Des m eubles centenaires aux statues et vases plus âgées en passant par les ventilateurs, appareils photo, phonographes, machine à écrire, bibelots et objets de collection , depuis des lustres, les antiquaires ont pignon sur la rue Lê Công Kiêu dans le 1er arrondissement de Hô Chi Minh-Ville (Sud).

Dans cette rue d’environ 400 m de long, toutes les boutiques n'ont pas de plaques, mais sont numérotées. Par exemple, céramiques et poteries sont vendues dans les magasins N° 19, 21 et 23, d’anciens gongs et statues khmers sont disponibles dans les N° 34, 36, 38 et 40, et les meubles dans les N° 15 et 36. Il y a aussi quelques magasins au bout de la rue vendant des objets anciens laqué et bois comme les panneaux transversaux et sentences parallèles.

Plus les antiquités sont anciennes, plus leur valeur est élevée. Outre les antiquités antiquités vietnamiennes et leurs «consœurs» venues d’Inde, du Népal, de Malaisie, de France, d’Italie, de Thaïlande, etc , les habitants de la rue vendent aussi des reproductions très délicates, bien appréciées pour la décoration intérieure.

«Les boutiques sont ouvertes de 9 à 17 heures tous les jours et attirent de nombreux collectionneurs d'antiquités. Ici, il y a différents types d'objets et les connaisseurs parfois peuvent acheter des objets de valeur à un prix modéré», a confié Bao Tâm, propriétaire d'un magasin d'antiquités qui a plus de 20 ans d'ancienneté.

Lê Công Kiêu était autrefois une ruelle. En 1920, l’administration coloniale l’a fait élargir et baptisée «Rue de Reims». En 1955, le gouvernement de Sai Gon l’a renommé Lê Công Kiêu, du nom d’un soldat du mouvement Cân Vuong (soutien au roi), mouvement des patriotes qui suivèrent leur roi dans sa résistance anti-française (fin du XIXe siècle).

Dans cette rue, les touristes ont la chance d'apprendre des histoires incroyables. Par exemple, celle d'un vieux monsieur qui a apporté quelques toiles à vendre, mais personne ne les a achetées parce qu'on ignorait leur valeur. Puis, un passionné d’antiquités a découvert que ces peintures remontaient au temps de la dynastie des Ming, chacune valait des milliers de dollars. Il y a aussi celle d'un commerçant français qui a acheté un petit pot de cristal dans la rue pour 50.000 euros. Ce pot est très unique et précieux, car il peut rendre l'eau transparente en sept couleurs.

Considérée comme la plus ancienne de la mégapole du Sud, cette rue attire de nombreux collectionneurs d’antiquité et touristes étrangers qui peuvent non seulement admirer de vieux objets, mais aussi en apprendre plus sur la culture et la vie des gens dans le passé, et bien sûr acheter des souvenirs et des cadeaux pour leurs proches.

La rue Lê Công Kiêu peut s'enorgueillir d'éminents visiteurs. En 2000, lors de sa visite au Vietnam, Mme Hilary Clinton, épouse de l'ancien président américain Bill Clinton, est allée faire du shopping dans la rue et en 2008, le président suisse Pascal Couchepin et son épouse se sont également rendus dans cette rue. – VNA