Alger (VNA) – Chaque samedi matin, un cours de vietnamien composé d’une trentaine d’élèves de 10 à 50 ans a lieu dans les locaux de l’ambassade à Alger, capitale de l’Algérie.
Cette classe est ouverte aux Viet kieu de deuxième et de troisième générations ainsi qu'aux Algériens amoureux du Vietnam désireux d'apprendre sa langue et de découvrir sa culture
Beaucoup d'entre eux considèrent ce cours comme le point de départ de leur voyage au Vietnam et la communication en vietnamien les aident à mieux comprendre le Vietnam, sa culture et son peuple.
Studieuse et enthousiaste, telle est l'ambiance générale de cette classe. Quel que soit le temps ou le mois sacré musulman du Ramadan, ce cours enseigné par le personnel de l’ambassade du Vietnam en Algérie est toujours rempli d’apprenants.
Depuis son ouverture en mai 2018, cette classe a répondu aux aspirations aux enfants de la communauté vietnamienne et à un certain nombre d’apprenants d'arts martiaux vietnamiens en Algérie.
Selon l’ambassadeur Pham Quoc Tru, les cours sont conçus pour répondre aux besoins et aux désirs des élèves vivant à Alger et dans les provinces voisines d’apprendre le vietnamien et de découvrir la culture vietnamienne. En plus, cette classe vise à aider les enfants algériens d’origine vietnamienne et les pratiquants algériens d'arts martiaux vietnamiens à communiquer en vietnamien, et à mieux comprendre la culture vietnamienne, l’esprit martial du peuple vietnamien et les arts martiaux traditionnels du pays.
Pratiquant le vovinam depuis près de 40 ans, le maître d'arts martiaux Atbane Mouloud, vice-président de la fédération d'arts martiaux Vietnam - Algérie, souhaite toujours découvir le pays, son peuple et la patrie des arts martiaux qu’il aime. Il a incité de nombreux pratiquants algériens d'arts martiaux à suivre ce cours pour mieux pratiquer les arts martiaux traditionnels vietnamiens. Ce maître a aussi révélé qu’il adore apprendre le vietnamien pour pouvoir voyager au Vietnam un jour.
Quant à Mme Chettab Zouina dont son nom vietnamien est Thuy (2e génération vietnamienne en Algérie), elle et ses deux filles font partie des premiers membres et des plus actifs de la classe. C’est là qu'elles ont appris les premières lettres de leur langue maternelle.
Dans cette classe, il y a plusieurs familles. Par exemple la famille de Zouina Chetta ou celle de Mme Minh Nguyet (2e génération vietnamienne en Algérie). A 90km de la capitale Alger, elle emmène aussi son fils et sa belle-fille à la classe.
La jeune Viet kieu de la 3e génération, Serine Rahile (20 ans) venue de la province de Boufarik, a confié qu'elle adorait apprendre et parler le vietnamien. Comme sa grand-mère et son père n’ont pas de temps pour l’enseigner de manière suffisante, elle souhaitait rejoindre une classe comme celle-ci pour pouvoir communiquer en vietnamien, et comprendre davantage le pays natal de sa grand-mère, sa culture et ses habitants. Ayant participé à la colonie de vacances des jeunes Viet kieu en 2017 au Vietnam organisée par le Comité d'État chargé des Vietnamiens d'outre-mer, elle espère toujours y retourner pour communiquer en vietnamien avec ses proches ainsi qu'avec les Vietnamiens vivant en Algérie.
Durant les cours, les enseignants racontent souvent en vietnamien combinés avec des explications en français les victoires et les exploits de l'armée et du peuple vietnamiens dans la guerre de résistance contre les colonialistes. Ils se sont particulièrement intéressés aux histoires sur les victoires de Dien Bien Phu en mai 1954 et de Dien Bien Phu aérien en décembre 1972...
Entendre des gens parlant le vietnamien dans un pays africain est vraiment un sentiment de chaleur et de fierté. Ce cours est considéré comme un début d’un voyage de retour au Vietnam de générations d'expatriés vietnamiens pour retrouver leurs racines et aussi une passerelle pour resserrer les liens dans la communauté vietnamienne à l’étranger, ainsi que l’attachement des Algériens au Vietnam qu’ils aiment. – VNA