L’anglais, un espoir pour les enfants pauvres de Huê

Un groupe d’étudiants propose depuis mars des cours d’anglais gratuits aux enfants pauvres de la province de Thua Thiên-Huê (Centre). Les volontaires cherchent des solutions pour pérenniser le projet.
Un grouped’étudiants propose depuis mars des cours d’anglais gratuits aux enfantspauvres de la province de Thua Thiên-Huê (Centre). Les volontairescherchent des solutions pour pérenniser le projet.

Chaque mardi et vendredi, à la tombée de la nuit, les abords du fleuveSông Huong (rivière des Parfums), dans le quartier de Kim Long à Huê,sont illuminés par les lumières d’une classe d’anglais. Un programmeintitulé "English for free" destiné aux enfants pauvres de la provincede Thua Thiên-Huê est proposé par le club Highsky, composé d’étudiants.

Le chemin qui mène à la classe, sombre et sinueux, nedécourage pas les enfants. Environ 30 élèves, dont les vêtements sontnoircis et poussiéreux, assistent au cours, munis de leur livred’anglais.

«J’ai dû arrêter l’école pour aller vendredes haricots avec ma mère et gagner de l’argent», partage Nguyên ThiChi, 9 ans, assise au fond de la classe. Sixième fille d’une famillepauvre de neuf enfants, elle explique que ses cinq sœurs ont quittél’école. Elles n’ont pas de travail stable. Elles survivent en acceptantdes travaux à la journée. Son père, qui conduisait un cyclo-pousse, nepeut plus travailler. Il est tombé malade il y a une année. Quant à samère, elle gagne de l’argent en récoltant de la ferraille, un métierpénible.

«Beaucoup d’enfants quittent l’école car ilsdoivent aider leurs parents. Certains ne fréquentent même jamais lesbancs de l’école. Grâce aux cours que nous proposons, nous espérons queces enfants auront les mêmes connaissances que les autres en anglais»,explique Nguyên Công Son, président du club Highsky. La plupart desenfants vivent sur des bateaux de pêche. Avec l’aide des autorités, sesfamilles quittent progressivement leurs maisons flottantes, mais lesparents n’ont pas encore de travail stable. Plusieurs sont analphabèteset souhaitent que leurs enfants puissent se former.

Convaincre les enfants à apprendre l’anglais


Les membres du groupe ont dû rencontrer chaque enfant personnellementpour les convaincre de participer aux cours d’anglais. La plupartétaient réticents. «Leur nombre a augmenté progressivement, grâce àl’enthousiasme et à la sollicitude des professeurs», explique Công Son.

Le club compte vingt volontaires. Dix travaillent lors dechaque cours. Vietnamiens, mais aussi étrangers, enseignent l’anglais, àl’image de Gaulthier Marrel (33 ans), Français, qui dirige un hôtel àHuê.

«Je suis heureux de participer à cette actionhumanitaire et de transmettre directement mes connaissances en anglaisaux enfants. Les enfants sont très motivés», décrit ce dernier.

Méthode d’apprentissage ludique


Les cours durent deux heures. Et l’ambiance est très animée. Lesnouveaux élèves s’essayent à la prononciation de mots en anglais. Chaqueprogrès est une victoire pour les volontaires. Les enfants apprennentde nouveaux mots, des règles grammaticales et s’informent sur lesactivités touristiques de Huê.

Ils apprécientparticulièrement les activités pratiques : chansons, jeux oupique-nique, qui favorisent la pratique de l’anglais et aiment égalementparler avec les touristes étrangers.

«L’apprentissage decette langue n’est pas facile, mais les enfants travaillent dur. En lesaidant, nous oublions que nous sommes fatigués», confie Nguyên DinhTriêu, étudiant en économie en 3e année à l’Université de Huê. Après sescours, qu’il termine à 17h30, Triêu avale un petit en-cas et partenseigner l’anglais.

Pour assurer l’avenir du projet, Soncherche de nouveaux membres, de nouvelles méthodes d’enseignement, maisaussi un soutien financier. L’appel est lancé.

Leprojet "English for free", mis sur pied par le club de communication enanglais HighSky, est promu par l’académie du marketing en ligne MOA. Ceprogramme durera trois ans, de mars 2015 à mars 2018. Vingt cours, d’unedurée de trois mois chacun seront ouverts pour les enfants pauvresplacés dans les Centres de protection de l’enfance et pour les enfantssans-abri de la province centrale de Thua Thiên-Huê. -CVN/VNA

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