Hanoi (VNA) - La lutte est l’un des sports les plus anciens, mais il n’est pas prêt de disparaître à Hanoi. Pratiquée d’abord par les paysans, cette discipline attire désormais la jeune génération. La capitale aimerait la rendre plus accessible.
Quand le printemps arrive, une ambiance de fête gagne tout le pays. Des festivités rurales sont organisées tels que des programmes d’art traditionnel, des jeux folkloriques, mais aussi des compétitions sportives. Parmi elles, la lutte est une des plus populaires, notamment lors des fêtes de village. Cette discipline sportive à mains nues consiste à faire tomber l’adversaire au sol. Un combat qui provoque d’ailleurs très souvent l’enthousiasme des spectateurs.
Berceau des meilleurs lutteurs
La lutte traditionnelle est profondément ancrée à Hanoi. Elle est présente dans la plupart des villages. Et le district de Quôc Oai peut se vanter d’être l’une de ses terres les plus connues. En effet, cette région compte dans ses rangs de nombreux clubs dédiés à la discipline sportive tels que Cân Huu, Yên Nôi, Ngô Soài, etc.
Le club de Yên Nôi peut se féliciter d’avoir formé de nombreux professionnels au fur et à mesure des années. Des sportifs sont en effet parvenus à percer sur la scène internationale grâce à leurs bonnes performances lors des tournois. C’est le cas de la lutteuse Nguyên Thi Lua. La sportive vietnamienne a battu son adversaire mongole le 18 mars dernier, en finale du tournoi de qualification olympique pour la région Asie. Une victoire qui vaut son pesant d’or, car elle a décroché son billet pour les Jeux de Rio 2016, au Brésil. Cette compétition sportive, la plus prestigieuse qui existe, devrait lui permettre de se mesurer aux meilleures lutteuses du monde.
Selon Nguyên Duc Thinh, directeur adjoint du Centre de la gymnastique et des sports du district de Quôc Oai, les autorités locales prêtent une attention particulière au projet de développement de la lutte traditionnelle. Des efforts qui sont de plus en plus récompensés. Notons par exemple que deux de ses clubs attirent tout de même chaque année une soixantaine de débutants.
Hanoi en quête de solutions
Dans le district de Thach Thât, à côté de celui de Quôc Oai, une fête de la lutte a même été organisée en début d’année dans la commune de Canh Nâu. Un événement qui a ravi l’ensemble des professeurs et des élèves du collège Minh Hà. «Notre école enseigne la lutte depuis sept ans. J’ai proposé à Nguyên Kim Thiêng, une ancienne lutteuse professionnelle, d’enseigner cette discipline à mes élèves. La lutte est même le sport préféré de nombreux jeunes», confie Nguyên Huu Quyêt, directeur du collège Minh Hà.
«Les trois années précédentes, nos élèves ont remporté une vingtaine de médailles dans des tournois municipaux. Le club de Hanoi a sélectionné de nombreuses jeunes filles de notre collège en espérant qu’elles deviennent professionnelles», ajoute-t-il.
Chaque printemps, le Musée d’ethnographie du Vietnam organise des activités culturelles dont des sports traditionnels destinés aux élèves. Thanh Tâm, une salariée du Musée d’ethnographie du Vietnam, explique que la plupart des visiteurs oublient peu à peu la portée culturelle de la lutte. «Nous faisons des efforts pour les sensibiliser à la préservation de ce sport traditionnelle», explique-t-elle.
My Hanh, une maîtresse de l’arrondissement de Câu Giây à Hanoi, estime que ce sport mériterait d’être plus mis en avant dans les écoles. «J’espère que les élèves continueront à accorder une grande importance à la lutte traditionnelle. Et j’aimerais que cette discipline sportive entre dans les programmes scolaires».
Même si la lutte est déjà bien développée à Hanoi, la capitale cherche des solutions afin de la rendre accessible à un plus grand nombre. -CVN/VNA