Ho Chi Minh-Ville : Le club des passionnés de folk vietnamien
Matin
du 13 juin, dans la salle de répétition du club «Tiếng hát quê hương»
(Le chant natal) au Palais de la culture et du travail de Hô Chi
Minh-Ville. Une certaine frénésie règne, car il s’agit de se préparer au
programme de musique traditionnelle «Hoa quê hương» (Fleurs du pays
natal), prévu le 21 juin.
La salle, de seulement 30 m², résonne
au son harmonieux du đàn tranh (cithare à seize cordes), de la flûte et
du đàn bầu (monocorde). Luong Hai Phuong, 12 ans, qui étudie la cithare à
seize cordes depuis plus d’un an, joue Lý ngựa ô (Air populaire du
cheval noir) sous la conduite de l'«Enseignant émérite» Pham Thúy Hoan,
présidente du club. «J’adore la cithare à seize cordes. Au début,
c’était le piano ou la guitare qui m’intéressait. Mais, ma mère m’a dit
que la cithare à seize cordes exprimait mieux l’âme vietnamienne. Après
un an de cours, je peux interpréter six pièces. Plus je joue de la
cithare, plus j’adore», confie Luong Hai Phuong.
Nguyên
Ðình Khoa, 31 ans, est, quant à lui, passionné de monocorde. Il aime cet
instrument depuis longtemps, mais ce n’est que récemment qu’il a décidé
d’apprendre à en jouer. «Mes souvenirs d’enfance les plus mémorables,
c’étaient les jours où les gens de mon village jouaient ensemble du
monocorde, chantaient, buvaient du thé jusqu’à minuit. J’ai dû quitter
mon village pour étudier en ville. Mais chaque fois que j’entends le son
du monocorde, je replonge dans mes souvenirs d’enfance», raconte-t-il.
Préserver l’âme musicale du Vietnam
Dans
la société actuelle, la musique traditionnelle a dû mal à se faire une
place. Dommage, au vu de sa dimension culturelle et identitaire. «Notre
club a été fondé en 1981. Plus de 30 années sont passées. Ma plus grande
joie, c’est d’avoir permis à des jeunes de se passionner pour les
instruments de musique traditionnelle et de les avoir guidés dans cette
découverte», décrit Pham Thúy Hoan.
Elle a découvert
plusieurs élèves ayant un don certain pour la musique traditionnelle et
les a encouragés à passer le concours du Conservatoire de Hô Chi
Minh-Ville. On peut citer Hai Phuong (1er prix du concours de cithare à
seize cordes d'Asie), Hai Yên, Kiêu Vu Chinh, Ngoc Tú, Pham Thi Tiên -
tous également des joueurs de cithare à seize cordes. Certains artistes
vivent maintenant à l’étranger. «De vrais ambassadeurs de la culture
vietnamienne dans le monde», a jugé Pham Thúy Hoan.
«Je
souhaite que la musique traditionnelle se développe davantage et qu’elle
entre dans la vie de toutes les couches sociales de Hô Chi Minh-Ville.
J’espère qu’un jour, des groupes de jeunes joueront toutes sortes de
musique, du classique au contemporain, avec des instruments de musique
traditionnelle», a dit Vo Thanh Phong, enseignant au Département de
médecine traditionnelle de l’Université de médecine et pharmacie de Hô
Chi Minh-Ville, qui étudie la cithare à seize cordes depuis six ans.
-CVN/VNA