Hanoi (VNA) - Le programme «Retour aux sources - Découverte des patrimoines immatériels 2016» vient de se terminer. Après la visite de six villages de métiers, les jeunes participants ont proposé des initiatives intéressantes pour les pérenniser.

Impliquer la jeunesse dans la conservation des villages artisanaux hinh anh 1Présentation du processus de fabrication des produits céramiques dans le village de métier de Bat Tràng, en banlieue de Hanoi. Photo : VNA
Comme les précédentes éditions, le programme «Retour aux sources - Découverte des  patrimoines immatériels 2016» a été organisé de mai à octobre par le Fonds culturel de Hanoï. L’objectif de ce programme est de donner aux Hanoïens, notamment aux jeunes, l'opportunité de découvrir des patrimoines culturels immatériels.

Cette année, des villages demétier de la capitale et des provinces voisines étaient à l’honneur. Lors de leur visite sur place, les jeunes ont été  incités à réfléchir sur les prochaines orientations pour le développement et la préservation de ces localités.

Trente groupes d’étudiants de la capitale ont examiné six villages de métier que sont Mê Tri, spécialisé dans la production de côm (jeunes riz gluant), Bat Trang, dans les céramiques, Thach Xa, dans les libellules en bambou, Dao Thuc, l’un des berceaux des marionnettes sur l’eau, Khuôc, le berceau du cheo (théâtre populaire, province de Thai Binh) et, enfin, Dông Hô, fameux depuis des lustres pour ses estampes (province de Bac Ninh).

Lors des visites sur le terrain, les jeunes ont examiné en détail les caractéristiques des villages, rencontré des artisans, participé à la production, cerné les prochains défis afin de proposer des solutions pertinentes pour assurer leur pérennité. Enfin, chaque groupe a élaboré son propre projet de développement.

Des initiatives originales

Impliquer la jeunesse dans la conservation des villages artisanaux hinh anh 2Le groupe «Lua Thoi Gian» a décidé de bâtir un plan de communication en ligne pour les marionnettes sur l’eau du village de Dào Thuc. Photo : CTV/CVN
De nombreuses solutions ont été proposées et évaluées. Le projet «Dông Hô Focus», du groupe «Lôi Xua», de l’École supérieure de l’économie nationale, a passé au crible le village de Dông Hô  spécialisé dans les estampes populaires.

«Ces images sont très proches des Vietnamiens car elles représentent des scènes de la vie à la campagne, des jeux traditionnels.Cependant, peu de personnes en achètent ou les étudient», déplore Bùi Thi Thùy Linh, un membre du groupe. Avant d’ajouter «Nous avons décidé d’agir en utilisant les technologies de l’information». Concrètement, le groupe a créé une page web sur le processus de fabrication des estampes, un circuit touristique dans le village, et ce, en espérant susciter la curiosité des internautes.

Le groupe «Lua Thoi Gian», de l’École supérieure du commerce extérieur de Hanoï, a lui aussi décidé de bâtir un plan de communication en ligne  pour la troupe de marionnettes sur l’eau du village de Dào Thuc, par le biais d’une page web et d’une fanpage. Ces deux sites présenteront des informations complètes sur le village, son processus d’évolution.

Le groupe «Trang Xua», de l’École supérieure de la culture de Hanoï, et le groupe «Thuyên Truyên Thông», de l’Université nationale de Hanoï, ont proposé l’organisation de cours de formation sur le tourisme à destination des habitants locaux, ou encore la construction de points d’informations touristiques en faveur, des villages de Thach Xá et Bat Tràng.

Selon le Professeur Tô Ngoc Thanh, président de l’Association vietnamienne des arts et des lettres folkloriques, «ces projets ont été élaborés sur la base de connaissances et de l’examen détaillés de la situation de ces villages. Certains d’entre eux sont réalisables à très court terme notamment celui de +Dông Hô Focus +». L’artiste Nguyên Khac Chê, directeur du Centre d’échanges des estampes populaires de Dông Hô, s’est déclaré très intéressé par ce dernier.

Le Fonds culturel de Hanoï a étroitement coopéré avec ses partenaires. Nguyên Thê Nghi, chef de la troupe de marionnettes sur l’eau de Dào Thuc, a estimé que le programme «Retour aux ressources – Découverte des patrimoines immatériels» témoigne de l’intérêt que la ville accorde à sa  jeunesse ainsi qu’au patrimoine artistique et artisanal local. Les artisans de Dào Thuc envisagent de coopérer davantage avec les écoles pour présenter aux jeunes les marionnettes sur l’eau.

D’après le Docteur Pham Xuân Thach, de l’École supérieure des sciences sociales  et humaines (Université nationale de Hanoï), un des partenaires du Fonds culturel de Hanoï, «dans les années à venir, l’école va mettre l’accent sur l’artisanat».

Espérons que la coopération entre le Fonds culturel de Hanoï, l’École supérieure des sciences sociales et humaines et les artisans des villages de métier permettront de trouver des orientations novatrices et efficaces dans la préservation et la valorisation des patrimoines immatériels de la capitale, et du pays en général. – CVN/VNA