Hanoï (VNA) - Les pagodes sont nombreuses au Vietnam. Ce lieu de culte bouddhiste comprend en général un édifice central et plusieurs dépendances.
Dans un village vietnamien, on rencontre en général trois sortes de temples : la maison communale (đình) dédiée au Génie tutélaire de la commune, la pagode (chùa) réservée au culte bouddhique, et d’autres temples tels que le đên pour le culte des héros ou génies, le điên ou phu pour le culte populaire pseudo-taoïste des esprits et des immortels, le van tu pour le culte de Confucius, etc.
La pagode, blottie derrière ses arbres séculaires, est protégée par une enceinte. Elle comprend un édifice central et plusieurs dépendances. On y accède par un portique à trois entrée (avec clocher) précédant une large cour.
L’édifice central
L’édifice central a un sanctuaire principal (Tam bao ou Chính điên) précédé du Hall des cérémonies (Bái đuong), sorte de péristyle où l’on officie.
Le sanctuaire principal comporte des gradins sur lesquels sont placées des statues.
Près de la toiture siègent à la première rangée les Trois statues (Tam thê) représentant le Passé, le Présent et le Future, ou les Trois Corps de Bouddha.
Au deuxième rang figure Amitabha (A Di Ðà), Bouddha de la Terre Pure (Tinh Đô) du Paradis de l’Ouest, dont la statue est même plus grande que celle de Çakyamuni, le Bouddha historique. Amitabha est flanqué de deux "aspirants-bouddha" ou bodhisattvas (Bô Tát).
À partir du troisième rang, la disposition des statues varie souvent selon les pagodes. Mais on peut identifier les principales qui sont : Le Bouddha historique ou Çakyamuni (Thích Ca Mâu Ni), qui vécut dans l’Inde au VIe siècle avant J.-C. Çakyamuni peut être représenté en même temps sous d’autres formes et placé sur des gradins différents : nouveau-né entouré de neuf dragons, moine ascétique assis n’ayant que la peau sur les os (au Mont Tuyêt Son ou Himalaya), moine couché sur le flanc gauche avec la tête reposant sur le bras gauche replié (entrée au Nirvana).
Le Bodhisattva Di Lac (Maîtreya) de l’Avenir, futur successeur de Çakyamuni. Il est représenté comme un homme gros au large sourire, à la poitrine nue, l’air satisfait parce qu’il est délivré des soucis humains.
Le Bodhisattva féminin Quan Âm ou Quan Thê Âm (Avalokitesvara), déesse de la compassion universelle. Elle est debout à côté d’Amitabha, et à part, sous forme d’une divinité dotée de "mille bras et de mille yeux", ou d’une femme tenant un enfant dans ses bras (Quan Âm Thi Kính, martyre essentielle vietnamienne).
Les Génies gardiens du sol et de la pagode qui peuvent être placés aussi dans le Hall des cérémonies.
Trois Génies taoïstes égarés dans la pagode : Ngoc Hoàng (Empereur du Ciel), Nam Tào (qui préside à la naissance) et Bac Đâu (qui préside à la mort).
Huit Bodhisattvas Kim Cuong (Diamant), terreur des esprits malfaisants.
Dans le Hall des cérémonies (Bái đuong), on trouve : Deux Génies géants (Hô pháp) gardiens de la Loi bouddhique, nommés "Monsieur le Bien" (qui encourage le bien) et "Monsieur le Mal" (qui punit les méchants).
Les Génies gardiens du sol et de la pagode (Đuc Ông = Monseigneur, Thô Thân).
Les dépendances latérales
Dans les corridors, il y a 16 ou 18 Arhats (La Hán), saints bouddhiques, et des grottes où sont représentés les jugements et supplices de l’Enfer (mat dông), on y voit parfois les Dix Rois des Enfers.
Les indépendances derrière l’édifice central comprennent des pièces (nhà Tô) pour le culte des Papes bouddhiques défunts dont le Bodhidharma (Bô Đê Đat Ma) indien à la barbe en collier et au teint bronzé, et pour le culte des patriarches de la pagode elle-même, à quoi s’ajoutent des pièces pour le culte de tous les génies (chu vi), des esprits, des immortels, des divinités et des Déesses-Mères du taoïsme populaire (điên tho Mâu, phu), une pièce réservée à ceux qui se sont assurés le droit de culte (hâu) pour leurs parents morts, les logements des bonzes. -CVN/VNA