Au premier semestre 2025, les exportations vietnamiennes ont enregistré des résultats positifs. Toutefois, face aux incertitudes de l’économie mondiale, notamment aux taxes réciproques des États-Unis, les entreprises cherchent à consolider le marché intérieur tout en diversifiant leurs débouchés afin de maintenir la dynamique à l’avenir.
S’intégrer davantage dans les chaînes d’approvisionnement
Depuis plusieurs années, la compagnie de confection May10 s’est affirmée sur le marché intérieur grâce à l’étude des mensurations standard des Vietnamiens, développant des marques appréciées telles que GrusZ, May 10 Expert, May 10 Series ou May 10 Classic. La qualité et les technologies avancées mises en œuvre ont permis à ces produits de conquérir de nombreux consommateurs vietnamiens et étrangers en atteignant les standards internationaux.
Selon son directeur général Thân Duc Viêt, les designers vietnamiens sont désormais à égalité avec leurs homologues mondiaux en termes de rapidité de création, grâce aux technologies modernes et à la diffusion instantanée des tendances depuis les grandes capitales de la mode. Dans un contexte international instable, May10 a adopté une stratégie de diversification des marchés d’exportation tout en considérant le marché intérieur comme un pilier de croissance durable.
Dans le cadre de la Stratégie nationale de marque pour 2025-2030, le gouvernement vietnamien promeut le programme « Made by Vietnam » : au-delà de l’origine de fabrication, il incarne la créativité, le design, la technologie et la valeur ajoutée portés par les Vietnamiens.
La société électronique MCNEX VINA Ninh Binh, fournisseur de Samsung, a vu son chiffre d’affaires rebondir après la pandémie de COVID-19, avec des exportations de 700 millions de dollars, soit une hausse de 20 % par rapport à la période pré-COVID-19. Son responsable des exportations, Nguyên Van Quyêt, a souligné la nécessité d’améliorer la qualité et de rechercher des commandes plus importantes pour maintenir cette croissance.

L’exploitation efficace des accords de libre-échange constitue un levier essentiel pour favoriser les exportations. En cinq ans de mise en œuvre de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Vietnam (EVFTA), les exportations vers l’UE ont atteint 270 milliards de dollars, avec une progression à deux chiffres pour les produits phares : électronique, textile, produits aquatiques et agroalimentaire.
Dans la filière de la chaussure, la vice-présidente et secrétaire générale de l’Association du cuir et de la maroquinerie, Phan Thi Thanh Xuân, indique que pour atteindre 38 à 40 milliards de dollars d’exportations d’ici 2030, les entreprises doivent verdir leur production et répondre aux normes d’origine de l’UE. Elle souligne en outre le besoin de financements et de politiques de soutien pour moderniser les technologies et former les ressources humaines.
S’adapter rapidement aux fluctuations mondiales
Selon Truong Van Câm, vice-président et secrétaire général de l’Association du textile et de l’habillement (Vitas), son secteur doit renforcer ses capacités en investissant dans la formation, l’intelligence artificielle, la robotique, l’économie circulaire et la diversification des marchés et des produits. Outre les marchés traditionnels (États-Unis, UE, Japon, République de Corée), les entreprises ciblent la Chine, le Canada, la Russie, le Royaume-Uni et l’ASEAN.
Aujourd’hui, les produits textiles vietnamiens sont exportés vers 132 pays et territoires. En tirant parti des accords de libre-échange, le secteur élargit ses débouchés, améliore sa compétitivité et consolide sa place dans les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Selon le professeur associé Nguyên Thuong Lang, de l’Université nationale d’économie, avec les résultats obtenus depuis le début de l’année, le commerce extérieur pourrait établir un record de plus de 900 milliards de dollars en 2025. – VietnamPlus