New York (VNA) – Les 193 États membres de l’ONUont adopté lundi 19 juin un accord juridiquement contraignant sur labiodiversité marine, après près de deux décennies de négociations acharnées surla création d’une vague commune de conservation et de durabilité en haute mer,au-delà des frontières nationales, couvrant les deux tiers des océans de laplanète.
Adopté par la Conférence intergouvernementale sur labiodiversité marine des zones situées au-delà des juridictions nationales (BBNJ,pour biodiversité au-delà de la juridictionnationale), le traité sur la «haute mer» est unaccord international sur la conservation et l’utilisation durable de ladiversité biologique marine des zones situées au-delà de la juridictionnationale.
Ce nouvel instrument a été élaboré dans le cadre de laConvention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM), le principalaccord international régissant les activités humaines en mer. Il permettra unegestion plus globale des activités de haute mer, qui devrait mieux équilibrerla conservation et l’utilisation durable des ressources marines.
Cuba, au nom du Groupe des 77 et de laChine, a déclaré que cette journée «importante pour la biodiversité» estune victoire de la diplomatie et du multilatéralisme et est avant tout celledes pays en développement qui se sont unis pour façonner un traité «ambitieuxet progressiste».
Le chef de la Mission permanente du Vietnamauprès de l’ONU, Dang Hoang Giang, a affirmé que ce résultat démontre le fortengagement et la détermination de la Conférence intergouvernementale sur labiodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale àparvenir à un instrument pour la conservation et l’utilisation durable des mersau-delà de la juridiction nationale.
Ce traité vient renforcer davantage laCNUDM - la Constitution des océans et des mers; promeut le multilatéralisme, marque un nouveau jalondans le développement du droit international et contribue à la mise en œuvre dela Décennie des Nations unies pour les sciences océaniques au service dudéveloppement durable et à la réalisation de l’objectif 14 sur la conservationet l’exploitation durable des océans, des mers et des ressources marines auxfins du développement durable, a-t-il estimé.
Afin d’assurer le respect de l’intégrité dela CNUDM, qui fournit le cadre juridique dans lequeltoutes les activités se déroulent dans l’océan, certains représentants ont mis en lumière certaines dispositions et leurinterprétation du sens qui leur était attribué, rappelant rappelant que la Conférence des Parties peutconsidérer, mais sans pour autant trancher, les propositions de créationd’outils de gestion par zone, y compris d’aires marines protégées.
Les émotions étaient ainsi palpables aprèsl’adoption de ce traité, le troisième instrument d’application de la CNUDMaprès l’Accord sur les stocksde poissons et l’Accord relatif à l’application de la partie XI de la CNUDM, comme l’a d’ailleurs relevé en début deséance la présidente singapourienne de la Conférence, Rena Lee, avant desaluer la persévérance des délégations.
Cet accord estessentiel pour assurer la durabilité des zones non couvertes par la juridictionnationale, soit plus des deux tiers des océans, a déclaré le secrétaire généralde l’ONU. «Après deux décennies d’élaboration, l’adoption de cet accorddémontre la force du multilatéralisme et l’importance de la Convention desNations unies sur le droit de la mer», s’est-il félicité, appelant les ÉtatsMembres à agir sans délai pour signer et ratifier cet accord. – VNA

