
Le site web bac-si-giai-dap.com est un rendez-vous santé à but nonlucratif dédié aux personnes ayant une bronchopneumopathie chroniqueobstructive (BPCO) et de l’asthme. Il se concentre aujourd’hui sur latransmission de connaissances pouvant aider à répondre aux questions les pluscourantes des patients, selon Sandrine Egron, une jeune scientifique etentrepreneuse, créatrice et chargée de la gestion dudit site Web. Il est lefruit d’un effort conjoint de certains des plus grands experts en maladiesrespiratoires de France et du Vietnam.
À l’origine du projet
Quand Sandrine Egron avait 10-12 ans, elle a entendu pour la première fois lalangue vietnamienne dans la bouche du père de son ami d’origine vietnamienne.Mais ce n’est qu’en 2017 qu’elle a rejoint le Vietnam en voyageant à traversl’Asie.
Ses premiers jours ici ont été très excitants. "J’ai été impressionnéecar le pays était plein d’énergie et les gens me faisaient sentir comme chezmoi", se souvient Sandrine Egron. "Les Vietnamiens sontvraiment hospitaliers et deviennent facilement amis".
En tant que spécialiste des dispositifs médicaux, elle a été invitée àl’Hôpital universitaire de médecine et de pharmacie de Hô Chi Minh-Ville pourobserver une opération de remplacement de valvule cardiaque à l’aide d’unetechnologie de pointe. Elle a également rencontré des entrepreneurs vietnamiensen télémédecine et visité le laboratoire du Professeur Vo Van Toi en géniebiomédical. "Ce laboratoire est tellement incroyable. Il m’a donnéeenvie de redevenir étudiante", partage-t-elle, avec un large sourire.
Lors de son séjour au Vietnam, Sandrine Egron a également découvert à quelpoint les hôpitaux publics étaient surchargés et à quel point il pouvait êtredifficile pour les médecins et les infirmières de se concentrer sur lespatients et de leur donner le temps dont ils ont besoin. Ce sont ces conditionsqui l’ont amenée à réfléchir à l’introduction de la dernière innovation enmatière de santé numérique, avec des algorithmes capables de détecterl’arythmie cardiaque à partir d’électrocardiogrammes, ou d’aider les personnesdiabétiques à contrôler leur glycémie ou à personnaliser le plan de traitementd’un patient atteint de cancer.

La Française souhaite voir se développer des solutions plus innovantes dans lepays. Et ce, grâce à une coopération étroite entre les médecins, infirmières etles partenaires vietnamiens, pour le bien des patients du système public.
Il lui a fallu moins d’un an pour transformer son idée en réalité endéménageant à Hô Chi Minh-Ville et en commençant avec InnYTe, un centre desanté numérique.
Une initiative inspirée du Covid-19
Lorsque l’épidémie de Covid-19 a éclaté, Sandrine Egron et ses camarades onttous soudainement accordé beaucoup d’attention aux symptômes respiratoires telsque la difficulté à respirer et la toux. Ces symptômes, lorsqu’ils deviennentchroniques, peuvent être révélateurs d’une BPCO, la troisième cause principalede mortalité selon l’Organisation mondiale de la santé. Pourtant, la plupartdes gens n’en ont jamais entendu parler.
En mars 2020, le gouvernement vietnamien a réussi à maîtriser l’épidémie et lePremier ministre Nguyên Xuân Phuc a souligné qu’il était crucial et urgent dediagnostiquer les maladies chroniques. "Sa déclaration était siimportante qu’elle pouvait avertir les gens des maladies pulmonaires et desmaladies chroniques. Nous pourrions l’utiliser pour expliquer aux gens l’importanced’un diagnostic précoce. Le premier objectif du site web est de sensibiliseraux maladies respiratoires chroniques", explique Sandrine Egron.
L’épidémie a mis plus de pression sur les patients déjà diagnostiqués avec desmaladies respiratoires chroniques comme l’asthme et la BPCO. Le besoind’informations fiables et faciles à comprendre n’a jamais été aussi grand. Ledeuxième objectif du site web est d’aider les patients à faire face à leursmaladies chroniques au quotidien.
"Dans les temps à venir, nous fournirons plus d’informations surd’autres maladies chroniques. Nous préparons et ajoutons du contenu au site webtout en écoutant les commentaires des patients pour améliorer la plate-forme encours de route", confie Sandrier Egron.
Cela demande du temps, de la patience et de l’argent. La Française et sescollègues devraient garantir la qualité des informations qu’ils fournissent.Or, tous les professionnels de la santé concernés ont déjà leur agenda rempli.Cependant, "ça vaut vraiment le coup !", affirme laFrançaise, car la détection précoce des maladies chroniques est une questioncruciale et les patients chroniques ont besoin de plus de soutien.
"Beaucoup de patients m’ont dit la même phrase : Je suis inquiet . Laplupart ne savent pas comment gérer leur état au quotidien. C’est un fardeauphysique et mental pour eux et leurs familles. Nous pouvons le changer. Vouspouvez nous aider à le changer", insiste Sandrine Egron.
Elle assure ressentir un grand plaisir à travailler avec des professeurs etmédecins français et vietnamiens, dont Dinh Xuân Anh Tuân, Professeur dephysiologie et de médecine respiratoires à l’Université de Paris ; Lê Thi TuyêtLan, Professeure de physiologie et de médecine respiratoires à l’Hôpitaluniversitaire de médecine et de pharmacie de Hô Chi Minh-Ville ; et leProfesseur Thomas Mourez, attaché santé et développement social à l’ambassadede France au Vietnam.
"Le Professeur Dinh Xuân Anh Tuân est la pierre angulaire de lacoopération entre experts. Il est sage et dévoué aux étudiants en médecine et àla carrière de recherche", remarque Sandrine Egron. Et de continuer : "Lorsque le Professeur Anh Tuân a présenté l’initiative à sescollègues, ils ont immédiatement offert leur soutien. Je suis heureuse detravailler avec une équipe aussi formidable et j’essaie de faire de mon mieuxpour profiter de cette opportunité unique. Leur soutien est essentiel pourfaire connaître l’initiative à grande échelle et créer un impact à longterme".
Le site web a donc été lancé. Ce n’est toutefois pas là qu’InnYTe veuts’arrêter. La société développe une application pour améliorer la gestion desmaladies chroniques. Les deux principaux objectifs sont d’améliorer la qualitéde vie des patients et de réduire le risque d’hospitalisation des personnesatteintes de maladies chroniques. – CVN/VNA