VNA

Le chef de l’Etat préside une cérémonie d’offrande d’encens dans la cité impériale de Thang Long-Hanoï

Le président de la République, Luong Cuong, a présidé une cérémonie d'offrande d'encens le 6 février (soit le 9e jour du premier mois lunaire de l'Année du Serpent) dans la cour du palais Kinh Thiên, au cœur de la citadelle impériale de Thang Long, à Hanoï. Cette cérémonie a permis de rendre hommage aux rois et aux héros nationaux ayant contribué à l'édification et à la défense du pays.

Aller à la pagode au Nouvel An lunaire, une belle coutume des Hanoïens

Aller à la pagode au Nouvel An lunaire, une belle coutume des Hanoïens

Les pagodes à Hanoï sont des lieux de culte bouddhistes. Elles sont fréquentées par les Hanoïens tout au long de l'année, mais particulièrement lors du Têt, le Nouvel An lunaire. Ces derniers s'y rendent pour prier afin d’obtenir la paix, la santé, le bonheur et la prospérité pour eux-mêmes et leurs proches. C'est un moment de recueillement et de connexion spirituelle.

Des étudiantes de vietnamiens de l'Université d'Osaka au programme « Journée culturelle du Vietnam au Japon ». Photo: VNA

La langue et la culture vietnamiennes au menu d’un programme à Osaka

Le Centre d’études vietnamiennes au Japon, en collaboration avec le Département de langue vietnamienne de l’Université d’Osaka et l’École de langue vietnamienne Cây Tre (Bamboo), a organisé le 4 février à Tokyo le programme « Journée culturelle du Vietnam au Japon ».

Le festival a été inauguré par un programme artistique présenté à l'aide de la réalité augmentée, intégrant une technologie de cartographie 3D moderne. Photo: VNA

Le Festival de la victoire de Ngoc Hôi-Dông Da met le feu

Un festival commémorant le 236e anniversaire de la victoire de Ngoc Hôi-Dông Da (1789-2025) et honorant les contributions importantes de l’empereur Quang Trung-Nguyên Huê a illuminé la scène du site historique de Dông Da, à Hanoi.

Rituel traditionnel du Festival de Cô Loa 2025. Photo : baovanhoa.vn

Le Festival de Cô Loa 2025 comme si vous y étiez

Le Festival de Cô Loa s'est tenu le 2 février en l'honneur des bâtisseurs de la citadelle et du roi An Duong Vuong, créateur du royaume d’Âu Lac et de la citadelle de Cô Loa, qui régna de 214 à 208 av. J.-C.

Fête au temple dédié à la Mère Au Co à Phu Tho. Photo: VNA

Des fêtes printanières s'épanouissent dans l'ensemble du pays

Le 4 février, soit le 7e jour du premier mois lunaire de l’Année du Serpent, la fête « khai ha-câu an » (descente de la perche rituelle du Têt et prière pour la paix) s’est ouverte au temple du maréchal Lê Van Duyêt, à Hô Chi Minh-Ville.