Hanoi (VNA) - Selon l’Association des producteurs et exportateurs de produits aquatiques du Vietnam (VASEP), le Vietnam se classe au troisième rang mondial des exportations de produits aquatiques, représentant plus de 7% du marché mondial, derrière la Chine et la Norvège.
Cependant, le secteur est confronté à de nombreux défis et à une concurrence féroce dans un contexte de volatilité des échanges mondiaux.
Le développement du secteur ne se mesure pas uniquement aux chiffres d’exportation, mais aussi à l’amélioration de l’efficacité et de la rentabilité de la chaîne d’approvisionnement sur l’ensemble de la chaîne de valeur. L’un des principaux problèmes auxquels l’industrie vietnamienne des produits aquatiques doit faire face est la stagnation des exportations qu’elle a connue ces cinq dernières années. Celles-ci se sont maintenues autour de 8 à 10 milliards de dollars par an (sauf en 2022). Ce chiffre est loin de l’objectif de 14 à 16 milliards de dollars fixé dans la stratégie de développement du secteur des produits aquatiques pour 2030.
La vice-présidente de la VASEP, Truong Thi Lê Khanh, a déclaré que l’industrie des produits aquatiques était confrontée à des défis à la fois externes et internes.
Il s’agit notamment du changement climatique et de l’épuisement des ressources naturelles, de la hausse des coûts de production due aux fluctuations économiques mondiales et de la dépendance aux matières premières importées, a-t-elle précisé.
Le modèle de production à petite échelle de l’industrie entraîne également des coûts de production élevés, ce qui compromet la compétitivité.
Les principaux marchés appliquent des normes de plus en plus strictes en matière de qualité, de sécurité alimentaire et de durabilité environnementale, ce qui limite l’accès des entreprises à ces marchés.
Le «carton jaune» de l’UE pour la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), la loi américaine sur la protection des mammifères marins, les lois contre le travail forcé et les règles de traçabilité électronique obligent les entreprises à modifier leur mode de gestion, à augmenter leurs coûts de mise en conformité et à investir dans les technologies.
Parallèlement, l’industrie vietnamienne des produits aquatiques est également confrontée à une pénurie de jeunes travailleurs qualifiés dans les domaines de l’aquaculture, de la transformation et de la gestion des systèmes automatisés.
La crise logistique mondiale, le conflit russo-ukrainien et les politiques de « friendshoring », qui désignent le choix de privilégier le commerce avec des pays considérés comme des alliés politiques et économique, remodèlent les chaînes d’approvisionnement des produits aquatiques, rendant plus difficile le repositionnement des marchés par les entreprises vietnamiennes.
Cela peut perturber les flux commerciaux, entraîner des interruptions de la chaîne d’approvisionnement et faire grimper les coûts logistiques.
La concurrence internationale s’intensifie. Des pays comme l’Inde, l’Équateur, la Thaïlande et la Chine améliorent continuellement le volume et la qualité de leurs exportations de produits aquatiques. L’Inde et l’Équateur continuent d’accroître leur production de crevettes, adoptant la traçabilité numérique et réduisant leurs coûts de 10 à 15% par rapport au Vietnam. La Chine renforce ses capacités de transformation, tant pour la consommation intérieure que pour l’exportation, modifiant ainsi l’équilibre entre l’offre et la demande mondiales.
Cependant, Truong Thi Lê Khanh a souligné qu’au milieu de ces fluctuations, l’industrie des produits aquatiques bénéficie également de nombreuses opportunités pour accroître sa production, stimuler ses exportations et consolider sa position.
La demande mondiale de produits aquatiques devrait augmenter avec la croissance démographique mondiale et l’évolution vers des habitudes alimentaires plus saines, avec une plus grande consommation de produits de la mer dans les repas, a-t-elle ajouté.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) prévoit que la consommation mondiale de produits aquatiques augmentera en moyenne de 2,1% par an entre 2025 et 2030.
Le pangasius, la crevette à pattes blanches et d’autres produits de la mer à valeur ajoutée devraient continuer à gagner en popularité aux États-Unis, en Europe et au Moyen-Orient.
Le Vietnam bénéficie de tarifs préférentiels dans le cadre de plusieurs accords de libre-échange, ce qui contribue à réduire les délais d’accès au marché et à ouvrir des possibilités de diversification des matières premières pour la transformation à l’exportation.
Pour surmonter les défis et saisir les opportunités de développement de la présence sur le marché et consolider la position du pays dans le secteur des produits de la mer, la VASEP et ses membres doivent se concentrer sur l’amélioration des bénéfices tout au long de la chaîne d’approvisionnement et la promotion du développement durable.
Plus précisément, la VASEP a proposé de développer des zones d’élevage modernes et spécialisées pour les principaux produits aquatiques. Ils établiront également des cartes de planification détaillées, définiront clairement les zones d’élevage industrielles, semi-industrielles et traditionnelles, et relieront les ports maritimes, les zones de transformation et les entrepôts frigorifiques au sein de la chaîne logistique.
L’accélération de la publication des codes d’exploitation, l’application de l’IA pour surveiller les maladies et la qualité de l’eau, et la résolution des problèmes de la chaîne d’approvisionnement sont également des axes prioritaires.
Outre les questions liées aux matières premières, la capacité d’intégration et d’adaptation aux tendances commerciales du secteur des produits de la mer doit également être améliorée.
La VASEP a déclaré qu’elle se concentrerait sur le rapprochement des acteurs économiques, l’innovation des services, l’amélioration de la qualité du conseil et du soutien aux membres, la promotion du dialogue politique, le réseautage international et la lutte efficace contre les obstacles au commerce au cours de la période 2025-2030. Elle vise à encourager les initiatives innovantes en matière de production, de transformation et de distribution, en privilégiant des approches écologiques, propres et durables. Elle accompagnera également les entreprises dans la mise en place de chaînes d’approvisionnement transparentes et responsables, visant à respecter les normes environnementales, sociales et de gouvernance (ESG).
L’objectif du secteur des produits aquatiques est de se moderniser, de se développer durablement et de devenir encore plus compétitif à l’échelle mondiale d’ici 2030, avec un objectif de chiffre d’affaires à l’exportation de 14 à 16 milliards de dollars. — VNA

Kiên Giang appelle à investir dans 40 projets stratégiques
La province de Kiên Giang (Sud) a approuvé une liste de 40 projets à appel à investissement pour 2025, représentant un montant total estimé à plus de 226 700 milliards de dôngs (environ 9 milliards de dollars).