Hô Chi Minh-Ville (VNA) - Les exportations de produits aquatiques du Vietnam devraient atteindre 10 milliards de dollars en 2025, mais la montée des barrières commerciales et techniques, notamment aux États-Unis, incite les exportateurs à se tourner vers la diversification et la transformation à valeur ajoutée pour maintenir leur dynamique.
Les données douanières montrent que les exportations de produits aquatiques du Vietnam ont atteint 1,12 milliard de dollars en août, soit une hausse de 13,8% par rapport à l’année dernière, malgré l’instabilité des marchés mondiaux.
De janvier à août, les exportations ont bondi de 16,7% pour atteindre 7,34 milliards de dollars, portées par les ventes de crevettes, homards, pangasius, mollusques et bivales. Les expéditions de thons ont été touchées par les perturbations de l’offre et de la demande.
Les principaux acheteurs étaient les pays du CPTPP, la Chine (y compris Hong Kong) et les États-Unis, où les exportations de pangasius ont progressé de 3,7 % pour atteindre 234 millions de dollars au cours des huit premiers mois. L’UE et la République de Corée ont également été des clients réguliers.
Lê Hang, secrétaire générale adjointe de l’Association des producteurs et exportateurs de produits aquatiques du Vietnam (VASEP), prévoyait une forte croissance en septembre et octobre, mais a mis en garde contre un ralentissement à partir de fin novembre, annonçant des temps plus difficiles à venir.
Elle a souligné les défis croissants, notamment les modifications tarifaires et les obstacles au marché. Aux États-Unis, un droit de douane de rétorsion de 20% compromet la compétitivité du Vietnam face à des concurrents comme la Thaïlande, l’Indonésie et l’Équateur. La filière de la crevette est confrontée à une pression accrue en raison de droits antidumping potentiellement élevés lors du 19e examen administratif (POR19) à venir.
Pour ne rien arranger, les évaluations d’équivalence de la loi américaine sur la protection des mammifères marins (MMPA) ont refusé la certification à 12 pêcheries vietnamiennes, dont des produits clés pour les devises comme le thon, le maquereau, le calmar, le poulpe et certains crustacés. À compter du 1er janvier 2026, ces produits seront interdits d’entrée aux États-Unis, menaçant plus de 500 millions de dollars de recettes d’exportation annuelles.
Pour faire face à ces difficultés, les exportateurs vietnamiens élargissent leurs activités, ciblant l’Asie, le Moyen-Orient et l’Amérique du Sud, tout en redoublant d’efforts en matière de transformation à valeur ajoutée pour rester compétitifs.
Les exportations de poisson de fond vers la Chine ralentissent, mais les marchés du CPTPP, de l’ASEAN et de l’Amérique du Sud connaissent une forte croissance. Le Japon, le Canada et le Mexique sont dépendants des avantages tarifaires et recherchent des produits sûrs et pratiques, ce qui en fait des cibles de choix à long terme.
Les marchés voisins comme la Thaïlande, les Philippines, la Malaisie et Singapour se ruent également sur le pangasius, grâce à des coûts de transport faibles et à des saveurs similaires. Les marchés de l’ASEAN sont de plus en plus perçus comme une alternative stable aux marchés lointains et fortement réglementés.
Si les filets congelés restent dominants, les produits de poisson tra hautement transformés connaissent la croissance la plus rapide, ce qui montre que les exportateurs s’adaptent à la demande de commodité des consommateurs.
Les exportations de crevettes se maintiennent, notamment sur les marchés européens à forte valeur ajoutée. Eurostat prévoit que les importations de crevettes de l’UE pourraient atteindre 400.000 tonnes en 2025, un record pluriannuel, offrant au Vietnam une chance de réaliser des profits plus importants.
Les experts du secteur affirment qu’il est temps de cesser de se concurrencer sur les prix et de se concentrer sur la qualité, la transparence et la durabilité. Les certifications telles que l’ASC, le bio et le carbone-smart deviennent incontournables pour les rayons des détaillants, et la normalisation des contrôles d’antibiotiques est également essentielle.
Se concentrer sur les marchés européens en forte croissance tels que l’Allemagne, la Belgique, la France et le Danemark, où les produits haut de gamme sont très demandés, pourrait optimiser les ressources. Le développement de la production de crevettes à valeur ajoutée et hautement transformées aidera également le Vietnam à se démarquer de ses concurrents tels que l’Équateur et l’Inde, ont-ils estimé.
Pour maintenir la prospérité du secteur, la VASEP milite en faveur d’un zonage coordonné de l’aquaculture, de contrôles de qualité plus stricts et d’une solution rapide au «carton jaune» de la Commission européenne concernant la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN). Elle cherche également des solutions aux barrières tarifaires et techniques américaines, déterminée à préserver l’essor des exportations aquacoles vietnamiennes. – VNA

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