Son La (VNA) – Le xoè est un art qui occupe une place prépondérante dans la vie des Thai. Ce terme désigne en général les danses collectives que ce peuple du Nord-Ouest pratique lors de ses fêtes. Le 17 septembre dernier, la province de Son La a organisé une cérémonie célébrant l’inscription, par l’UNESCO, de cet art sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
De très nombreux danseurs professionnels et amateurs ont participé aux danses xoè organisées à l’occasion de cette cérémonie. Luong Pham Mai Phuong, une Thai, en faisait partie.
«Je suis tellement honorée de participer à cette fête célébrant l’inscription du xoè sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. En tant que jeune Thai, je m’efforcerai de préserver cet art traditionnel et de le faire connaître partout où je pourrai», dit-elle.
Le xoè est une forme de danse avec des gestes représentant les activités humaines, qui est pratiquée à la fois pendant les cérémonies rituelles et les fêtes communautaires. «Sans le xoè, les fleurs n’éclosent pas, les personnes ne sont pas heureuses, les couples ne se forment pas, ni les grains de riz et de maïs», se disent parfois les Thai. Cette danse rythme la vie villageoise, surtout à l’occasion des fêtes printanières et pendant les intersaisons agricoles, affirme Luong Chua, un autre Thai.
«Le xoè est l’une des plus belles traditions de notre ethnie qui puise son origine dans l’attachement indéfectible que nous éprouvons les uns pour les autres. Nous avons six variations de xoè, et la plus représentative est la danse en cercle dont les participants se tiennent par la main. Nous sommes tellement fiers de la reconnaissance par l’UNESCO de notre art !», déclare-t-il.
La province de Son La, qui abrite un grand nombre de Thai, a décidé d’encourager la pratique du xoè auprès de ceux-ci, mais aussi de toutes les autres communautés. Pour Trân Xuân Viêt, directeur adjoint du Département provincial de la culture, des sports et du tourisme, la préservation et la valorisation des traditions culturelles de minorités ethniques en général et des Thai en particulier sont un travail à la fois urgent et permanent.
«Nous encourageons les troupes de xoè à maintenir et à multiplier leurs activités. Il est important que la population prenne conscience de la valeur universelle de cette danse et la pratique le plus largement possible», souligne-t-il.
Après l’inscription du xoè au patrimoine culturel mondial, les codes villageois des Thai de Son La comprennent désormais une clause sur la responsabilité de chaque habitant dans la préservation et la valorisation de cet art ancestral. Toutes les écoles organisent des classes de xoè et les maîtres danseurs sont honorés et encouragés à transmettre leur savoir. – VOV/VNA