Hanoï (VNA) - Mon Hanoi est un documentaire de l’ancien ambassadeur de France, Jean-Noël Poirier. Il rassemble de petites pépites de la ville sous l’œil du diplomate, qui considère ce film comme «un cadeau pour les Vietnamiens, surtout les Hanoïens».
Un groupe de jeunes qui se promène en fin de semaine. Des vendeurs ambulants pleins d’énergie. Un coiffeur de rue s’attelant à la tâche près des rails. Une dizaine de personnes s’appliquant aux exercices physiques de bon matin. Un chauffeur de xe ôm (mototaxi) faisant la sieste sur la selle de sa moto. Un homme jouant du violon dans un appartement d’un immeuble collectif. Des rires. Des sons. De la musique. Des ruelles secrètes, cachant une ville dans la ville. Ce sont tout autant d’images, connues et moins connues, de Hanoï perçues à travers le regard de l’ancien ambassadeur de France lors de sa mission au Vietnam.
Jean-Noël Poirier est né à Paris (France) mais voue un «amour prédestiné» pour le Vietnam, notamment pour sa capitale Hanoï. Grâce à son grand-père maternel qui, pendant des années, a fait des allers-retours entre la France et le Vietnam, c’est dès l’enfance qu’il a été exposé à la culture du pays. À travers des cartes postales et autres photos souvenirs, mais également à travers la langue que son grand-père parle couramment. Ce lien qu’entretient sa famille avec le Vietnam se trouve également du côté de son père. En effet, sa grand-mère paternelle est née à Huê (province de Thua Thiên-Huê, Centre). Sa passion pour le Vietnam n’a fait que grandir et c’est à l’âge de 20 ans qu’il a décidé d’apprendre le vietnamien.
Des images inoubliables de Hanoï
Jean-Noël Poirier est arrivé pour la première fois au Vietnam, plus précisément à Hanoï, en 1989, lors d’une courte mission pour le ministère français des Affaires étrangères. De 2000 à 2004, il a été consul général de France à Hô Chi Minh-Ville. De 2012 à 2016, ambassadeur de France au Vietnam. C’est au cours de ce mandat officiel que le diplomate s’est immergé dans la vie des Hanoïens et a, dès lors, cultivé un amour particulier pour la capitale vietnamienne.
«D’autres diplomates, après la fin de leur mandat, choisissent de publier un livre ou des mémoires sur l'endroit où ils vivaient. Moi, j’ai décidé de faire un documentaire», a partagé l’ancien ambassadeur. En fait, Jean-Noël Poirier a la chance d'être né dans une famille d'artistes. Son père est comédien, et son frère est réalisateur. Ce dernier était «très enthousiaste de m'entendre partager ce projet de film».
D’une durée de 52 minutes, le documentaire a été réalisé en 2016 par le diplomate en collaboration avec son frère, le réalisateur français Henri Louis Marcel Poirier. «Nous avons tourné nos plans et nos images à travers l’œil d’un citadin et non d’un touriste. Mes séjours à Hanoï représentent une partie importante de ma vie», a expliqué Jean-Noël Poirier.
Et d’ajouter : «Je veux faire un film principalement pour les Vietnamiens». Mon Hanoi est aussi un documentaire réservé aux étrangers qui veulent découvrir et explorer le Vietnam. Mais il s’agit surtout d’un «cadeau que j’offre aux Hanoïens».
«Je m’efforce de saisir l’âme de Hanoï autant que je peux. J’aime penser, j’espère, être en mesure de repérer certains +secrets+ et autres recoins de la capitale dont les citadins prêtent peu attention», a confié Jean-Noël Poirier. Pour lui, «l’âme de Hanoï» existe exclusivement à travers les Hanoïens.
Qui dit Hanoï dit moto. Pendant son séjour dans la capitale, le diplomate a appris la conduite afin de pouvoir partir «à l’aventure», se faufiler et se perdre dans les ruelles de la ville, recelant des secrets. «Les Hanoïens ont leur propre style de vie. Ils mangent, discutent et travaillent à l’extérieur. La dimension de la vie dite +de trottoir+ est considérable», a-t-il indiqué.
Hanoï, le Paris de son enfance
Jean-Noël Poirier se passionne pour le style de Hanoï. En effet, à ses yeux, la capitale du Vietnam se distingue des autres villes européennes par la diversité de son architecture. Outre les bâtisses qui arborent une architecture typiquement vietnamienne, d’autres ouvrages tels que les villas de style français sont semblables à celles que l’on peut trouver dans les banlieues parisiennes. C’est la raison pour laquelle le diplomate se sent «à Hanoï comme à la maison» avec ces scènes lui rappelant sa ville natale.
«Quand j’ai commencé mon mandat d’ambassadeur à Hanoï en août 2012, j’ai senti une impression de déjà-vu, comme si j’y avais déjà vécu. Comme une étrange impression de revenir à la maison. La ville préserve des traces du style architectural français. J’apprécie tout particulièrement son Vieux quartier, semblable à un mariage entre architecture française et vietnamienne», a raconté Jean-Noël Poirier.
Pour lui, Hanoï est un charmant mélange entre architecture ancienne et moderne. «Cela me rappelle le Paris de mon enfance. Actuellement, Paris a changé, s’est transformée en une ville touristique connue du monde. Hanoï, pour sa part, se développe mais arrive à préserver son âme et ses couleurs propres», a-t-il estimé.
Le diplomate se passionne aussi pour l’aspect culinaire de la ville tellement qu’il a établi une liste de ses adresses gastronomiques «secrètes» préférées qu’il partage volontiers. Une boutique de bánh xèo (crêpe) près de l’ambassade de France ou une autre de bánh cuôn (ravioli vietnamien) dans le quartier de Thành Công (arrondissement de Ba Ðình), entre autres. Cependant, le plat qu’il préfère est bel et bien le fameux pho (nouilles de riz à la viande de bœuf ou de poulet). «Il n’y a rien de mieux que de manger un bon bol chaud de +pho+ les matins d’hiver de Hanoï pour chasser le froid et commencer la journée».
Son mandat au Vietnam s’est terminé en 2016. Et quatre ans, ce n’était pas suffisant pour l’ancien ambassadeur d’explorer tous les charmes et recoins de la ville millénaire. C’est la raison pour laquelle le diplomate a décidé de rester à Hanoï encore quelques années de plus... Jean-Noël Poirier ne compte pas quitter sa ville de cœur de si tôt ! -CVN/VNA