Hanoï, la muse du compositeur Hông Dang

Malgré plus d’un demi-siècle de vie dans la capitale millénaire, le musicien Hông Dang reste toujours sous son charme. Il a composé de nombreuses chansons qui en sont inspirées, dont deux récompensées.
Hanoï, la muse du compositeur Hông Dang ảnh 1Le musicien Hông Dang. Photo : Dinh Toan/CVN

Hanoï (VNA) - Malgré plus d’un demi-siècle de vie dans la capitale millénaire, le musicien Hông Dang reste toujours sous son charme. Il a composé de nombreuses chansons qui en sont inspirées, dont deux récompensées par le Prix d’État des arts et des lettres.

Le musicien Hông Dang, dont le vrai nom est Phan Hông Dang, est né en 1936 dans le district de Yên Thành de la province de Nghê An (Centre).

En 1956, il a quitté son village natal pour Hanoï afin d’étudier la composition à l’École de musique du Vietnam (actuellement Académie nationale de musique). Depuis, cette ville inépuisable, mystérieuse et ensorceleuse, où l’on trouve de la poésie à l’état brut à tous les coins de rue, n’a cessé de féconder son imaginaire.

Hông Dang, qui fut l’un des étudiants de la première promotion de composition au sein de cette école, appartient à la génération "des musiciens en or" aux côtés de Hoàng Viêt, Tô Ngoc Thanh, Huy Thuc, Vinh Cát…

L’artiste a tenté de nombreux types de musique. Finalement, il a choisi la musique de film et la chanson. Il a composé plus de 70 œuvres pour de longs métrages, des documentaires, des dessins animés et fut le premier musicien invité à rejoindre l’Association nationale du cinéma.

Sa première œuvre inspirée de Hanoï fut l’oratorio Sông Hông ngàn nam (Fleuve Rouge millénaire), interprété en 1964 par la Troupe de chant et de danse de Hanoï.

La ville des fleurs de lait

Hanoï, la muse du compositeur Hông Dang ảnh 2Hanoï est surnommée la "ville des fleurs de lait" en raison d’une célèbre chanson de Hông Dang. Photo : Archives/CVN

Le musicien a quatre chansons sur les quatre saisons de la capitale : Mua bui (Bruine) pour le printemps, Ky niêm thành phô tuôi tho (Souvenir de la ville de l’enfance) pour l’été, Hoa sua (Fleur de lait) pour l’automne, et Kí uc dêm (Mémoire nocturnal) pour l’hiver. Hoa sua et Ky niêm thành phô tuôi tho ont été récompensées par le Prix d’État des arts et des lettres en 2001.   

En effet, Hoa sua a été écrite pour la musique du film Hà Nôi mùa chim làm tô (Hanoï à la saison de la nidification des oiseaux) diffusé en 1978, qui aborde la reconstruction de la ville après l’opération de bombardement par les B-52 américains sur Hanoï en décembre 1972, connue sous le nom "Linebacker II" ou la campagne "Hanoï - Diên Biên Phu aérien".

Bien que cette chanson ne recèle aucun mot sur la ville millénaire ou ses sites célèbres, on la considère toujours comme une des plus célèbres qui en sont inspirées. Hông Dang a choisi d’écrire son ardent amour avec des souvenirs liés à Alstonia scholaris, la fameuse "fleur de lait" qui embaume chaque automne de sa fragrance suave les rues de la capitale.

Le film Hà Nôi mùa chim làm tô, accompagné de Hoa sua, interprétée par la chanteuse Lê Dung, a marqué les étudiants hanoïens de l’époque, qui chantaient Hoa sua comme pour chanter leur jeunesse et leur amour pour cette ville romantique.

Hanoï, la muse du compositeur Hông Dang ảnh 3L’"Artiste Émérite" Thanh Lam chante "Hoa sua" (Fleur de lait) lors du concert "Duong chúng ta di" (Le chemin où nous allons) en 2020. Photo : TH/CVN

Dix ans après la sortie du film, cette chanson a été réinterprétée par les sœurs Bao Yên et Nha Phuong, stars à Hô Chi Minh-Ville de l’époque. Depuis, Alstonia scholaris est devenue une fleur emblématique de la capitale. "Chaque fois que je l’écoutais, Hanoï me manquait tellement que j’avais envie de pleurer", partage le sculpteur Dinh Công Dat.

Former des musiciens

En plus de créer des œuvres musicales, Hông Dang a aussi formé des générations de compositeurs à l’Académie nationale de musique. Ses livres sur le solfège et les instruments sont toujours très utiles pour les autodidactes en musique.

Lorsqu’il était secrétaire général adjoint permanent de l’Association des musiciens vietnamiens de 1989 à 1995, il a ouvert un cours de composition de chansons. D’où la naissance d’une série d’œuvres sur la capitale, dont les plus célèbres sont Hà Nôi và tôi (Hanoï et moi) de Lê Vinh, Hà Nôi mùa vang nhung con mua (Hanoï à la saison sans pluie) de Truong Quý Hai, Hà Nôi dêm mùa dông (Hanoï dans la nuit d’hiver), Truyên thuyêt Hô Guom (La légende du lac de l’Épée restituée). 

Le compositeur s’est vu décerner l’Ordre du Travail de première classe, la Médaille pour l’œuvre de la musique, ainsi que de nombreux prix nationaux et internationaux. Il a reçu le Prix d’État des arts et des lettres en 2001 avec les chansons Biên hát chiêu nay (La mer chante cet après-midi), Hoa sua, Quà tháng 5 (Cadeau du mois de mai), Ky niêm thành phô tuôi tho, et le chœur Lua ruc cháy (Feu ardent). Et 20 ans après, il s’est récemment vu remettre le Grand Prix "Bùi Xuân Phái - Pour l’amour de Hanoï" 2021 (14e édition). Une consécration.

"Le nom de Hông Dang, l’un des leaders de la musique révolutionnaire du Vietnam, est attaché à des œuvres musicales profondément ancrées dans le cœur du public, des Hanoïens en particulier. Il mérite ce +Grand Prix - Pour l’amour de Hanoï+", a souligné le compositeur Dô Hông Quân, président de l’Union vietnamienne des arts et des lettres. –CVN/VNA

Voir plus

En 2016, les pratiques liées à la croyance viet en les Déesses-Mères des Trois mondes (Tín ngưỡng thờ Mẫu Tam phủ) ont été inscrites par l’UNESCO sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Photo . VNA

Quand le numérique s’invite dans le culte des Déesses-Mères

En 2016, les pratiques liées à la croyance viet en les Déesses-Mères des Trois mondes (Tín ngưỡng thờ Mẫu Tam phủ) ont été inscrites par l’UNESCO sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Non seulement préservé dans l’espace sacré des temples et palais, ce patrimoine est, ces dernières années, également entré dans l’univers numérique afin de mieux atteindre le grand public.

Entre sons et couleurs, l’art traditionnel anime le Vieux Quartier de Hanoï

Entre sons et couleurs, l’art traditionnel anime le Vieux Quartier de Hanoï

Chaque samedi soir, la façade de l'ancienne maison sise au 64 rue Ma Mây, dans le quartier de Hoan Kiêm à Hanoï, s'anime d'un spectacle d'art traditionnel envoûtant. Au cœur du dynamisme trépidant de la rue piétonne, la musique folklorique résonne avec force, affirmant la vitalité persistante de la culture vietnamienne au cœur de la capitale.

Hanoï parmi les meilleures villes d’Asie pour la cuisine de rue

Hanoï parmi les meilleures villes d’Asie pour la cuisine de rue

Hanoï classée deuxième dans ce classement de septembre 2025 de Time Out. La ville est considérée comme un véritable trésor culinaire, où les mets les plus savoureux se découvrent au détour des ruelles étroites, dans de petites échoppes perchées au bout d’un couloir sombre ou au coin des rues animées.

Photo Hanoi’25 – Biennale met en lumière la photographie mondiale et les échanges créatifs. Photo: VNA

Photo Hanoi ’25 – Biennale, objectifs grand angle

La deuxième édition de Photo Hanoi ’25 – Biennale s’est ouverte le 1er novembre au Centre culturel du vieux quartier de Hanoi. Cet événement a réuni des artistes, des commissaires d’exposition et des experts de 22 pays autour d’expositions, d’ateliers et de conférences explorant les thèmes de la mémoire, de l’identité, de la nature, de la vie urbaine et du monde.

Le groupe Sar Afshan se produit à l’École supérieure du commerce et du tourisme de Hanoi. Photo : ambassade d’Iran au Vietnam

Échos persans : du pays du Simorgh au pays du Dragon et de la Fée

Le récent concert intitulé «Du pays du Simorgh au pays du Dragon et de la Fée», donné par le groupe de musique traditionnelle iranien Sar Afshan à Hanoi, a emmené le public dans un voyage culturel à travers les siècles, des déserts de Perse aux deltas du Vietnam.

Un groupe d’étudiants de la génération Z à Hanoi a décidé de redonner vie au chèo (théâtre populaire), grâce à leur projet créatif intitulé «Neo Chèo». Photo : NDEL

La génération Z insuffle une nouvelle âme à l’art du théâtre populaire

Préserver le patrimoine ne signifie pas le figer sous cloche. Il s’agit de le laisser vivre, s’épanouir et évoluer à chaque génération. Lorsque les jeunes se reconnaissent dans le chèo, que ce soit à travers une mélodie, un costume ou une œuvre numérique, alors il devient partie intégrante de leur propre histoire.

Les visiteurs pourront explorer les collections du musée à la nuit tombée et profiter d’un riche mélange d’art et d’expériences interactives. Photo: VNA

La Nuit au musée illumine la scène artistique de Hanoi

Le Musée des beaux-arts du Vietnam lance le programme «La Nuit au musée», qui se déroule le dernier vendredi de chaque mois, avec un thème différent à chaque fois, afin d’offrir aux visiteurs des expériences originales et captivantes.

Marché Bên Thanh, Hô Chi Minh-Ville. Photo: VNA

Hô Chi Minh-Ville rejoint le Réseau des villes créatives de l’UNESCO dans le domaine du cinéma

À l’occasion de la Journée mondiale des villes (31 octobre), l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a annoncé la liste des 58 villes inscrites cette année au Réseau des villes créatives de l’UNESCO. Parmi elles, Hô Chi Minh-Ville (Vietnam) a eu l’honneur de devenir nouveau membre dans le domaine du cinéma, devenant ainsi la première ville créative du Vietnam et de l’Asie du Sud-Est dans ce secteur.

Le site touristique Bai Dinh à Ninh Binh.

Les industries culturelles, clé du développement du tourisme durable

Le séminaire, intitulé «Industries culturelles et développement du tourisme durable au Vietnam dans un contexte d’intégration internationale», a mis l’accent sur le rôle des industries culturelles dans la promotion de l’image et du peuple vietnamiens, tout en renforçant la compétitivité nationale.