Hanoi (VNA) – Le Vietnam connaît une baisse du taux de natalité, suscitant des inquiétudes quant à la qualité de la main-d’œuvre dans un contexte de développement national, selon les résultats d’une enquête nationale dévoilés lors d’une conférence tenue à Hanoi le 17 octobre.
L’enquête, menée par l’Académie vietnamienne des sciences sociales (AVSS) et les autorités locales, a fourni des données scientifiques exploitables pour le projet de loi sur la population et orienter la stratégie vietnamienne de développement des ressources humaines dans la nouvelle phase.
Lancée à l’échelle nationale en août 2024, elle a recueilli des données par questionnaire électronique auprès de 256.692 personnes âgées de 18 à 60 ans. Les résultats dressent non seulement un état des lieux de la population et de la main-d’œuvre vietnamiennes, mais révèlent également des spécificités régionales, permettant aux décideurs politiques d’élaborer des politiques démographiques et de développement des ressources humaines durables et adaptées aux réalités locales.
Le président de l’AVSS, le professeur Lê Van Loi, a déclaré lors de la conférence que la politique démographique devrait évoluer d’un contrôle rigide vers un modèle flexible, utilisant des instruments économiques et sociaux tels que la fiscalité, les incitations au logement, le soutien financier et les politiques sociales. Cette approche, a-t-il déclaré, préservera l’autonomie reproductive individuelle tout en maintenant un taux de fécondité de remplacement.
Les résultats de l’enquête, a-t-il ajouté, fournissent une base de données fiable pour aider les ministères, les secteurs et les collectivités locales à élaborer des politiques visant à améliorer la qualité de la main-d’œuvre et à promouvoir le développement durable.
Le professeur associé-Docteur Vu Tuân Hung, directeur de l’Institut des sciences sociales du Sud relevant de l’ASSV et responsable de l’équipe de recherche, a souligné que les politiques démographiques vietnamiennes de ces dernières années se sont principalement concentrées sur la maîtrise de la croissance démographique et l’ajustement de la structure démographique. Cependant, cette approche, a-t-il déclaré, n’est plus adaptée au contexte actuel.
L’enquête a révélé que 31,4% des personnes interrogées n’ont pas l’intention d’avoir d’enfants, tandis que 27,1% ne souhaitent pas se marier. Parallèlement, le nombre moyen d’enfants souhaités s’élève à 2,35, un chiffre nettement supérieur à la moyenne actuelle de 1,86 enfant par famille, ce qui suggère que le taux de fécondité du Vietnam restera faible sans intervention rapide.
La population étant synonyme de ressources humaines, facteur essentiel du développement national, le professeur associé-Docteur Vu Tuân Hung a souligné que la politique démographique devrait s’orienter du contrôle vers le développement des ressources humaines, en mettant l’accent sur l’amélioration de la qualité de la population et l’équilibre entre les sexes.
Il a proposé l’adoption de politiques flexibles et régionales intégrant divers outils tels que la fiscalité, les finances, le logement, l’éducation et l’emploi afin d’encourager la natalité et d’améliorer la qualité de la population, contribuant ainsi à la réalisation des objectifs de développement durable du pays.
Les délégués à la conférence ont déclaré que l’enquête 2024-2025 était importante, car le Vietnam entrait dans une nouvelle phase de développement, nécessitant des ressources humaines qualifiées pour l’industrialisation et la modernisation du pays.
Nombre d’entre eux ont souligné que les résultats fournissaient non seulement des données précieuses, mais mettaient également en lumière les enjeux urgents de la stratégie de développement humain du Vietnam, notamment les faibles taux de fécondité, les inégalités entre les sexes et les disparités régionales en matière de qualité de la main-d’œuvre. – VNA

Le Vietnam lève la limitation des naissances pour relever les défis démographiques
Le Comité permanent de l’Assemblée nationale a adopté le 3 juin l’ordonnance amendée sur la population, abolissant la réglementation restreignant à un ou deux enfants par famille en vigueur depuis dix ans, face aux inquiétudes suscitées par la baisse du taux de natalité.