Hanoi (VNA) -« Au cours de mes années de travail au Vietnam, une vérité m’est apparue de plus en plus clairement : lorsqu’une société choisit de croire en ses enfants, le changement s’ensuit », a déclaré Silvia Danailov, représentante de l’UNICEF au Vietnam dans un article paru jeudi 20 novembre sur le quotidien Viêt Nam News de l’Agence vietnamienne d’information (VNA).
Au cours de mes années de travail au Vietnam, une vérité m’est apparue de plus en plus clairement : lorsqu’une société choisit de croire en ses enfants, le changement s’ensuit.
En consultant les photos d’archives de l’UNICEF des années 1970, je me souviens encore de l’image d’une petite salle de classe dans les montagnes de Diên Biên : des enfants assis à même le sol, apprenant avec des morceaux de craie. À cette époque, aller à l’école était loin d’être acquis ; c’était un acte d’espoir, de persévérance et de détermination. Mais depuis ces modestes salles de classe, j’ai compris que lorsqu’une société fait confiance aux enfants, un progrès durable peut se mettre en place.
Cinquante ans plus tard, dans ces mêmes montagnes, le paysage est tout autre : des filles et des garçons issus des minorités ethniques partagent avec assurance leurs points de vue lors de forums provinciaux et régionaux sur le climat, évoquant les réalités qui marquent leur quotidien, des journées d’école perturbées par les crues soudaines aux pénuries prolongées d’eau potable, en passant par les cours affectés par la pollution atmosphérique. Leur capacité à exprimer leurs expériences et à être entendus témoigne non seulement des progrès politiques, mais aussi de la mise en œuvre croissante de la Convention relative aux droits de l’enfant au Vietnam.
Du soutien essentiel à la construction de systèmes résilients pour chaque enfant
Le partenariat de 50 ans entre le gouvernement vietnamien et l’UNICEF a connu une transformation profonde. Si, à ses débuts, la coopération était axée sur des interventions vitales (vaccination, nutrition, eau potable et aide d’urgence), elle s’est aujourd’hui étendue au renforcement de systèmes résilients et centrés sur l’enfant : soins de santé primaires de qualité, éducation inclusive, protection de l’enfance, protection sociale, résilience climatique et sécurité en ligne.
Ces évolutions, bien que peu médiatisées, transforment profondément la vie de millions d’enfants. Elles se manifestent dans les plus petites améliorations : un agent de santé communautaire formé au dépistage précoce de la malnutrition ; un enseignant dans un village isolé doté de matériel pédagogique bilingue pour que les enfants des minorités ethniques ne soient pas laissés pour compte ; un travailleur social capable d’accompagner les familles en situation de crise ; ou une école renforcée pour résister aux intempéries. Chaque progrès contribue à bâtir un système plus inclusif et équitable, où chaque enfant, qu’il vive en ville ou dans les régions montagneuses reculées, a la possibilité d’apprendre, d’être protégé et de participer à la construction de son propre avenir.
Les enfants en première ligne face aux nouveaux risques – et essentiels aux solutions
Aujourd’hui, au Vietnam, les enfants sont confrontés à des défis inimaginables il y a cinquante ans : phénomènes météorologiques extrêmes, dégradation de l’environnement, risques liés à Internet, perturbations de l’apprentissage et pressions croissantes sur leur santé mentale. Les récentes inondations et tempêtes l’ont clairement démontré : écoles submergées, réseaux d’eau endommagés et infrastructures sanitaires perturbées, les enfants sont plus vulnérables aux maladies, à la malnutrition et aux difficultés scolaires.
Lors de missions sur le terrain, j’ai pu constater ces conséquences directement. Mais j’ai également observé un autre aspect tout aussi important : les enfants ne sont pas seulement victimes des crises ; ils contribuent activement à la recherche de solutions. Des initiatives telles que « Voices of Green », le Forum des enfants et les programmes de sécurité numérique que l’UNICEF soutient depuis de nombreuses années montrent que les enfants participent de plus en plus aux débats sur le climat et la protection de l’environnement. Leurs observations, leurs expériences et leurs aspirations – des risques de catastrophes à l’accès à l’eau potable, en passant par la continuité de l’apprentissage et la sécurité numérique – influencent progressivement les politiques et les prises de décision. Lorsque la voix des enfants est véritablement prise en compte, les politiques deviennent plus inclusives, plus équitables et reflètent davantage les réalités auxquelles ils sont confrontés.
De la réponse d’urgence aux systèmes résilients face au changement climatique
Écouter les enfants est essentiel, mais insuffisant. La réponse d’urgence n’est qu’un premier pas. Le Vietnam doit impérativement renforcer ses systèmes résilients face au changement climatique et centrés sur l’enfant : des services d’eau potable durables, des écoles résistantes aux intempéries, des services de santé et d’éducation capables de fonctionner même en cas de conditions météorologiques extrêmes, ainsi que des mécanismes d’alerte précoce et un soutien psychosocial et en santé mentale pour les enfants. Il ne s’agit pas seulement de solutions climatiques, mais d’engagements pris au titre de la Convention relative aux droits de l’enfant, dans un monde où les risques s’accroissent plus vite que jamais.
Cinquante ans passés – et une promesse pour les cinquante prochaines
Alors que le Vietnam et l’UNICEF célèbrent 50 ans de partenariat et les 35 ans de la ratification de la Convention relative aux droits de l’enfant, nous nous rappelons que le progrès national a toujours été indissociable du progrès des enfants. Ces cinq dernières décennies témoignent d’un parcours marqué par l’élargissement de l’accès à l’éducation, la réduction de la mortalité infantile, la diminution des inégalités et la mise en place progressive de systèmes plus résilients garantissant les droits de l’enfant.
Mais les cinquante prochaines années exigeront encore plus. Le monde dans lequel grandissent les enfants évolue rapidement, marqué par des événements climatiques extrêmes, des technologies en constante évolution et des sociétés en perpétuelle mutation. Notre responsabilité collective – gouvernement, partenaires, communautés et familles – est de veiller à ce que chaque fille et chaque garçon soit en sécurité, éduqué, entendu et puisse réaliser pleinement son potentiel, quel que soit l’avenir. Car, au final, il n’y a pas de pouvoir transformateur plus grand que de croire en un enfant. — VNA