Les chercheurs et universitaires participant à un colloque organisé samedi à Da Nang (Centre) ont estimé qu’il est temps pour le Vietnam de recourir au droit pour régler ses différends avec la Chine.

Ce colloque sur l'implantation illégale par la Chine de la plate-forme pétrolière Haiyang Shiyou-981 dans les eaux vietnamiennes s'inscrit dans le cadre du séminaire international "Hoang Sa - Truong Sa : vérité historique".

Les participants ont affirmé que les agissements de la Chine ont mis fin à la situation ordinaire en Mer Orientale et qu'ils menacent la paix, la stabilité, la liberté et la sécurité de la navigation dans cette zone maritime.

Ils ont hautement apprécié la patience et la volonté du Vietnam de régler les tensions en Mer Orientale par des mesures pacifiques, avant d'affirmer que le moment est venu pour le Vietnam de porter ses différends avec la Chine devant une juridiction internationale car cette dernière, au mépris des efforts diplomatiques du Vietnam comme des protestations de la communauté internationale, ne retire pas sa plate-forme des eaux vietnamiennes et n'entend pas cesser ses actes illégaux.

Les Philippines ont été le premier pays de la région à saisir la Cour permanente d'arbitrage, organisation internationale basée à La Haye, pour dénoncer les revendications territoriales de la Chine en Mer Orientale.

Selon le professeur Carlyle A. Thayer, ancien professeur de l'Académie de la Défense de l'Australie, spécialiste du Vietnam et de l'Asie du Sud-Est, l'acte unilatéral de la Chine d'implanter début mai la plate-forme Haiyang Shiyou-981 en pleine zone économique exclusive et sur le plateau continental du Vietnam a généré des problèmes complexes en matière de revendications de souveraineté dans cette zone.

Selon lui, la Chine justifie cet acte en affirmant que sa plate-formes est dans sa "mer territoriale" et à 17 milles de l'îlot de Tri Tôn. Au début, la Chine utilisait le terme "mer territoriale" dans le but de faire appeler ainsi les eaux comprises dans "la ligne à neuf tronçons". Or, la Chine ne peut procéder ainsi puisque sa plate-forme pétrolière est au moins 5 milles marins au-delà la limite d'une mer territoriale de 12 miles, telle qu'elle est définie par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 (CNUDM).

Le 6 juin, la Chine a changé d'argumentation en prétendant cette fois que sa plate-forme pétrolière se trouvait dans la zone contigüe, mais cet arguement ne vaut pas davantage que le premier car, selon la CNUDM, la zone contigüe ne permet aux pays côtiers que d'effectuer les contrôles nécessaires pour empêcher des infractions en matière de douanes, d'immigration et de quarantaine en vue de les sanctionner dans leur mer territoriale.

La Chine exploite la position de sa plate-forme pétrolière à proximité de l'archipel de Hoang Sa (Paracel), plutôt que des côtes vietnamiennes, afin de tenter de justifier ses différends avec le Vietnam, a-t-il conclu.

En plus d’un mois depuis l’installation illégale par la Chine de sa plate-forme Haiyang Shiyou-981 dans les eaux vietnamiennes, le Vietnam a procédé à plus de 30 échanges et dialogues sous diverses formes et à différents niveaux avec la Chine afin de lui demander de mettre fin à ses atteintes aux droits souverains, à la juridiction comme à la souveraineté du Vietnam sur l’archipel de Hoang Sa.

Cependant, la Chine n’a pas seulement failli à répondre à la bonne volonté du Vietnam, mais aussi arbitrairement a élargi la sphère d’activité de sa plate-forme en la déplaçant à 60 milles marins à l’intérieur du plateau continental et de zone économique exclusive du Vietnam.

La Chine a même déployé davantage de navires d’escorte autour de sa plate-forme, par certains jours jusqu’à 140, dont plusieurs navires lance-missiles, patrouilleurs d’attaque rapide, frégates anti-sous-marine, dragueurs de mines, navires de débarquement, et avions de chasse, en poursuivant ses actes d’intimidation et ses atteintes extrêmement sérieuses. – VNA