Le Vietnam devrait construire des scénarios de réponse aux risques de diffusion de la variole du singe, a déclaré la vice-ministre de la Santé, Nguyên Thi Liên Huong, lors d'une visioconférence tenue dimanche 24 juillet.
Elle a proposé de "concentrer les capacités sur les surveillances épidémiologiques" aux frontières et dans les établissements de santé des 63 provinces et villes.
"Il est nécessaire également de construire des scénarios de réponse aux situations avec des cas de contamination signalés, des cas importés et des transmissions communautaires en vue d'un traitement et d'une riposte rapides", a-t-elle déclaré.
Si le Vietnam est, selon les chiffres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), encore exempt de cas de variole du singe, le nombre de pays touchés n’a fait que croître depuis début mai, date de son départ du territoire africain. Aujourd’hui, la variole a frappé plus de 16.800 personnes dans 74 pays.
Le chef de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a décidé samedi 23 juillet de déclencher une "urgence de santé publique de portée internationale" (USPPI) pour ce qui concerne l'éruption de variole du singe. Ce n’est que la 7e fois que l'OMS a recours à ce niveau d'alerte.
La qualification d'USPPI est utilisée dans des situations "graves, soudaines, inhabituelles ou inattendues". Elle est définie par l'OMS comme un "évènement extraordinaire" dont la propagation constitue un "risque pour la santé publique dans d'autres États" et pouvant nécessiter "une action internationale coordonnée".
La variole du singe est causée par l'orthopoxvirus simien, qui appartient au genre Orthopoxvirus de la famille des Poxviridés. Elle se manifeste généralement par de la fièvre, des éruptions cutanées et un gonflement des ganglions lymphatiques et peut entraîner toute une série de complications médicales.
Le Dr Tedros a souligné qu'à l'heure actuelle, "cette flambée est concentrée parmi les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes, et en particulier ceux qui ont des partenaires multiples, ce qui veut dire qu'elle peut être stoppée avec les bonnes stratégies dans le bon groupe".
"Il est essentiel que tous les pays travaillent étroitement avec les communautés d'hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes" pour leur fournir assistance et informations, a insisté le patron de l'OMS.
La variole du singe a été classée en urgence de santé publique de portée internationale par le Directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) le 23 juillet dernier.
Le Vietnam n'a recensé jusqu'à présent aucun cas de variole du singe mais n'est pas épargné des risques d'infiltration de la maladie dont la flambée actuelle a incité l'OMS à déclencher samedi 23 juillet son plus haut niveau d'alerte, selon le ministère de la Santé.
En outre, il ne serait pas trop surprenant que l'épidémie de variole du singe apparaisse au Vietnam car le pays a rouvert ses portes.
Le professeur associé Nguyen Vu Trung - directeur de l'Institut Pasteur de Ho Chi Minh-Ville a exprimé son souhait que l'OMS et le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC) fournissent au Vietnam des produits chimiques et biologiques pour détecter les cas suspects et les cas de maladie.
La vice-ministre de la Santé a également proposé à l'OMS et au CDC américain d’accorder une certaine quantité de vaccin au service de la vaccination pour les personnes à très haut risque d'exposition.
Actuellement, certains pays ont mis en œuvre la vaccination contre la variole du singe et dans l'avenir, ce vaccin sera certainement plus largement disponible. Le gouvernement américain et d'autres pays se coordonnent en effet pour promouvoir la recherche et la production d'un vaccin de nouvelle génération afin de contrôler bientôt cette maladie à l'échelle mondiale. -VietnamPlus