Lors d’un stand du marché de l’estampe de Dông Hô, à Bac Ninh (Nord). Photo : BBN/CVN Hanoï (VNA) - Un marché d’estampes de Dông Hô a été recréé parle Service de la culture, des sports et du tourisme de la provinceseptentrionale de Bac Ninh. Cet événement se tient en écho de la Journéedes patrimoines du Vietnam (23 novembre).
Lemarché a rassemblé une vingtaine de stands présentant l'artisanat desestampes populaires de Dông Hô, les matériaux, le processus deproduction et les produits typiques de ce village. En particulier, leshabitants locaux et les touristes ont pu s'immerger dans l'ambiance d'unmarché de la campagne du Nord avec une variété de produits artisanauxtraditionnels du village tels que la poterie de Phù Lang, le cuivre DaiBai, le rotin et le bambou de Xuân Hôi.
Àcette occasion, diverses activités ont eu lieu, de la calligraphie, dela fabrication de marionnettes en terre cuite, des spectacles demarionnettes sur l'eau Dông Ngu, et de nombreux jeux folkloriques. Selonle Centre pour la conservation des monuments et la promotion dutourisme de Bac Ninh, cet évènement contribue à promouvoir le patrimoineunique du village de métiers traditionnels de Dông Hô et à développerun produit touristique local.
Patrimoine national
Autrefois, le marché des estampes se déroulait dans la maison communale de Dông Hô les 6e, 11e, 16e, 21e et 26e jours du dernier mois lunaire. Tout l'espace de la maison communale était coloré, avec des milliers de tableaux en tout genre exposés et vendus. Les clients venaient des quatre coins du pays.
L’artiste émérite Nguyên Thi Oanh présente une technique de création d’une estampe de Dông Hô. Photo : BBN/CVN
Cependant,ce marché a disparu depuis 1945. Les estampes populaires de Dông Hôsont originaires du village éponyme. Elles sont apparues il y a de celacinq siècles et elles sont plus aussi populaires qu’auparavant mais leurbeauté demeure.
Ces peintures étaientsouvent créées à l’occasion du Nouvel An lunaire (Têt), elles étaientdonc également appelées "peintures du Têt". Les Vietnamiens avaientl'habitude d’acheter quelques estampes pour décorer leur maison et enoffrir à leurs proches pour apporter chance et bonheur pour l’année àvenir.
Les estampes étaient fabriquées en papier traditionnel dó (papier d’origine végétale) enduit de nacre diêp.La technique s’est transmise de génération en génération. Les planchesde bois étaient gravées au ciseau et il fallait en confectionner une parcouleur. Les feuilles étaient teintées avec des produits naturels telsque la sève de sumac, l'obier ou l'hibiscus pour le rouge, le vert degris, les aiguilles de pin et les coquilles d’huîtres écrasées pour levert, les cendres de paille de riz et de feuilles de bambous brûléespour le noir, les pousses de sophora pour le jaune, la nacre moulue pourle blanc…
Ces estampes reflètent desscènes de vie à la campagne : le travail dans les rizières, les animauxdomestiques (buffles, cochons, poulets…), les fêtes traditionnelles(mariages…)… Ces peintures folkloriques sont symboliques et décoratives,elles conservent toujours leurs caractéristiques rustiques, proches dela vie des habitants du delta du fleuve Rouge. - CVN/VNA