Enseignement : une vie dévouée aux plus démunis

Avec un profond désir d’aider les enfants démunis de l’ethnie Bahnar, M. Chhoi, un enseignant du village de Blên dans la province de Gia Lai, a consacré 35 années de sa vie à l’éducation.
M. Chhoi a consacré 35 années de sa vie à l’enseignement des élèves démunis. Photo : Hông Diêp/VNA/CVN

Hanoï (VNA) - Avecun profond désir d’aider les enfants démunis de l’ethnie Bahnar, M.Chhoi, un enseignant du village de Blên dans la province de Gia Lai, aconsacré 35 années de sa vie à l’éducation. Son bon cœur est unevéritable source d’inspiration.

Même s’il approche de la retraite, M. Chhoi garde toujours tout sonenthousiasme et se tient prêt à surmonter les difficultés de la classe. "Ma santé n’est plus ce qu’elle était, mais ce n’est pas un problème. J’enseignerai jusqu’à la fin de mes jours", partage-t-il. 

M. Chhoi a commencé à enseigner en 1985 et depuis, il a appris à lire età écrire de nombreuses générations d’élèves de l’école primaire de LoPang, dans la province de Gia Lai, sur les hauts plateaux du Centre.Certains de ses anciens élèves ont refusé de bons emplois en ville pourrentrer au village et devenir eux-mêmes enseignants.

Un processus de longue haleine

"M. Chhoi nous a transmis sa passion et nous a inspiré à poursuivre son œuvre éducative au village de Blên",explique M. Thi, chef du village de Blên. Il était lui aussi enseignantà l’école primaire de Lo Pang autrefois. Après de longues années auservice de l’école, M. Thi est entré dans l’administration et a été éluchef de village. L’un de ses principaux objectifs est de sensibiliserles villageois à l’importance de la scolarisation.

"Autrefois, manger à sa faim chaque jour était l’unique priorité desvillageois, la scolarisation était donc malheureusement reléguée ausecond plan", informe le chef du village. "M. Chhoi a aidé lesfamilles à prendre conscience de la nécessité de savoir lire et écrire,une porte de sortie efficace de la pauvreté", ajoute-t-il.

Selon le chef du village de Blên, l’école primaire de Lo Pang compte sixantennes dont celle de Pyâu, la plus éloignée, à 12 km du chef-lieu. M.Chhoi y a enseigné pendant dix ans, de 2000 à 2010. À ce moment -là,pour s’y rendre, les enseignants devaient marcher chaque jour plusieursdizaines de kilomètres sur les sentiers rocailleux. Ils commençaientleur semaine de travail à Pyâu le dimanche après-midi et rentraient chezeux le vendredi après-midi.

En 2010, une piste en terre connectant Pyâu a été construite. Mais, lorsde la saison des pluies, elle était si boueuse qu’elle en devenaitdangereuse à moto.

Fin 2019, elle a été bétonnée, ce qui a facilité considérablement les déplacements des enseignants. "Grâce à la nouvelle route, les difficultés des enseignants se sont atténuées", déclare l’enseignant Chhoi.

Promouvoir l’éducation

Dans les autres antennes, en raison des conditions économiquesdifficiles, la scolarisation n’est pas la première préoccupation desparents. Le sacerdoce de M. Chhoi est de sensibiliser les habitants àl’importance de l’éducation et de les mobiliser pour qu’ils enseignent àtour de rôle dans chaque antenne.

Depuis 2018, M. Chhoi enseigne dans l’antenne d’Alao, après avoir suiviun cours de perfectionnement à l’École supérieure de pédagogie de laville de Pleiku, chef-lieu de la province de Gia Lai. Les élèves d’Alaoaiment tous leur professeur. Dans leur mémoire restera gravée à jamaisl’image de M. Chhoi qui, chaque matin, qu’il pleuve ou qu’il vente, serend dans tous les foyers reculés pour convaincre les parents de laisserleurs enfants venir à l’école plutôt que de les envoyer aux champs,comme c’est l’habitude dans les familles pauvres.

Au début de chaque année scolaire, M. Chhoi, avec d’autres enseignants,rencontre les familles dans les champs pour les convaincre del’importance de la scolarisation. Les enseignants soutiennent égalementles enfants en leur fournissant chaque jour un petit-déjeuner et desvêtements chauds en hiver. "C’est un bon moyen d’encourager les parents à envoyer leurs enfants à l’école", fait savoir M. Chhoi.

Les parents de Vu, un élève de CE1 d’Alao, sont heureux de pouvoirconfier leur enfant à M. Chhoi et que c’est la raison pour laquelle ilsont accepté de laisser leur fils poursuivre des études.

Vu Thi Hoi, directrice de l’école primaire de Lo Pang, appréciegrandement les contributions de M. Chhoi à l’œuvre de scolarisation etd’éducation de la localité. Elle affirme que son dévouement depuis plusde 35 ans est un exemple inspirant pour les autres enseignants.

"L’enseignant Chhoi a surmonté de nombreux défis pour combattrel’analphabétisme dans les villages de montagne reculés. Il a suégalement gagner le respect et l’affection de ses collègues comme de sesélèves", souligne-t-elle.

"L’éducation est une noble profession et les enseignants des régionsreculées méritent encore plus de respect. Sans maître dévoué comme lui,les communautés ethniques des villages montagnards auraient bien plusde mal à améliorer leurs conditions de vie", affirme-t-elle. - CVN/VNA
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