Sydney (VNA) - La communauté vietnamienne en Australie compte plus de 300.000 personnes, principalement à Sydney et Melbourne. Et les affaires tournent bien.
L’Australie est un pays vaste, très vaste. Ses 7,7 millions de km² n’abritent que 24 millions d’habitants, avec d’immenses zones vides. Conséquence : son gouvernement applique une politique très permissive en matière d’immigration.
Depuis 30 ans, le nombre de Vietnamiens résidant en Australie ne fait qu’augmenter, avec à l’heure actuelle plus de 300.000 personnes. Ils forment une communauté dynamique.
En dix ans seulement, elle a fait de certains quartiers de Cabramatta, Bankstown, Marrickville (en banlieue de Sydney), de Footscray, Richmond et Sunshine (en banlieue de Melbourne) des zones animées où fleure bon le parfum du pays, littéralement. En effet, l’on trouve ici toute une série de restaurants vietnamiens dans les rues les plus animées de ces cités.
Une communauté solidaire
Force est de constater que la diaspora est bien intégrée. En atteste ses résultats dans toute une série de domaines. En politique par exemple, Lê Van Hiêu est gouverneur d’Australie-Méridionale depuis le 1er septembre 2014. Il s’agit d’une position symbolique, représentant de la reine d’Angleterre dans les états de ce pays - l’Australie étant un pays du Commonwealth.
Quant à Nguyên Sang, 28 ans, il a non seulement l’honneur d’être le maire le plus jeune de l’histoire de la ville de Richmond, mais aussi d’être le premier Asiatique élu à ce poste. Autre illustration avec le Docteur Vu Thi Ngoc Trang, première femme nommée à l’Institut royal des sciences techniques. Elle est aussi directrice du Centre des études sociales expérimentales de l’Australie. Et la liste est encore longue.
En Australie, les Vietnamiens entretiennent des liens forts. La langue d’abord, mais aussi la culture facilitent ces interactions. Danko Trân, alias Khoa, est directeur de l’agence de voyage Cockatoo Adventure. «C’est sur la base de l’esprit communautaire des Vietnamiens que notre agence fonctionne», confie-t-il. Ici, la quasi-totalité des chauffeurs sont Vietnamiens. Et les patrons de la plupart des restaurants qu’elle propose aux voyageurs le sont aussi. «Cela permet aux touristes vietnamiens de ne pas se retrouver trop dépaysés», explique-t-il.
Footscray est le «bastion» des Vietnamiens à Melbourne. Un lieu qui renvoie immédiatement au marché de Bên Thành à Hô Chi Minh-Ville et qui peut également être comparé - en plus petit - au 13e arrondissement de Paris (France), lequel héberge la diaspora vietnamienne la plus importante d’Europe. Dans les rues, toutes sortes de spécialités du cru sont proposées : bun bo (vermicelles au bœuf), pho (soupe de nouilles de riz au bœuf ou au poulet), nem, etc.
«Avant, il y avait un grand hôtel ici. Les migrants vietnamiens, à leur arrivée, y ont séjourné pour tenter de refaire leur vie. C’est comme cela qu’est née cette zone», raconte M. Ba, domicilié à Footscray. Et d’ajouter : «Mais les Vietnamiens ne se cantonnent pas seulement à ce quartier. Ils sont présents partout à Melbourne, notamment au marché de Victoria. Les vendeurs vietnamiens diminuent souvent le prix des produits, à condition que le client soit un compatriote». Solidarité oblige.
Un bateau vietnamien au musée national
Situé à Darling Harbour, au centre de Sydney, le musée national de la Marine retrace depuis ses origines l’histoire maritime de l’Australie. Aborigènes, navigateurs, colons et voyageurs, navires militaires, sports nautiques sont autant de perspectives permettant de passer en revue plusieurs siècles d’histoire et de traditions de cette île-continent. L’on y trouve même un bateau vietnamien.
«Ce bateau, qui a coulé au large de la ville de Darwin (territoire du Nord en Australie, ndlr), transportait 31 migrants vietnamiens. Son moteur est tombé en panne et le navire a été secouru par les locaux. Le capitaine et ses proches se sont ensuite établis en Australie. En 1988, ils ont remis ce bateau au musée national de la Marine à des fins d’exposition», explique Dominique Anderson dans un vietnamien impeccable. Sa grand-mère est Vietnamienne et son père est Français. Raison pour laquelle elle maîtrise la langue de ses ancêtres. -CVN/VNA