Hanoi (VNA) – Les autorités sanitaires, du niveau central au niveau local, doivent intensifier la surveillance de la poliomyélite suite à une épidémie de poliovirus au Laos.
La vice-ministre de la Santé, Nguyên Thi Liên Huong, a formulé cette demande en présidant vendredi 12 décembre à Hanoi une visioconférence nationale sur la prévention et le contrôle de la poliomyélite.
Fin août 2025, le Laos a enregistré un cas positif de poliovirus circulant de type 1 dérivé d'une souche vaccinale (PVDVc1). Début octobre 2025, deux autres cas positifs ont été détectés. Le 17 octobre, le Laos a officiellement déclaré une épidémie de poliomyélite à l'échelle nationale.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) considère la situation au Laos comme une épidémie régionale et exhorte les pays voisins, dont le Vietnam, à prendre des mesures d’intervention urgentes.
En réponse, le ministère de la Santé a décidé de maintenir une couverture vaccinale élevée, de réaliser des évaluations des risques et de renforcer les capacités des laboratoires. Des instituts spécialisés ont été chargés d’élaborer des directives techniques et de préparer des plans de surveillance et de riposte adaptés au niveau de risque d’épidémie.
La Loi sur la prévention des maladies ayant été adoptée le 11 décembre 2025, l’OMS recommande l’élaboration rapide de décrets et de circulaires pertinents afin de faciliter les activités de riposte à la poliomyélite ainsi que la prévention et le contrôle d’autres maladies infectieuses.
Le Vietnam a été certifié exempt de poliomyélite par l’OMS en 2000 et a conservé ce statut pendant plus de vingt ans. Plus de 95% des enfants vietnamiens ont été vaccinés contre la poliomyélite au cours des dernières années.
Le 12 novembre, le ministère de la Santé a publié une directive enjoignant les comités populaires provinciaux, les Instituts Pasteur, les Instituts d’hygiène et d’épidémiologie régionaux, ainsi que les hôpitaux de l’échelon central, à renforcer les efforts de prévention de la poliomyélite, notamment dans les provinces et communes frontalières du Laos ou dans les zones où le virus a été détecté.
Les autorités locales sont tenues de garantir des ressources adéquates pour les activités de prévention, conformément au principe des «quatre ressources sur place» : commandement, forces, logistique et approvisionnement.
Les services financiers provinciaux et municipaux sont invités à allouer sans délai les fonds nécessaires au renforcement de la surveillance, au prélèvement et au transport des échantillons, ainsi qu’aux campagnes de vaccination complémentaires.
Les autorités sanitaires locales doivent également examiner les carnets de vaccination des enfants et administrer des doses de rattrapage à ceux qui ne sont pas entièrement vaccinés, en particulier dans les zones à haut risque. La vaccination systématique dans le cadre du Programme élargi de vaccination doit continuer d’être mise en œuvre de manière sûre et efficace.
La poliomyélite est une maladie virale très contagieuse. Le poliovirus envahit le système nerveux et peut provoquer une paralysie totale en quelques heures. Le virus se transmet principalement par voie oro-fécale ou, moins fréquemment, par une voie commune (par exemple de l’eau ou de la nourriture contaminée) et il se multiplie dans l’intestin.
Les premiers symptômes sont de la fièvre, de la fatigue, des céphalées, des vomissements, une raideur de la nuque et des douleurs dans les membres. Une infection sur 200 entraîne une paralysie irréversible (des jambes généralement). Cinq à 10 % des personnes atteintes de poliomyélite paralytique décèdent des suites d’une paralysie des muscles respiratoires.
La poliomyélite touche principalement les enfants de moins de cinq ans. Cependant, toute personne non vaccinée peut contracter la maladie, quel que soit son âge. Il n’existe pas de traitement curatif de la poliomyélite. La prévention est la seule solution. Le vaccin antipoliomyélitique, administré à plusieurs reprises, peut protéger un enfant à vie. – VNA