Hanoï (VNA) - Chaque jour, la capitale vietnamienne rejette plus de 1,4 million de tonnes de déchets, dont 60 % proviennent de sacs et de produits plastiques à usage unique. Face à cette situation préoccupante, le 10 juillet, le Conseil populaire municipal a adopté une résolution fondée sur la Loi sur la capitale de 2024. Celle-ci établit des mesures concrètes assorties d’un calendrier précis pour réduire progressivement les déchets plastiques.
Changer les habitudes de consommation
La résolution vise à éliminer l’utilisation du plastique à usage unique dans les secteurs du tourisme, des services publics et du commerce. Dès le 1er janvier 2026, les hôtels et sites touristiques ne pourront plus proposer d’articles tels que brosses à dents, rasoirs ou emballages plastiques non biodégradables. Les agences publiques devront, quant à elles, cesser d’utiliser des sacs plastiques et des boîtes en polystyrène, sauf s’ils portent le label écologique vietnamien.
À partir de 2027, les marchés et magasins ne seront plus autorisés à distribuer gratuitement de sacs plastiques non biodégradables. Un an plus tard, ils devront cesser complètement leur usage. Parallèlement, les entreprises de vente en ligne auront l’obligation de réduire les emballages plastiques et d’organiser leur collecte, afin d’éviter la pollution liée aux livraisons.

Adapter la production
Dans le domaine industriel, à compter de 2028, les entreprises utilisant du plastique PE et PP devront intégrer au moins 20 % de plastique recyclé, un taux qui devra atteindre 30 % d’ici 2030. En 2031, la production et l’importation de produits plastiques à usage unique seront interdites, sauf pour les produits porteurs de certifications écologiques.
Les autorités prévoient également une réduction progressive des produits contenant des microplastiques et des emballages plastiques non biodégradables, incitant ainsi le secteur à opter pour des alternatives plus durables.
Un soutien croissant de la population
Cette résolution est largement saluée par les habitants. Duong Ngoc Luu, résident du quartier de Cau Giay, y voit une initiative reflétant la vision stratégique de la ville. Des commerçants, à l’image de Nguyen Thi Dong dans le quartier de Ha Dong, soutiennent également ces mesures, malgré une légère augmentation des coûts, mettant en avant leurs bienfaits pour la santé. Elle rappelle que les sacs plastiques recyclés peuvent contenir des substances toxiques telles que le plomb et le cadmium, nuisibles aux organes vitaux et à la fertilité.
Le professeur associé et docteur Luu Duc Hai, président de l’Association vietnamienne de l’économie environnementale, recommande d’imposer des taxes plus élevées sur les sacs non biodégradables et de définir des normes claires pour les produits alternatifs comme les sacs en tissu ou biodégradables.
L’avocat Le Quang Vung suggère, lui, d’exploiter pleinement la Loi sur la capitale pour promouvoir le tri des déchets à la source et investir dans des technologies de traitement avancées.
Enfin, la réduction des déchets plastiques nécessite l’engagement conjoint des entreprises et des citoyens. Le Vietnam est invité à reconnaître les certifications internationales, comme les labels compostables européens ou américains, pour les produits biodégradables. Cela favoriserait une consommation responsable et faciliterait l’accès des entreprises vietnamiennes aux marchés internationaux. – VNA