Hanoi (VNA) – Dans un environnement économique international marqué par l’incertitude, le Vietnam maintient des ambitions élevées en matière de commerce extérieur. Le gouvernement s’est fixé pour 2025 un objectif de croissance des exportations de 12%, visant un chiffre d’affaires compris entre 450 et 451 milliards de dollars et un excédent commercial de 30 milliards.
Les premiers résultats suggèrent une dynamique robuste. Sur les huit premiers mois de l’année, les exportations ont progressé de plus de 13%, dépassant les prévisions initiales et ouvrant des perspectives favorables pour le reste de l’exercice.
Face à ce momentum, le Vietnam déploie une approche multidimensionnelle centrée sur la diversification géographique. Le pays mise sur ses accords de libre-échange de nouvelle génération — CPTPP, EVFTA et RCEP — pour intensifier la promotion commerciale vers des régions à fort potentiel, notamment le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Asie du Sud.
"Les fédérations et les filières doivent mettre en œuvre des plans de promotion adaptés aux capacités réelles des entreprises, en privilégiant les marchés couverts par des accords de libre-échange, tout en explorant de nouvelles zones comme l’Europe de l’Est, l’Afrique et l’Asie du Sud", a déclaré Nguyên Hông Diên, ministre de l’Industrie et du Commerce, lors d’une récente réunion avec les associations professionnelles.
"L’objectif est de diversifier notre présence commerciale et de réduire notre dépendance vis-à-vis des marchés traditionnels. Par ailleurs, il est essentiel de maintenir une veille permanente sur l’évolution des marchés, des politiques commerciales, de la fiscalité douanière et des normes techniques dans nos destinations d’exportation clés, notamment celles liées par des accords de libre-échange avec le Vietnam. Cette intelligence économique permettra aux entreprises de disposer d’informations actualisées pour orienter leurs décisions de production et leurs stratégies commerciales".
Les branches exportatrices traditionnelles continuent de jouer leur rôle de locomotive. L’électronique, le textile-habillement, l’agriculture, l’aquaculture et la maroquinerie-chaussure demeurent les piliers de la croissance.
Dans l’électronique, le Vietnam cherche à attirer davantage d’investissements directs étrangers de qualité et à s’intégrer plus profondément dans les chaînes de valeur mondiales, en particulier dans les semi-conducteurs, l’intelligence artificielle et les énergies renouvelables.
Dans l’agriculture et l’aquaculture, les priorités incluent l’amélioration de la transformation, la traçabilité et le respect des normes environnementales exigées par les marchés importateurs.
Le textile-habillement et la maroquinerie-chaussure se heurtent à des contraintes spécifiques. La transition vers une production plus propre, économe en énergie et reposant davantage sur des matières et ressources locales est devenue incontournable pour franchir les barrières techniques imposées par l’Europe et les États-Unis.
"Notre avantage réside dans nos 17 accords de libre-échange, qui offrent une base solide pour diversifier nos débouchés. Mais tous ces marchés comportent des obstacles. Pour élargir notre présence, nous devons investir dans la technologie et diversifier nos gammes de produits", souligne Phan Thanh Xuân, vice-présidente de l’Association vietnamienne du cuir et de la chaussure.
Pour élargir leurs débouchés, les exportateurs vietnamiens devront accélérer l’adoption des technologies numériques et du commerce électronique transfrontalier. Mais l’accès aux marchés dépendra de plus en plus du respect des standards environnementaux et sociaux. Les certifications en matière de durabilité sont appelées à devenir un véritable «passeport» commercial, condition indispensable pour pénétrer les marchés les plus exigeants.
"De nombreux marchés appliquent désormais des barrières non tarifaires assorties de standards environnementaux, sociaux et de gouvernance renforcés. Les entreprises doivent accélérer la transformation verte et numérique et accroître la part locale des intrants afin de réduire la dépendance aux importations", propose Hoàng Quang Phong, vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie du Vietnam (VCCI).
En parallèle, l’État intensifie son rôle de facilitateur. Outre les négociations commerciales et la gestion des litiges, il doit mettre l’accent sur la promotion commerciale numérique et le développement de plateformes internationales d’e-commerce valorisant la marque nationale.
"Nous continuons à promouvoir activement les foires et expositions afin de mettre en avant les produits à fort potentiel, tout en renforçant les mécanismes d’alerte précoce sur les contentieux commerciaux", précise Dô Ngoc Hung, conseiller commercial du Vietnam aux États-Unis.
Porté par des résultats supérieurs aux prévisions au cours des huit premiers mois et par la mise en œuvre de mesures ciblées, le Vietnam aborde la fin de l’année avec une base solide pour atteindre son objectif de 12% de croissance des exportations. Une telle performance renforcerait son rang parmi les vingt principales économies commerciales mondiales. – VOV/VNA