Hanoi (VNA) - Parmi les 24 œuvres primées au Prix national du livre 2021, celles destinées aux enfants ont remporté un premier, quatre deuxième et deux troisième prix. Un résultat encourageant qui motive les éditeurs et auteurs à créer des ouvrages de qualité.
Lors du Prix national du livre 2021, malgré le nombre modeste d’œuvres pour enfants, ces livres ont su persuader le public par leur qualité et la richesse de leurs contenus. Un premier prix a été attribué à Chang hoang da - Gâu (Chang sauvage - Ours) de la Maison d’édition Kim Dông.
Les quatre autres, Day con tài chinh (Apprendre aux enfants à gérer leur argent) de la Maison d’édition Tông hop de Hô Chi Minh-Ville, Chuyên cua anh em nhà Mem và Kya (Histoire des frères Mem et Kya) de la Maison d’édition Tre (Jeunesse) et Loài Plastic - Khi nhua trôi dây va Luot cùng Ti Dia Li (L’espèce Plastic - Lorsque le plastique se soulève et le voyage avec Ti Dia Li) de la Maison d’édition Kim Dông, se sont tous vu décerner un deuxième prix.
Deux troisième prix ont été remis à Nâu Nâu thi thanh - Xanh Xanh dông quê (Chien de la ville, grenouille de la campagne) des éditeurs Crabits Kidbooks et Hà Nôi, et à Cuôn sách vê quyên luc - Nó là cái gì, ai có nó, và tai sao ? (Le livre du pouvoir - Qu’est-ce que c’est. Qui le possède et pourquoi ?) de l’éditeur Kim Dông.
Selon le président de l’Association des éditeurs du Vietnam et président du jury du Prix national du livre, Hoàng Vinh Bao, ce résultat affirme que le jury du Prix apprécie hautement les livres pour enfants et que ces œuvres conquièrent de plus en plus le public. Cela témoigne également de l’importance croissante, notamment de la lecture dans l’éducation des enfants aux connaissances et savoir-faire.
Une partie du public trouve que les ouvrages jeunesse ne sont pas attrayants, incapables de séduire les lecteurs. Mais depuis quelques années, on aperçoit une effervescence sur le marché de ces livres comme en témoigne l’apparition d’une série d’œuvres créées avec minutie et investissement en termes de contenus et d’images.
Certains éditeurs tels Kim Dông, Nha Nam, Dông A et Dinh Ti, continuent de présenter des produits de qualité. La Maison d’édition Kim Dông publie chaque année 250 livres jeunesse dont 70 d’auteurs vietnamiens. "Par rapport aux autres catégories de livres, ce chiffre est loin d’être négligeable", fait savoir un représentant de cette Maison d’édition.
Un genre qui fait peau neuve
Trân Huyên Trang, originaire de la ville de Thu Duc, Hô Chi Minh-Ville, est mère de deux enfants. Naturellement, elle s’intéresse beaucoup aux livres jeunesse. Selon elle, ce genre de livre au Vietnam dispose d’une diversité et richesse grandissantes en termes de contenus et d’images, offrant ainsi davantage d’options aux parents.
"Nos enfants aiment l’aventure, la découverte de la nature et du monde environnant, malheureusement les œuvres sur ces thèmes restent plutôt rares. Les éditeurs doivent donc traduire des œuvres étrangères. Il est donc nécessaire d’avoir davantage de créations originales vietnamiennes, écrites par des Vietnamiens, pour les Vietnamiens afin de satisfaire nos enfants", recommande Mme Trang.
Une autre idée concernant l’imagerie des livres : les enfants préfèrent les œuvres avec des images colorées et vivantes plutôt que celles sans dessins, ni photos. Ainsi, en se basant sur ce critère, les éditeurs ont décidé de mettre l’accent sur les dessins et les tableaux insérés dans les contenus.
Les œuvres primées sont d’ailleurs hautement appréciées par les experts en matière d’imagerie. En plus de l’investissement en images, les livres jeunesse ne se limitent pas seulement à la lecture mais ils sont aussi très attractifs et se présentent parfois sous de nouvelles formes : images 3D, livres sonores et autres livres d’art, notamment, afin d’augmenter l’interaction entre le lecteur et le livre.
De quoi la littérature jeunesse a-t-elle besoin ?
Bien que le marché du livre pour enfants soit dynamique, il manque encore d’œuvres attrayantes, de littérature particulièrement.
Selon les experts, la littérature pour enfants joue un rôle clé dans la création des livres. Mais au Vietnam depuis quelques années, il existe un écart assez important en termes d’auteurs et d’œuvres dans ce domaine. En plus des livres considérés comme des symboles de l’enfance tels que Dê mèn phiêu luu ky (Les aventures de Grillon), Dât troi phuong Nam (La terre et la forêt du Sud) ou encore Goc sân va khoang troi (La cour et le ciel)…, les parents souhaitent également acheter des œuvres littéraires apportant un souffle un peu plus moderne et adaptées à la psychologie de chaque tranche d’âge.
Ngoc Quyên, élève de 8e classe à l’école Giang Vo, arrondissement de Ba Dinh, Hanoï, déclare : "Je ne suis pas une lectrice très patiente mais je peux rester éveillée toute la nuit à lire +Hoc viên viên tham+ (Académie de l’aventure) ou encore les livres de l’écrivain Nguyên Nhât Anh".
Le président de l’Association des écrivains du Vietnam, Nguyên Quang Thiêu fait savoir : "Le plus important en créant des œuvres littéraires pour les enfants, c’est que l’auteur puisse offrir des contenus vivants, clairs et accessibles ainsi que des messages sur les belles choses de la vie plutôt que des leçons de morale, rebutantes et monotones". – CVN/VNA