Hô Chi Minh-Ville (VNA) - Un squelette humain datant d’environ 2.300 ans a été découvert sur le site archéologique de Giông Ca Vô, dans le district suburbain de Cân Gio, à Hô Chi Minh-Ville.
Selon les experts, le squelette appartient à un homme de 1,65 m. Les deux crocs d’animaux trouvés sur son cou semblent indiqués qu’il était de haut rang social.
La découverte est le résultat des fouilles en 2021 et 2022 menées conjointement par l’Institut d’archéologie relevant de l’Académie des sciences sociales du Vietnam et le Musée d’histoire de Hô Chi Minh-Ville.
Le site archéologique de Giông Ca Vô a été dévoilé en 1993 et fouillé pour la première fois en 1994. L’activité a permis de nombreuses découvertes importantes.
Sa superficie totale est de 29.000 m², dont le centre est situé sur un monticule de terre rouge de 7.000 m2 et environ 1,5 m plus haut que la zone environnante.
Plus de 200 jarres funéraires exhumées
Avant la découverte du squelette, les archéologues ont trouvé 224 jarres funéraires et 15 tombes, ainsi que des centaines d’objets précieux faits de divers matériaux comme des pierres précieuses, du verre et des mollusques.
Chaque jarre funéraire présente un petit trou rond qui servait à l’évacuation de l’âme. Ces trous ont même des couvercles en céramique de forme ronde. Ce rite funéraire des anciens résidents de Cân Gio ouvrira de nombreux plans de recherche pour les archéologues locaux et étrangers.
Le Pr. associé-Dr. Dang Van Thang, qui a suivi les fouilles depuis 1990, explique que de nombreux artefacts ont été découverts tels que boucles d’oreilles ou bracelets en verre. Selon lui, les anciens résidents ont fabriqué des outils et des bijoux en verre vers 300 ou 200 ans av. J.-C.
Ces objets représentent des valeurs historiques et culturelles ainsi que retracent l’histoire de la formation et du développement de la civilisation. Situé au point central reliant les régions Est et Ouest, Nord et Sud, ce site aurait pu être un port animé et abriter un grand nombre d’artisans il y a environ 2.500 ans, comme le laissent entendre les éléments exhumés.
Un site archéologique préhistorique important
Les résultats des fouilles montrent également que la zone centrale de Giông Ca Vô est divisée en trois espaces : résidence, sépulture et terre arable.
Sur la base de l’étude des caractéristiques anthropologiques des artefacts, “la zone était autrefois occupée par des groupes autochtones, principalement des natifs de la culture Dông Nai, qui avaient des échanges culturels avec le monde extérieur”, a informé Pr. associé-Dr. Nguyên Lân Cuong, secrétaire général de l’Association d’archéologie du Vietnam (VAA).
D’après la Dr. Hsiao Chung Hung, expert en archéologie de l’Université nationale australienne, Giông Ca Vô est un site archéologique préhistorique important non seulement au Vietnam mais aussi en Asie du Sud-Est et en Asie.
Pour sa part, le Pr. associé - Dr. Tông Trung Tin, président de la VAA, a indiqué que c’est la première fois que des archéologues vietnamiens découvrent une telle densité de jarres funéraires sur un site archéologique. Il a donc demandé à Hô Chi Minh-Ville et aux spécialistes d’établir un dossier à soumettre au gouvernement pour reconnaître Giông Ca Vô comme site national spécial.
Il a été reconnu en 2000 comme site archéologique national devant être protégé par le ministère de la Culture et de l’Information (aujourd’hui ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme).
Actuellement, les objets découverts sur ce site archéologique sont exposés dans un certain nombre de musées tels que le Musée national d’histoire de Hanoï et celui de Hô Chi Minh-Ville. -CVN/VNA