Hanoï (VNA) - Depuis plus de quatre décennies de Renouveau, le Vietnam a profondément transformé sa politique du logement, passant d’un système centralisé et subventionné à une économie de marché dynamique. Aux côtés d’un marché immobilier en plein essor, l’État a constamment joué un rôle clé en mettant en œuvre une politique de logement social pour garantir aux citoyens, notamment les ménages à faibles revenus, un accès à un logement stable et abordable.
Réformes et émergence du marché immobilier
Depuis 1986, l’ouverture économique a encouragé l’investissement privé dans l’immobilier. Le logement est passé du mode de distribution à celui d’achat-vente, soumis à l’offre et à la demande. De nombreux projets de résidences collectives, maisons de ville et villas sont apparus, contribuant à la croissance économique, mais entraînant aussi la spéculation et une flambée des prix, dépassant la capacité financière de nombreux ménages.
Pour remédier à ces limites, depuis les années 2000, l’État a mis en place un système de politiques de logement social, considéré comme une solution d’assurance sociale. De nombreux projets ont vu le jour, proposant la location ou la vente à des prix inférieurs au marché, accompagnés de crédits préférentiels, ainsi que d’incitations fiscales et foncières pour les entreprises.
Le gouvernement considère le développement du logement social comme une priorité dans sa stratégie de bien-être social et de croissance économique à long terme. Le Premier ministre a maintes fois demandé aux ministères et aux localités d’accélérer la mise en œuvre des solutions visant à développer le logement social, notamment dans les zones industrielles. Pham Minh Chinh a souligné : « Un marché immobilier sain doit répondre à la fois à la demande commerciale et sociale. Le logement social n’est pas seulement l’affaire des ménages à faibles revenus, mais la responsabilité de tout le système politique ».
L’objectif de construire au moins 100.000 logements sociaux d’ici fin 2025 reste inchangé.

Le rôle de « régulateur »
Les politiques préférentielles ont permis de réduire les coûts et de rendre le logement social plus accessible. L’État joue le rôle de « régulateur » à travers la planification, l’octroi de licences, la fixation des prix, le contrôle de la qualité et la garantie d’un équilibre entre logements commerciaux et sociaux.
Fin juillet 2025, le pays comptait 692 projets de logements sociaux totalisant plus de 633.000 unités, dont 146 achevés, 124 en cours et 422 approuvés. Toutefois, l’offre reste insuffisante par rapport à la demande, en raison de la rareté des terrains et de coûts élevés.
Plusieurs experts estiment nécessaire d’augmenter les réserves foncières, d’améliorer les mécanismes de crédit, de simplifier les procédures administratives et de garantir la qualité des projets. Le ministère de la Construction joue un rôle central dans la proposition et la mise en œuvre des politiques, ainsi que dans le suivi de leur application.
Le vice-ministre de la Construction, Nguyen Van Sinh, a affirmé que le développement du logement social n’est pas seulement une mission économique, mais aussi politique et sociale, contribuant à stabiliser le marché immobilier et à améliorer la qualité de vie.
De nombreux spécialistes soulignent enfin la nécessité de réformer les procédures, de mieux réguler les profits et d’harmoniser les intérêts de l’État, des entreprises et des citoyens pour assurer un développement durable du logement social.
De l’économie subventionnée à l’économie de marché à orientation socialiste, la politique de logement social illustre clairement le rôle régulateur de l’État, garantissant à tous, en particulier aux ménages modestes, la possibilité de s’installer et de contribuer sereinement au développement national.-VNA