Situé à une vingtaine de kilomètres au Sud-Est de la ville de Nam Dinh(province éponyme), le village de Cô Chât est considéré comme le berceaude la soie de qualité de la localité.
Datant de plusieurs centaines d’années, le métier a su se faire uneréputation dans le pays. Dans le temps, presque chaque famille localepossédait une magnanerie. Selon Pham Van Dinh, l’un des fabricants lesplus compétents du village, la fabrication de la soie était à l’origineau service de la production des filets de poissons. Ainsi, à l’époque,le village de Cô Chât était davantage considéré comme un village depêche.
Au fil du temps, c’est une demande croissante de la consommation de lasoie qui fera que le village de Cô Chât renoncera au tissage de filets àpêche pour se concentrer essentiellement à la soie. Les siècles passentet seul le village de Cô Chât de la province persiste à produire de lasoie. Malgré ces événements, les villageois décident de continuer devivre de ce métier.
De la soie de qualité
Les vers à soie, fibres et autres métiers à tisser sont tous attachésaux villageois et ce de génération en génération, devenant une culturelocale. Les produits sont non seulement consommés au sein du pays maiségalement exportés à l’étranger. Au temps colonial, la soie fabriquée àCô Chât est tellement célèbre que le milieu français a fait construireune usine magnanière au village afin d’y exploiter les bonnes techniquesdes habitants ainsi que le potentiel de ce foyer producteur.
C’est de là que la confection de cette fameuse étoffe a pris son essor.Des hommes d’affaires français s’y rendaient pour en acheter et lesfaire ensuite transporter à travers un port très animé de Nam Dinh.
Dès la première invasion des colons français au Vietnam (1887-1914), levillage de Cô Chât est devenu l’un des fournisseurs principaux dematières premières à la plus grande société de textile du Nord du pays.Selon Pham Van Dinh, bien que le rendement à Cô Chât ne fût pascomparable à celui de Van Phuc et de Nha Xa, deux villages de producteurde la soie très populaires, la qualité des produits était toutefoisnettement supérieure.
La soie de Cô Chât reste toujours de qualité. Les fibres sont fines etdouces mais également solides. Les fabricants, âgés, préfèrent manipulerles produits. Les jeunes, quant à eux, se penchent sur latransformation automatique avec l’aide des machines afin d’améliorer laproductivité.
En ce qui concerne les techniques spécialisées, selon certainsvillageois, il faut compter 30 jours dès le moment où les chenilles semettent à manger les feuilles de mûrier jusqu’à l’étape du dévidage ducocon afin d’en tirer le fil de soie. Ce dernier est ensuite enroulé surdes bobines et séché au soleil.
Après des hauts et des bas, la soie fabriquée à Cô Chât demeure l’un desproduits phares de la province de Nam Dinh. La production de la soielocale rapporte un revenu stable et notable à ses fabricants. Lespersonnes ferventes, comme Pham Van Dinh, cherchent à préserver cemétier traditionnel.
En visite à Cô Chât, il est possible d’y découvrir les différentesétapes de la transformation de la soie, notamment la sériciculture, lafilature, la plongée des fils, le moulinage et le tissage. - CVN/VNA