Hanoï (VNA) - Dans un mois, dix femmes médecins vietnamiennes de l’Hôpital de campagne militaire N°2 (niveau 2) et leurs collègues masculins partiront travailler au Soudan du Sud. Cette équipe de professionnels s’engage à venir en aide aux habitants de ce pays ravagé par les conflits ethniques.
Couteau, allumette, lampe de poche, boussole… Autant d’outils indispensables pour ces 63 cadres et médecins de l’Hôpital de campagne militaire N°2 (niveau 2) dont dix femmes.
Ils remplaceront leurs homologues de l’Hôpital de campagne militaire N°1 après un an sur le terrain. Ils sont chargés de fournir des soins médicaux aux membres du personnel de la Mission de maintien de la paix de l’ONU et d’apporter leur soutien en cas d’urgence.
Un entraînement intensif
Prenant conscience de l’importance de leurs tâches, les femmes médecins ont redoublé d’efforts avant leur départ. Elles et leurs collègues masculins doivent passer de nombreuses épreuves pour se préparer aux conditions réelles et répondre aux normes de l’ONU en matière de déontologie et de compétences professionnelles. Hormis les entraînements physiques, elles enrichissent aussi leur niveau en langue étrangère.
"Lors des entraînements, quand un +patient+ arrive à l’hôpital, je le considère toujours comme un vrai malade à traiter. De tels exercices nous permettent de mieux faire face aux situations une fois sur place", partage la capitaine et médecin Lê Thi Hông Vân.
Ces dix femmes médecins jouent un rôle important. Leur qualification professionnelle et la maîtrise de la langue étrangère prouvent qu’elles sont toutes aussi qualifiées que leurs collègues masculins. Nombreuses sont celles qui peuvent communiquer couramment avec des experts étrangers.
Avant leur départ, elles ont participé à des cours sur le maintien de la paix à l’étranger, acquérant des connaissances indispensables à leur mission à Bentiu, une ville du Soudan du Sud. Là-bas, les conditions climatiques sont difficiles et la sécurité est instable. En effet, les températures peuvent monter jusqu’à 50°C et descendre en dessous de 20°C la nuit, sans parler des risques d’inondations et d’épidémies comme le paludisme.
À l’issue de leur formation, les femmes médecins sont prêtes en termes de connaissances sur la protection civile, de conduite à adopter sur place, de règlements et de mesures de sécurité à suivre. Elles ont aussi acquis des aptitudes de vie en conditions extrêmes concernant la recherche de ressources en eau, l’identification des plantes comestibles, l’allumage d’un feu sans briquet...
La capitaine et aide-soignante Ngô Kim Thoa partage : "Ces formations sur le terrain nous aideront à être plus calmes dans les situations d’urgence. Il est important de préserver sa santé physique et mentale. Les dispositifs militaires sont toujours prêts en cas d’urgence".
Surmonter tous les obstacles
Photo : Duong Giang/VNA
Quant à la commandante et médecin Doàn Kim Cuc, son objectif principal au cours de sa prochaine mission est d’accomplir les tâches confiées. Elle souhaite contribuer à la santé des forces de l’ONU au Soudan du Sud et laisser une bonne impression du Vietnam auprès de ses collègues internationaux.
Afin de se préparer psycholo-giquement, la commandante et médecin Quan Thu Thuy a visité, avant son départ, l’infirmerie portant le nom de l’héroïne morte pour la Patrie, Dang Thuy Trâm, dans la province de Quang Ngai (Centre). Cette femme médecin fut tuée lors d’une attaque, devenant un symbole de force et de détermination pour les jeunes Vietnamiens. Une source d’inspiration aussi pour Quan Thu Thuy, qui l’encourage à redoubler d’efforts et à se préparer au mieux à cette mission d’envergure.
Ces femmes médecins n’oublieront pas de glisser dans leurs bagages la tenue traditionnelle des femmes vietnamiennes, le fameux ao dài. En effet, dans un environnement multiculturel, elles souhaitent présenter la beauté des Vietnamiennes, et renvoyer une bonne image de l’Armée vietnamienne à leurs confrères internationaux.
En un an de travail au Soudan du Sud, les médecins vietnamiens de l’Hôpital de campagne militaire N°1 sont venus en aide à près de 1.800 patients. Il s’agit du premier établissement vietnamien à se joindre aux efforts onusiens de maintien de la paix dans ce pays. Le Vietnam s’est engagé à envoyer chaque année des hôpitaux de campagne dans le cadre de cette mission, illustrant sa volonté et sa responsabilité dans les opérations de maintien de la paix des Nations unies. -CVN/VNA