Lesaccidents de la circulation sont la première cause de décès chez les 15 à44 ans. Ils entraînent des conséquences financières considérables pourceux qui en sont victimes, pour leur famille et, plus généralement, pourle pays dans son ensemble.
L’alcool au volant estfréquent malgré l’interdiction totale d’alcool dans le sang pour lesconducteurs de véhicules à quatre roues, et un faible taux pour ceux demotos. Selon les statistiques, 36% des infractions sont constatées surles nationales, 14% sur les routes provinciales, et 27% en zoneurbaine... Or, il y a une alerte à donner : la majorité de cesinfractions concernent des chauffeurs.
Ces chiffresont été publiés après une campagne de contrôles d’alcoolémie par leDépartement de la police routière et ferroviaire sur les nationales etroutes provinciales des cinq provinces du Nord que sont Bac Ninh, VinhPhuc, Quang Ninh, Hà Nam et Ninh Binh. D’une durée de deux mois, elle apermis de constater 1.000 infractions sanctionnées par 170 retraits depermis et l’immobilisation de 250 véhicules.
Plus de 30% descontrevenants sont des chauffeurs, 200% des fonctionnaires et 80% ontentre 18 et 45 ans. La plupart des infractions ont été constatées de12h00 à 14h00 et de 18h00 à 22h00.
Selon le Service de la policede la route de Hanoi, les infractions et accidents en relation avecl’alcool augmentent depuis le début de l’année. En réaction à cetteévolution, il a élaboré un projet de contrôle et de réglementation desinfractions prévoyant des sanctions sévères pour la conduite en étatd’ivresse. En un mois, ce sont 3.000 infractions qui ont été constatées.
À Hô Chi Minh-Ville, et bien que 2013 soit l’année de lasécurité de la route, pendant les cinq premiers mois de l’année, les1.600 accidents de la route ont coûté la vie à 300 personnes et en ontblessé 1.400 autres, soit une augmentation de 25% des décès sur un an.Et selon la police, l’alcool est le premier responsable.
Lesaccès à la ville sont les points noirs. Le chef du groupe de policeroutière d’An Lac, Lai Van Ba, en poste à la porte d’entrée ouest,indique ainsi que depuis début 2013, quelque 10.000 infractions ont étéconstatées dont 2.500 pour conduite en état d’ébriété.
Renforcer les contrôles
Lapolice routière de Hô Chi Minh-Ville a donc créé deux équipes decontrôle nocturne sur la nationale 1A. Elle a également proposé auComité populaire municipal d’interdire la vente d’alcool après 23h00,ainsi que d’exiger des commerces vendant de l’alcool d’afficher unebanderole de prévention des chauffeurs sur les risques de conduite enétat d’ivresse.
Selon le vice-président du Comité populairemunicipal, Nguyên Huu Tin, la police a été équipée d’alcoomètres afin deprocéder à des contrôles inopinés des conducteurs sortant desrestaurants, cafés et bars... Il espère que ces mesures rendront lesgens un peu plus responsables.
Limiter les accidents en relationavec l’alcool implique une coopération de plusieurs services, mais,avant tout, il faut que la population prenne conscience de la nécessitéde respecter le Code de la route. Selon les spécialistes, il faudraitlancer des campagnes de contrôle dans l’ensemble du pays.
LeDépartement de la police routière et ferroviaire envoie des policiersdevant des brasseries afin de découvrir les cas d’ébriété. Les personnesqui n’acceptent pas de passer le test de l’alcoolmètre sont passiblesd’une amende de 3 millions de dôngs pour un motocycliste et de 15millions pour tout autre véhicule. En cas d’infraction avérée, lecontrevenant encourt une suspension de son permis de conduite pendant 60jours, et en cas d’accident grave, un retrait définitif.
Des lourdes amendes
Il existe plusieurs seuils d’alcoolémie avec, le plus élevé étant fixéà un taux supérieur à 80 milligrammes par 100 millilitres ou à 0,4milligramme par litre d’air expiré, sanctionné d’une amende de 2 à 3millions de dôngs pour un motocycliste, et de 10 à 15 millions pour unconducteur de voiture.
Selon Raymond Neil Shuey, spécialistedu projet «Prévention et lutte contre l’alcool au volant», l imiterles accidents de la route résultant de l’emprise de l’alcool est unepréoccupation non seulement au Vietnam mais aussi dans beaucoup d’autrespays. Pour régler ce problème, il faut une coopération entre tous lesservices concernés pour organiser des contrôles, sanctionner lesinfractions, et afin que la population comprenne ce qui est en jeu. Etce dernier point a un rôle majeur. - VNA