Tây Ninh (VNA) - Face aux coûts logistiques élevés qui freinent la compétitivité des entreprises, le Vietnam mise sur l'innovation et la transformation numérique. Le renforcement de la connectivité de production, commerciale et logistique dans la région frontalière du Sud-Ouest est considéré comme une orientation stratégique pour stimuler les échanges et élargir les marchés.
Un fort potentiel de coopération bilatérale
Le Vietnam est le troisième partenaire commercial du Cambodge (derrière la Chine et les États-Unis) et le premier au sein de l'ASEAN. Le Cambodge, quant à lui, est le quatrième partenaire commercial du Vietnam dans le bloc régional, avec 215 projets d'investissement vietnamiens dans divers secteurs (agriculture, télécommunications, finance, tourisme).
La coopération a été intensifiée grâce à des accords clés, notamment un accord de promotion du commerce pour 2025-2026 et un protocole sur le développement des infrastructures frontalières. Ces mécanismes visent à fluidifier la circulation des marchandises et à renforcer les chaînes logistiques transfrontalières. transfrontalières.
Long An, un hub logistique en devenir
Le port international de Long An, doté d'infrastructures modernes capables d'accueillir des navires de 70 000 DWT, occupe une place stratégique reliant Hô Chi Minh-Ville, le delta du Mékong, le Sud-Est et le Cambodge, par voie terrestre et fluviale. Cependant, son intégration dans les itinéraires fluviaux du cadre de l'Accord sur le transport par voie navigable Vietnam-Cambodge n'a pas encore été finalisée, freinant l'exploitation complète de son potentiel.
Selon Ngô Thi Thanh Vy, directrice adjointe de la Sarl du port international de Long An, l'absence de reconnaissance officielle du statut de transit contraint les entreprises à stocker leurs marchandises en zone franche avant exportation, augmentant coûts et délais.
Trinh Thi Xuân Diêu, directrice exécutive de la société Logsun Global Logistics, estime que le Cambodge n'est pas seulement une destination d'exportation, mais aussi un pont stratégique permettant au Vietnam de mieux s'intégrer au sein de l'ASEAN.
Elle a souligné que la logistique constitue un levier essentiel pour aider les entreprises à saisir les opportunités, relever les défis et renforcer leur compétitivité dans les secteurs agricole, forestier et halieutique. Toutefois, le secteur fait encore face à de nombreux obstacles : infrastructures de transport manquant de cohérence, insuffisance d'entrepôts frigorifiques et d'aires de stationnement, ainsi que risques d'engorgement pendant les périodes de pointe.
Vers un objectif de 20 milliards de dollars d'échanges
Les échanges bilatéraux ont atteint 7,26 milliards de dollars en 2024, en hausse de 18,2 % en glissement annuel, et 5,17 milliards au cours des sept premiers mois de l'année (+16,9 %), illustrant une dynamique positive. Les deux pays visent désormais un volume de 20 milliards de dollars, notamment grâce au développement du commerce de produits agricole.

Selon Nguyên Anh Son, directeur de l'Agence du commerce extérieur du ministère de l'Industrie et du Commerce, la priorité est de structurer le commerce frontalier par couloirs économiques régionaux, en diversifiant la structure des produits de base, en augmentant la valeur des exportations, en promouvant la transformation en profondeur des produits agricoles, des produits aquatiques, des textiles et des composants électroniques pour augmenter la valeur ajoutée et en accélérant la numérisation des procédures.
Il est également crucial de renforcer la gestion des frontières et le contrôle de la qualité des marchandises, en assurant une meilleure coordination entre les autorités, les secteurs concernés et les autorités locales, afin de garantir une surveillance rigoureuse de l'ensemble de la chaîne - du transport et du stockage jusqu'au transbordement - tout en luttant contre la fraude commerciale, la contrebande et la contrefaçon, dans un souci de transparence et de durabilité.-VNA