Un Vietnamien et son fils sortent de la jungle après 40 ans

Pendant la guerre, après un bombardement, un père et son fils d’un an se sont réfugiés dans le coeur de la jungle. Ils viennent juste d’être retrouvés par les autorités locales.

Pendant laguerre, après un bombardement, un père et son fils d’un an se sontréfugiés dans le coeur de la jungle. Ils viennent juste d’être retrouvéspar les autorités locales.

Au début du mois d’août,le petit village de Trà Nga (province de Quang Ngai, Centre) a connu uneanimation inhabituelle, suite au retour surprenant de deux hommes après40 ans de vie dans la jungle. Il s’agit de Hô Van Thanh, aujoud’hui 82ans, et de son fils Hô Van Lang, 41 ans, d’ethnie minoritaire Kor. Ilsavaient disparu à la suite d’un bombardement américain. Tout le mondeles croyait morts...

Échapper à la guerre

D’aprèsles villageois du même âge que Hô Van Thanh, un jour de l’année 1972, unbombardement américain a coûté la vie à trois membres de la famille deM. Thanh : sa mère et deux de ses quatre enfants. Après un an à errerpour retrouver sa femme et son benjamin portés disparus, l’homme adécidé de se réfugier dans la forêt avec son 3 e fils, alors âgé d’unan. Depuis, ils n’ont eu aucun contact avec le monde extérieur.

Lepère a construit une petite cabane de 3 m² juchée à 6 m du sol pour seprotéger des prédateurs. Pour se vêtir, ils ont tissé des pagnes enécorce. L’hiver, une sorte de cape également en écorce complétait lapanoplie. Ils se nourrissaient de maïs, de manioc, de fruits etd’animaux chassés au moyen d’armes rudimentaires. Les habitants et lesautorités locales qui ont été les secourir ont été «extrêmement surpris»par la nature de leurs objets d’usage courant et de leurs biens. Dansles hottes tressées se trouvaient des haches, couteaux, marteaux etarmes, tous fabriqués à partir de restes de... bombes et d’obus. Desgraines étaient conservées dans des tubes de bambou. Pour avoir du feu,ils extrayaient de la poudre d’arbre, la posaient sur une pierre et lafrappaient avec un marteau.

Retour à la civilisation


Les deux hommes seraient encore isolés du monde si un jour plusieursvillageois n’avaient découvert leur étrange hutte. Ils ont alerté lesautorités locales, lesquelles sont allées sur place et les ontconvaincus de revenir à la civilisation.

Le père a étéretrouvé dans un état de santé préoccupant. Il a été envoyé dans undispensaire où les médecins ont diagnostiqué une paralysie d’une jambeen raison de la malnutrition. Le fils, par contre, se porte comme uncharme. Il a été recueilli par ses proches. Le plus gros problème, c’estqu’ils sont à peine capables de communiquer. «Le père s’exprimedifficilement dans sa langue maternelle. Particulièrement craintif ettimide, le fils, Hô Van Lang, ne possède que quelques mots dans sonvocabulaire», selon le journal Tuôi tre (Jeunesse). Les vêtements,sandales lui sont étrangers, de même que les objets d’usage courant.

Lasurvie de ces hommes est considérée comme un «miracle». Et le faitqu’ils n’aient pas été repérés plus tôt est aussi un mystère, car lescoureurs de bois sont plutôt nombreux au Vietnam... Durant 40 ans, lesdeux hommes n’ont attrapé aucune maladie. D’après un habitant local, lelieu où ils vivaient est à des dizaines de kilomètres du premiervillage, Trà Nga. «En hiver, cette forêt est couverte de brume, trèsinhospitalière. Une personne en bonne santé ne peut y résister plus dedeux heures», estime-t-il.
Après tant d’années à l’étatsauvage, le retour à la vie moderne pour Hô Van Thanh et son fils Hô VanLang s’annonce difficile. Surtout pour le fils, qui n’a connu que lajungle... Pour faciliter leur intégration à la vie normale, lesautorités locales se sont engagées à les assister en terme de logementet de finances. Dans l’immédiat, elles leur ont octroyé une somme dedeux millions de dôngs et du riz pour subvenir à leurs besoinsquotidiens. – VNA

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