La peste, une maladie ré-émergente qui inquiète
Lors d’une récente réunion du Comité de pilotage de prévention et de
lutte contre la peste, tenue à Hanoi, le vice-ministre de la Santé,
Nguyên Thanh Long, s’est déclaré «inquiet» par le retour de la peste
dans plusieurs pays comme Madagascar, les États-Unis, la Chine…
«Aucun cas de peste n’a été enregistrée au Vietnam ces douze dernières
années. Pourtant, le Vietnam a 1.300 km de frontière commune avec la
Chine qui a enregistré une première victime de peste bubonique le 16
juillet dernier. Le risque d’entrée de cette maladie de la Chine au
Vietnam, comme l’épidémie de SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère),
est très important», a souligné le vice-ministre.
Pour sa part, le Docteur Trân Dac Phu, chef du Département de la santé
préventive (ministère de la Santé), a estimé aussi que les conditions
climatiques et environnementales du Vietnam étaient favorables à
l’explosion de cette épidémie.
Selon lui, le
Vietnam a été gravement touché par la peste au XIXe siècle. Elle
pourrait pénétrer au Vietnam via ses ports maritimes, par le biais des
puces porteuses de la bactérie, véhiculées par les rats. Pour Doàn Van
Chung, un responsable de l’Hôpital central des maladies tropicales, «la
plupart des médecins ont oublié les symptômes cliniques de la peste. Ils
n’ont appris que la théorie sur cette maladie et n’ont jamais été
confrontés à des malades».
Pour cette raison, il a
demandé au ministère de la Santé d’élaborer un nouveau schéma de
traitement, de préparer des médicaments, d’organiser des cours de
perfectionnement sur le diagnostic et le traitement
Branle-bas de combat
Le vice-ministre de la Santé, Nguyên Thanh Long, a exigé des provinces
et villes ayant des ports maritimes, des aéroports, des portes
frontalières… de renforcer la surveillance de la faune, en particulier
de ses vecteurs que sont rats (véhicule) et puces (porteuses de la
maladie).
M. Long a demandé aussi au ministère des
Communications et des Transports, en coopération avec les organismes
internationaux, de se pencher sur des mesures radicales de dératisation
des ports.
«Il est nécessaire pour les services de
santé de sensibiliser les cadres sanitaires à cette maladie, d’élaborer
un schéma de traitement, de préparer des équipements et médicaments, des
produits chimiques, des véhicules… pour mettre en œuvre des tâches de
prévention et d'intervention», a-t-il souligné.
En
outre, il faut renforcer la communication au sein de la population en
matière d'hygiène. En cas de découverte d'anomalies telles que cadavres
de rats, le service de santé le plus proche devra être immédiatement
averti.
Selon l'Organisation mondiale de la santé
(OMS), au 16 novembre 2014, Madagascar a enregistré 119 cas dont 2% de
peste pneumonique. Quarante personnes en sont mortes. L'Agence nationale
d'exécution du règlement sanitaire international (RSI) des États-Unis a
annoncé avoir enregistré quatre cas de peste dans le Colorado
(États-Unis), et le Comité de planification familiale de la Chine a
informé d’un décès dû à la peste pneumonique dans la province du Gansu
(Chine).
Quant au Vietnam, la première victime de
la peste a été découverte en 1898 dans la ville de Nha Trang, province
de Khanh Hoà (Centre). En 1911, l’épidémie touchait quelques localités
du Sud et a fait 886 victimes. Depuis 2002, aucun cas n’a été enregistré
dans le pays.
La peste est une maladie à
multiples facettes qui est mortelle pour l’homme. Elle est causée par le
bacille Yersinia pestis, découvert par Alexandre Yersin en 1894, qui
est aussi responsable de pathologies pulmonaires de moindre gravité chez
certains petits mammifères et animaux de compagnie (il est dans ce cas
question de peste sauvage).
Pour prévenir activement
cette maladie, le Département de médecine préventive a exigé des
Services de santé locaux qu'ils renforcent la surveillance de la faune,
en particulier ses vecteurs comme les rats (véhicule) et les puces
(porteuses de la maladie). Ces services doivent également coopérer avec
les forces chargées des frontières pour procéder à l'inspection des
personnes et des animaux importés.
En outre, il est
nécessaire de renforcer la communication au sein de la population en
matière d'hygiène. En cas de découverte d'anomalies telles que cadavres
de rats, le Service de santé le plus proche doit être immédiatement
averti. Enfin, le travail de préparation des médicaments, produits
chimiques, véhicules et personnels nécessaires à la mise en œuvre des
tâches de prévention comme d'intervention doit être effectué. – VNA