Six enseignants et enseignantes du Village de Hoà Binh, dans l’arrondissement de Thanh Xuân, à Hanoi, se distinguent tout particulièrement en étant entièrement dévoués à 110 élèves atteints de troubles mentaux.

«Notre nouvelle journée commence à 07h30. En dehors de l’enseignement de nos élèves particuliers, nous devons en effet nettoyer et préparer les salles de cours», déclare Nguyên Thi Hoè, enseignante dans le Village de Hoà Binh depuis une année déjà.

Ses élèves, qui ont de 6 à 25 ans, sont tous atteints de troubles mentaux, et leur vie quotidienne est souvent dramatique car ils ne sont pas tous capables d’être indépendants et, «quelques fois, nous devons rester toute la nuit à leurs côtés pour les soigner», confie Mme Hoè.

Pour Ngô Thi Phuong, son métier d’enseignante ressemble fort à une sorte de prédestination. En effet, «mon rêve était de devenir psychologue. En 2e année de psychologie à l’École supérieure des sciences sociales et humaines de Hanoi, j’ai trouvé un emploi dans le Village de Hoà Binh. Là, la compassion pour ces enfants délaissés par la chance m’a fait décider de travailler en ce lieu après la fin de mes études», explique-t-elle.

Nguyên Thi Canh, qui travaille ici depuis 21 ans, raconte que ces élèves crient régulièrement, et même nous combattent parfois... «Mais malgré toutes les difficultés, nous ne pouvons que nous dévouer à ces enfants», conclut Mme Canh.

Nguyên Van Hùng ajoute que si, en théorie, l’enseignement repose sur le programme de l’Institut des sciences de l’éducation, il n’existe toujours pas aujourd’hui de programme unique et précis. En effet, chaque élève est atteint d’une pathologie différente qui implique l’emploi d’une méthode d’enseignement spécifique.

D’après Mme Hoe, avec de tels élèves, être enseignant implique de savoir persister dans son travail, sans relâche. «Mais les difficultés et la fatigue ne l’emportent pas sur le bonheur de voir nos élèves réaliser un travail simple ou juste nous dire quelques mots...», confie l’enseignante Vo Hông Lan.

Toutefois, le travail qu’ils font ne peut-être à lui seul suffisant pour que ces élèves singuliers soient mieux intégrés socialement. Pour cela, il faudrait bénéficier de la participation de tous. - AVI