L’ancien quartier de Hôi An, patrimoine culturel mondial, est menacé autant par le dérèglement climatique que par les hommes. Conscientes que seule la population sera capable de protéger son quartier, les autorités locales l’encouragent et la guident dans ce travail de gestion, de préservation et de valorisation du patrimoine.
Rares au Vietnam sont les endroits qui connaissent une densité de vestiges aussi forte qu’Hôi An. Plus de 2000, dont 1273 dans un seul rayon de 4km² au centre du quartier. Maisons, ponts, puits, marchés, temples, pagodes, mausolées, maisons de culte… tout ouvrage architectural, aussi simple soit-il, résulte d’une harmonie subtile entre les styles vietnamien, chinois, japonais et occidental.
Depuis des siècles, ils survivent aux affres du temps grâce aux soins des habitants. Mais ces dernières années, le changement climatique a fait ses premiers dégâts. Dans la province centrale de Quang Nam en général et à Hôi An en particulier, les inondations sont devenues monnaie courante pendant la saison des pluies.
Le Centre de gestion et de préservation du patrimoine culturel de Hôi An a aidé les familles à consolider leurs maisons avant l’arrivée des pluies. Ho Phuc, propriétaire d’une maison ancienne rue Tran Phu, a achevé ce travail il y a deux semaines. «On est évidemment inquiet pendant la saison des pluies. Mais les autorités locales ont très bien fait leur travail de prévision et d’information. Elles sont encore plus serviables aujourd’hui maintenant qu’Hôi An a été inscrit au patrimoine culturel mondial», a-t-il dit.
Avant 1999, seule une dizaine d’anciennes constructions à Hôi An avait fait l’objet de travaux de restauration. Depuis, 170 ont été restaurées et dans certains cas, ce sont les propriétaires eux-mêmes qui ont pris en charge le financement des travaux.
Nguyên Chi Trung, directeur du Centre de gestion et de préservation du patrimoine culturel de Hôi An a indiqué : «La population joue un rôle primordial dans la préservation et le développement durable du quartier. Elle sait que cela lui profite directement. A Hôi An, tout va bien puisque plus 90% des sites protégés appartiennent aux habitants.»
Hôi An attire non seulement par le charme de ses anciennes architectures mais aussi par ses traditions culturelles jalousement préservées par les habitants. Tout au long de l’année, se succèdent fêtes traditionnelles, représentations données par des artisans locaux et dégustations culinaires.
Hôi An est un musée vivant de la diversité culturelle d’une contrée ouverte très tôt aux échanges avec l’extérieur. Ses habitants restent toujours aussi ouverts, toujours aussi hospitaliers, et surtout toujours aussi attachés à leur quartier ancestral qu’ils sont déterminés à protéger contre vents et marées. – VNA