Hanoï (VNA) – La ville de Hanoï marque des progrès encourageants dans sa transition vers une mobilité verte, démontrant une vision stratégique claire et une forte volonté politique pour atteindre ses objectifs de développement durable. Toutefois, plusieurs obstacles majeurs freinent encore cette avancée : infrastructures de recharge insuffisantes, absence de politiques incitatives cohérentes pour les entreprises, et coûts élevés des véhicules électriques.
Vers une réglementation standardisée
Selon Dao Viet Long, directeur adjoint du Département de la Construction de Hanoï, il n’existe pas encore de normes unifiées concernant les stations et bornes de recharge, ce qui complique l’interopérabilité entre les marques de véhicules. De plus, la ville ne dispose pas encore d’un plan global pour le réseau électrique et les infrastructures de recharge, en particulier dans les zones urbaines centrales.
D’après le rapport du Département de la Construction de Hanoï, seule la société V-Green de Vingroup a officiellement déclaré l’installation de 1 000 stations de recharge à Hanoï, comprenant à la fois des bornes publiques et privées, dont 57 stations publiques de 120 à 150 kW, 259 stations mixtes AC/DC et 684 stations individuelles avec bornes AC.
Pour les bus électriques, seuls 113 points de recharge couvrent 16 lignes réparties dans cinq dépôts d’exploitation, ce qui demeure insuffisant et incompatible avec d’autres types de véhicules.
Les zones urbaines peinent à libérer des terrains pour ces stations, tandis que l’importation des batteries et pièces détachées crée une dépendance problématique.
Solutions et engagements
Face à cette situation, le Comité populaire de Hanoï accélère la mise en œuvre de solutions adaptées, tout en renforçant les politiques publiques, la mobilisation des ressources sociales et la coordination intersectorielle. Une attention particulière est portée à la sensibilisation du public afin de respecter les objectifs de la directive gouvernementale 20/CT-TTg.

Le vice-président du Comité populaire de Hanoï, Nguyen Manh Quyen, a chargé le Département municipal de la Construction de réviser l’ensemble des réglementations en matière de stations de recharge. Il a également appelé les entreprises à collaborer avec les autorités pour mettre à jour les points de recharge conformes et éliminer ceux ne répondant pas aux critères.
Déploiement des stations de recharge prioritaires
Les experts recommandent un plan directeur ciblé : concentrer les stations dans les zones denses, gares routières, centres commerciaux et axes majeurs. La simplification des démarches administratives et l’utilisation flexible du foncier public doivent accélérer le déploiement.
Avec l’interdiction des motos à essence dans la ceinture 1 dès juillet 2026, Hanoï a déjà identifié quatre emplacements clés pour installer des stations de recharge avec parkings intégrés, notamment rue De La Thanh, près de l’ambassade de Russie, rue Tran Khat Chan, et à l’intersection Xa Dan - Giai Phong.
Soutiens politiques et incitations financières
Un projet de résolution ambitieux fixe l’objectif que d’ici fin 2026, 10 % des places de stationnement existantes et 30 % des nouvelles soient équipées de bornes. La ville s’engage à subventionner 70 % des intérêts bancaires pendant cinq ans et à couvrir jusqu’à 100 % du loyer foncier. Les infrastructures de recharge à hydrogène et autres carburants propres seront aussi encouragées.
Par ailleurs, Hanoï mise sur les partenariats public-privé (PPP) et offrira des avantages fonciers aux investisseurs jusqu’en 2033. Ce projet de résolution, en cours de consultation publique, sera soumis au Conseil populaire municipal en septembre 2025. -VNA