Hanoï (VNA) - L’été, synonyme d’insouciance pour les écoliers, s’assombrit d’inquiétude pour les parents. Cette liberté rime trop souvent avec écrans et Internet, nourrissant des craintes pour la sécurité et le bien-être des enfants.
Hông Nhung, habitante de l’arrondissement de Thanh Xuân à Hanoï, s’inquiète de l’impact des écrans sur son fils en 4e classe (CM1). Face à ce fléau grandissant, elle et son époux ont pris une décision radicale : limiter le temps d’écran de leur enfant à une heure par jour.
“Un usage excessif du téléphone portable prive les enfants de leur temps de jeu et appauvrit les relations familiales”, explique Mme Nhung avec conviction. “Regarder trop souvent le téléphone privera les enfants de leur temps de jeu, ce qui entraînera une perte de liens entre les membres de la famille”, explique-t-elle.
Inquiétude des parents
Pour sa part, Nguyên Trang Linh, domiciliée dans l’arrondissement de Dông Da à Hanoï, se soucie du temps d’écran excessif de son fils durant cette période de vacances. Ne souhaitant pas l’inscrire à des cours d’été, elle a choisi de le confier à ses grands-parents pendant la journée. Cependant, cette solution n’est pas sans inconvénients, car les grands-parents laissent souvent l’enfant utiliser son téléphone portable sans restriction et ne peuvent contrôler les contenus auxquels il accède sur les réseaux sociaux.
Face à l’inquiétude croissante quant à l’utilisation excessive des écrans par les enfants, Mme Linh a décidé de trouver un compromis. Après quelques jours de réflexion, elle a autorisé son fils à utiliser son téléphone portable 30 minutes par jour, mais uniquement en présence de ses parents. Mme Linh et son mari ont pris soin d’expliquer à leur fils quels sont les contenus appropriés et ceux à éviter. Ils se relaient pour ces discussions éducatives afin de s’assurer que le message passe clairement.
Selon les experts, une utilisation excessive des téléphones et des réseaux sociaux durant les premières années de la vie peut nuire au développement cognitif des enfants en affectant leur capacité de concentration et de mémorisation. De plus, l’exposition à des contenus toxiques en ligne peut avoir des conséquences néfastes sur leur santé mentale. Toutefois, si les enfants accèdent à la technologie dès le plus jeune âge avec le soutien et les conseils de leurs parents, les smartphones et les ordinateurs les aideront à trouver des informations et des données pour l’apprentissage, favorisant ainsi un travail autonome efficace.
Un responsable du Département de la sécurité de l’information du ministère des Sciences et Technologies, souligne des risques majeurs pour les enfants dans le cyberespace tels qu’accès à des contenus préjudiciables qui faussent la pensée, mode de vie et développement ; possibles répercussions négatives de la diffusion d’informations privées ou personnelles ; intimidation en ligne sous diverses formes ; utilisation excessive et dépendance à l’égard d’internet ; incitation, harcèlement, fraude, menace et participation forcée à des activités illégales.
Les statistiques dudit département montrent qu’avec plus de 70% de la population utilisant Internet, le Vietnam fait partie du groupe de pays ayant le taux le plus élevé d’utilisateurs d’internet. Le pays compte environ 24,7 millions d’enfants, soit près de 25% de la population, qui utilisent les réseaux sociaux cinq à sept heures par jour. La protection des enfants dans le cyberespace pose donc de nombreuses questions, dont celle de l’addiction à internet qui est l’un des six principaux risques.
Accompagner les enfants
Ces derniers temps, de nombreuses organisations ont travaillé à la mise en œuvre de programmes de protection et d’accompagnement des enfants.
Les technologies numériques vietnamiennes sont mises à profit pour offrir aux enfants des opportunités d’apprentissage, de connexion, d’interaction et de divertissement saines et créatives dans un environnement numérique sécurisé.
Les agences compétentes renforcent en permanence les connaissances et les compétences numériques des enfants, en les sensibilisant aux risques et à la sécurité en ligne, et en les aidant à développer une conscience aiguisée d’eux-mêmes.
Le service national d’assistance téléphonique pour la protection des enfants 111, géré par le Département de l’enfance (actuelle ministère de l’Intérieur) est à l’écoute des enfants et de leurs familles, offrant une prise en charge immédiate des cas de maltraitance et des conseils avisés en matière de protection, de soins et d’éducation.
Chaque année, il reçoit plus de 400 à 500 appels concernant des questions relatives aux enfants qui naviguent sur internet.

Évaluant l’importance de la protection des enfants dans le cyberespace, un responsable du Département de la sécurité de l’information du ministère des Sciences et Technologies déclare que le manque de connaissances et de compétences est un défi à relever. Cela nécessite un investissement en ressources humaines et en temps, c’est pourquoi les familles doivent agir en prévention et s’assurer que les enfants ne tombent pas dans la dépendance à internet.
Le Pr. associé Trân Thành Nam, maître de conférences à l’Université de l’éducation (Université nationale de Hanoï) affirme que si le monde numérique aide les gens à apprendre et à mieux vivre, les enfants peuvent également être exposés des tentatives d’intimidation ou au harcèlement sexuel via les réseaux sociaux. Par conséquent, les parents doivent apprendre et améliorer leurs propres compétences en matière de sécurité, puis aider leurs enfants à identifier les dangers et à réagir de manière appropriée lorsqu’ils sont victimes de harcèlement en ligne.
Selon les experts, les parents doivent fixer à leurs enfants des limites de temps d’utilisation des appareils électroniques, les surveiller et les guider pour qu’ils identifient et évitent les contenus sensibles et toxiques, et leur apprendre à protéger leurs informations personnelles sur Internet.
En outre, les parents devraient également participer avec leurs enfants à des activités éducatives afin de créer des liens, d’aider à contrôler le contenu auquel les enfants ont accès et de les encourager à parler et à partager ce qu’ils pensent… - CVN/VNA