Conçu dans un objectif pédagogique et culturel, le programme «Grands-parents et petits-enfants se rendent ensemble au musée», organisé en été dernier par le Musée des vestiges de guerre, a montré tous ses bienfaits.

L’été dernier, le Musée des vestiges de guerre à Hô Chi Minh-Ville a enregistré une hausse continuelle de sa fréquentation, due au fait que la visite du musée est remise à l’honneur. Et ceci, grâce au programme intitulé «Grands-parents et petits-enfants se rendent ensemble au musée», organisé par le musée pour éduquer les jeunes à la tradition historique et révolutionnaire du pays, contribuant ainsi à promouvoir la mission de protection et d’édification nationales.

Pas étonnant donc de voir des couples aux cheveux blancs tenir leurs petits-enfants par la main pour visiter le Musée des vestiges de guerre. Au fil de la visite, les grands-parents s’arrêtent pour leur expliquer l'histoire des objets exposés, étroitement liés à l’histoire du pays. Avides de découvrir les pages d’histoire héroïques écrites en partie par ceux qui, présents aujourd’hui au musée, ont pris part à la lutte, d’autres jeunes s’amassent autour d’eux pour les écouter attentivement.

Face aux nombreuses photos qui témoignent de ces années de guerre, les jeunes visiteurs éprouvent de nombreux sentiments. Ici, l'histoire des chapeaux de paille et des tranchées (de communication) évoquées par Mme Ta Thi Duoc, ancienne jeune militaire volontaire, émeuvent profondément les jeunes, qui l'écoutent l’air grave. Là, des petits s’arrêtent devant la photo d’une jeune fille aux jambes amputées et une lettre manuscrite adressée au président des États-Unis, Barack Obama, appelant le gouvernement américain à prendre ses responsabilités envers les victimes vietnamiennes de l’agent orange.

L’ambiance s’anime lorsqu’un ancien combattant et des enfants chantent ensemble Nhu có Bác Hô trong ngày vui đai thang (Comme s’il y avait Oncle Hô ce jour de la Grande victoire). Présent à ce moment au musée, Takashi Tamaka, président de l’Association d’amitié Okinawa-Vietnam, et les membres de son groupe japonais étonnent les visiteurs vietnamiens en applaudissant et chantant en vietnamien : «Viêt Nam - Hô Chi Minh, Viêt Nam - Hô Chi Minh»...

Leçons en dehors de l’école

«Nous pensons que les personnes âgées ont la responsabilité de transmettre à leurs enfants et petits-enfants les histoires émouvantes vécues pendant la guerre, », dit Takashi Tamaka. Selon lui, ces histoires permettent aux jeunes de mieux comprendre les difficultés et les pertes pendant la guerre, les rappelant aussi au devoir de s’investir pour contribuer à édifier le pays et à sauvegarder la paix.

Plutôt que des mots, Mai Thanh Son choisit la musique, en jouant de la guitare et en interprétant avec ses petits-enfants jumeaux, Mai Quôc Khánh et Mai Quôc Nam, 9 ans, des chansons célèbres en temps de guerre. Lors de la Résistance anti-française, grâce à sa belle voix et à sa virtuosité à la guitare, Ba Son (son surnom) a été sélectionné pour rejoindre le célèbre bataillon 307. Le son de la guitare et de sa voix l’a accompagné sur les champs de bataille dans l’ensemble du pays, du Sud au Nord, de la plaine à la région deltaïque du Mékong, de la moyenne région aux hauts plateaux du Centre (Tây Nguyên). Jour et nuit, ses chansons résonnaient au cœur des habitants des zones libérées et encourageaient le moral des troupes. Aujourd’hui, les yeux de l’ancien combattant luisent de bonheur quand la salle retentit d’applaudissements... «En écoutant les histoires de mes grands-parents, nous comprenons beaucoup mieux. Nous sommes très fiers d’eux !», confie le petit Mai Quôc Khánh.

D’autres témoignages s’ajoutent à ceux-là, comme celui de Lê Hai Ly, élève de terminale au lycée Trung Vuong : «En regardant les images vivantes du musée et en écoutant les histoires émouvantes des grands-parents, je suis très fière de la tradition héroïque, de la volonté indomptable de la nation. Je suis aussi plus reconnaissante envers les générations de nos pères qui ont fait couler leur sang pour la Patrie. Je me promets de bien travailler pour contribuer au développement et à la prospérité du pays».

Aujourd’hui, au Musée des vestiges de guerre, devoir de mémoire rime avec enthousiasme pour l’avenir. Mission réussie ! -AVI